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Hisashi Okuyama

Poésie
photo Hisashi Okuyama

Poète, né à Hokkaido, Hisashi Okuyama vit entre Paris, Caen et Belle-Isle en Mer depuis 1966.
Etudiant à Tokyo, après avoir lu les « Illuminations », impressionné par le timbre sec et solaire de Rimbaud, il quitte le Japon. Il écrira en français uniquement de la poésie avec une exigence absolue. Il publie de longs poèmes formant recueil.
Des paysages de son enfance, la neige et son silence, il a gardé l’empreinte : « Je traversais un pont pour aller à l’école : le vent et la neige frappaient si fort mon visage que je ne voyais plus rien, même la montagne dont je sentais pourtant la présence et l’ombre. Cet aveuglement blanc, plus mystérieux que les ténèbres, est pour moi l’origine même de la poésie ».
Plus tard, ce sera la mer : « Elle possède à Belle-Isle une luminosité extraordinaire.» et le cri des mouettes : « cris ou neige », dira le poète. Pénétré par la musique, en particulier, les fugues de Bach pour la précision des voix, il écrit depuis une quinzaine d’années uniquement des poèmes partitions d’un seul tenant à 2,3 ou 4 voix dont la visée polyphonique est évidente et travaille souvent avec des peintres : Brunschwig, Dürer, Giacometti, Hantaï, Morandi, Nemours, Opalka, Parmiggiani, J.P.Schneider, Tal-coat, Van Gogh.

Ses poèmes ont déjà été dits au Centre Pompidou, au Musée du jeu de Paume, au Musée d’Orsay, au Musée de Rennes, au Musée de Caen et Cherbourg, au Frac de Caen, à la Citadelle Vauban de Belle-Isle-en-Mer, à la Citadelle de Besançon, au Musée Rimbaud à Charleville… à la Maison rouge et à la Maison Balzac à Paris.
De toute l’œuvre de Okuyama se dégage son propre timbre minéral – allant jusqu’à l’incandescence de la blancheur- ce timbre, s’accordant particulièrement avec les voix de Hölderlin, de Rimbaud et de Mallarmé. Même, en traversant d’autres paysages – Pays de Caux, côte de Nacre, marais salants, désert d’Ethiopie, Belle-Isle, Baie du Mont Saint Michel, lagune de Venise – Okuyama ne le quitte plus, traduisant ainsi viscéralement, la sonorité de la neige issue de son lieu de naissance.

Bibliographie

– Le nœud (extrait), Revue Clivages n° 8 1990
– La surface du timbre (extraits), Franck Bordas 1990 avec des lavis originaux de Colette Brunschwig.
– Le quartier des cris, Flache n° 18 Musée Rimbaud 1994 avec un triptyque de Colette Brunschwig.
– Taieal, Musée des Beaux Arts de Rennes 1995 avec en couverture le «rythme du millimètre» d’Aurélie Nemours.
– Souff’gne, La Chouette Diurne 1995 avec neuf dessins aquarellés originaux de Rafols Casamada.
– Utinam , Citadelle de Besançon 1997 avec un frontispice de Colette Brunschwig.
– Olla cineraria, Maison de la Culture du Japon à Paris 1998 avec le soutien de la fondation Franco Japonaise Sasakawa avec huit peintures de Jean Pierre Schneider poème partition pour deux voix.
– Crissaillements, Editions Clivages 1998
– L’urne à suie, Editions Clivages 1998
– S’écaille, L’Hôte Nomade 1999 avec des gravures originales de Robert Pillard Valère
– Percussif, Musée de Rennes 1999 pour Aurélie Nemours édition spéciale et aussi dans le catalogue de l’exposition d’Aurélie Nemours titrée à l’identique du poème.
– La surface du timbre (extrait), Neige d’août 2000 revue de littérature et d’Extrême Orient
– Quatre carrés blancs, Musée de Grenoble 2000 avec un collage d’Aurélie Nemours poème partition pour deux voix.
– L’autoportrait aux chardons, Manière Noire éditeur, 2000, avec des gravures originales de Michel Roncerel.
– La part du blanc (livre sonore), Editions Xavier Barral par Site Odéon 5 2000 composée de trois poèmes partitions :
– Quatre carrés blancs (deux voix) pour Aurélie Nemours avec quatuor (quatre carrés blancs) bbb 1990 et rythme du millimètre sb33 1997.
– Conduite lumière (deux voix) pour Roman Opalka avec détail Opalka 1965-1/00 autoportrait âgé et détail Opalka 1965-1/00 autoportrait jeune.
– La présentation (quatre voix) pour Claudio Parmiggiani avec(sans titre) intervention à Santomato pistoia vue 1 et 2 1998.
– Volute de chute, Editions Trames 2004 avec une eau-forte originale de Colette Brunschwig
– Sept neiges pour une partita et Presto, ACCAAN 2004 (Atelier Création Cinéma Animations Audiovisuelles Normandie) DVD de la lecture-performance du 19.10.2004 au Musée de Caen. Poèmes partitions pour deux et quatre voix.
– Cambrure, Editions Trames mai 2005 avec une gravure originale de Pierre Tal-Coat
– Ce retardement pour voix seule, Editions Isoète 2006 avec 17 gravures de Venise de la collection Mancel du Musée des Beaux-arts de Caen.
– Bouteille blanche, Editions « la main courante » 2006 avec des dessins de Jean Pierre Schneider.Poème partition pour deux voix.
– Arrache Alu, éditions Isoète 2006 avec les grotesques de Piranèse de la bibliothèque de Cherbourg Octeville.Poème partition pour deux voix.
– Lento/Presto, éditions Isoète mars 2007 avec un travail de Lucas l’Hermitte et un autre en bipartie avec Okuyama. Poèmes partitions pour deux et quatre voix.
– A, éditions Isoète avril 2008 avec des œuvres d’Alberto Giacometti. Poème partition pour deux voix.
– Le jardin des fugues, éditions Mémoire vivante mai 2008. Poème partition pour deux voix.
– L’hiver, le 24 mai 1743, éditions Aencrages & co septembre 2008 avec des pastels de Jean Pierre Schneider. DVD amf production août 2008, réalisation : Michel Follorou pour le poème A, dédié à Giacometti.
– Anthologie francophone Seghers nouvelle pleiade, octobre 2008, première page de verre pour deux voix .
– La neigiférie, éditions Isoète mars 2009. Poème partition pour deux voix.
– Strie, édition Trames, mai 2009
– Clou xy lilas, à deux voix et Césura accompagnement à trois voix pour huit lettres de Van Gogh (quatre voix), Isoète, novembre 2009
– Sept neiges pour une partita, partition à deux voix, éd. Mémoire Vivante, 2010
– Le Dépliement triptyque pour trois voix à Simon Hantaï, éd. Isoète, 2011
– Sauzon, éditions Isoète, septembre 2012
– Ne pas, éditions Isoète pour quatre voix, mars 2012
– Verre à deux voix, éditions Mémoire vivante, juin 2013
– Rose Octaviation pour trois voix, édition la Canopée (livre d'art), octobre 2013
– Résonne pour quatre voix, 2017
– Délié pour deux voix, anthologie Triages, édition Tarabuste, 2017

Extraits

Le jardin des fugues à deux voix (extrait)


le bruissement

avant même qu’il ne neige
avant même qu’il n’arrive à l’oreille


du silence


multiplie son avant dire aigrelet
abîme la paraffine métallique océane

fleurs ou démangeaisons les renvois gisants
ou transports de colère et de chagrin


l’ombre hissée à bord qu’il faut transporter très doucement
ou l’oraison


funèbre sur le clavecin de la mer


la surface se gaufrant va chercher
un grand drap très blanc

va effleurer
non effarouchée


l’encre dans le crissant d’une
gris sépia


taille rompue ou d’une strie
si ténue fût elle

l’inénarrable storia de la blessure
citron de la mer au contact


des aubes


et le froid vient de l’ongle
lui

qui a gratté a raclé a


blanchi

la très fine blessure givrée argentée par saturation
gris sépia

hachures


l’endroit où l’avant dire se brise grésille


fleurs ou démangeaisons
cillements ou entaillements


avant même qu’il n’arrivent à l’oreille
neigiférique


dans ce jardin des fugues
quartz augmentation


fuchsia et lactea


et le froid vient de l’aube

Lieu de vie

Normandie, 14 - Calvados

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire