Les écrivains / adhérents
Jean-Pierre Ferrini
Poésie / Roman / Essais
Jean-Pierre Ferrini est né en 1963 à Besançon. Il est l’auteur d’un cycle autobiographique, Je cherchais un pays, à partir de différents textes, inédits ou publiés ces dernières années, dont Bonjour monsieur Courbet (Gallimard, « L’un et l’autre », 2007), Le pays de Pavese (Gallimard, « L’un et l’autre », 2009), Le grand poème de l’Iran (Le temps qu’il fait, 2016), Un voyage en Italie (Arléa, 2013), Et in Arcadia ego (Le temps qu’il fait, 2019) ou À Belleville (Le temps qu’il fait, 2021). Il ne s’agit pas de réunir des livres déjà publiés en les complétant par quelques inédits, mais de recomposer en les reprenant partiellement un ensemble de textes qui constituent, l’un et l’autre, les chapitres d’une même « histoire », le fait de chercher un pays, l’imparfait indiquant que la réponse est au bout du voyage. Kierkegaard : « Ce qui est re-pris, a été, sinon, il ne pourrait pas être re-pris ; mais, précisément, c’est le fait d’avoir été qui fait de la re-prise une chose nouvelle. » Jean-Pierre Ferrini est encore l’auteur d’essais sur la littérature, particulièrement sur l’œuvre de Dante. Il a ainsi publié Dante et Beckett (Hermann, 2003/2021), Dante et les écrivains (Hermann, 2006/2021) et à participé à l’édition de La Divine Comédie dans la traduction de Jacqueline Risset (Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2021). Il collabore par ailleurs à différentes revues et écrit dans Quinzaines ou dans Diacritik. Pour le reste, il se débrouille en menant une activité de formateur en communication écrite (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) ou en tant que chargé de cours à l’université de Fribourg (Suisse).
Photo : Jasmine Francq
Bibliographie
Principales publications
– Livres repris ou à reprendre dans Je cherchais un pays, Le temps qu’il fait, 2023 (un second tome est en préparation) :
- Bonjour monsieur Courbet, « L’un et l’autre », Gallimard, 2007
- Le pays de Pavese, « L’un et l’autre », Gallimard, 2009
- Un voyage en Italie, Arléa, 2013
- Le Grand poème de l’Iran, Le temps qu’il fait, 2016
- Et in Arcadia ego, Le temps qu’il fait, 2019
- À Belleville, Le temps qu’il fait, 2021
– Dante et les écrivains, Hermann, 2006/2021 (nouvelle édition de Lectures de Dante)
– Dante et Beckett, préface de Jacqueline Risset, Hermann, 2003/2021 (édition augmentée)
Contributions (sélection)
– Dante, La Divine Comédie, traduit de l’italien par Jacqueline Risset, édition bilingue publiée sous la direction de Carlo Ossola avec la collaboration de Jean-Pierre Ferrini, Luca Fiorentini, Ilaria Gallinaro et Pasquale Porro, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2021
– Jacqueline Risset, 33 écrits sur Dante, conçu et présenté par Jean-Pierre Ferrini et Sara Svolacchia, postface de Martin Rueff, Nous, 2021
– Je fais comme la lumière (avec Gustave Courbet), Photographies de Daniel Challe, Institut Gustave Courbet / Éditions du Sékoya, 2019
– André Bernold, J’écris à quelqu’un, pages recueillies et présentées par Jean-Pierre Ferrini, Fage éditions, 2017
– Virgile, Énéide, traduit du latin par André Bellessort, postface de Jean-Pierre Ferrini, Bartillat, 2014
– « Caproni a cent ans », dossier coordonné par Jean-Pierre Ferrini, Rossana Jemma et Martin Rueff, revue Po&sie, n° 137-138, Belin, 2012
– Paysages de l’âme, Jean-Jacques Rousseau dans la nature, photographies de Daniel Challe, Diaphane, 2012
– De nos jours à Pergaud, un film de Jacques Tréfouël, France 3 / Les films du lieu-dit, 2012
– Louis Pergaud, Carnet de guerre, édition établie par Françoise Maury, postface de Jean-Pierre Ferrini, Mercure de France, 2011
– Dante, Vita Nova, traduit de l’italien par Mehdi Belhaj Kacem, postface de Jean-Pierre Ferrini, L’arbalète Gallimard, 2007
Traduction
– Je commence à comprendre, Michelangelo Antonioni, présenté par Enrica Antonioni, traduit de l’italien par Jean-Pierre Ferrini, Arléa, 2014
Extraits
Je cherche l’Italie
je te regarde un grand mur recouvert de lierre abrite
dans l’ombre mon regard je te regarde tu prends
une photographie deux statues l’encadrent un buste d’Orphée
on voit un morceau de sa lyre la tête déjà dans la lumière
l’autre statue derrière est une statue de femme
une Eurydice peut-être lointaine perdue là-bas
dans mon dos je ne me retourne pas
tu prends la photographie deux statues l’encadrent
Orphée et Eurydice je te regarde fixement
avec un léger sourire et je dis è finito
Italiam quaero
cerco l'Italia nella mia voce
come quelle rovine del Palatino
che vedevo ieri nella dolce luce
di sera per finire questo sonetto
…ses difficultés infinies
Il y avait un poème accroché sur la porte du bureau de son père, peint, durant sa jeunesse, en « belles lettres », des anglaises, alors qu'il apprenait la profession de peintre en bâtiment. Le support qui sentait l’encaustique partait en lambeaux. Le /pr/ de profession, le /de/ de monde, le /non/ de annoncer étaient effacés. Le mot /vie/ qu’on devinait d’après le sens avait disparu. Le /nces/ de exigences et le /tés/ de difficultés avaient aussi disparu. Le bas à droite au niveau de la poignée, à force d’ouvrir et de fermer la porte, était le plus endommagé. Son titre était clair, limpide : La …ofession de Peintre en Bâtiment. Derrière la simplicité de cet éloge, écrit dans une sorte de langue étrangère, la /vie/ s’était retirée avec l’odeur des badigeons, des encaustiques, des vernis ; elle ne réjouissait plus l’odorat. Et, si le peintre vient en dernier, s’il chante pour an…cer qu’il va laisser le mon… en ordre, lui avait l’impression d’arriver trop tard, de n’être même pas le dernier de l’équipe, d’être postérieur à cet ordre, dans ce manque où la /vie/, écrite, peinte, à force d’ouvrir et de fermer la porte, partait en lambeaux, usée par ses difficul… infinies. Il appelait ça « le périgée du capitalisme ».
La …ofession de
Peintre en Bâtiment
C’est un métier de gentillesse.
L’odeur des badigeons, des
encaustiques, des vernis
a toujours réjoui mon odorat
et mon esprit comme une o
deur de commencement de
renouveau de décrassage.
Le peintre vient le dernier de
l'’équipe, il chante pour an…
cer comme une o
deur de commencement de
renouveau de décrassage.
Le peintre vient le dernier de
l’équipe, il chante pour an…
cer qu’il va laisser le mon…
en ordre. Et derrière lui la …
s’installe avec ses exige…
ses difficul…
infinies.
Lieu de vie
Île-de-France, 75 - Paris
Types d'interventions
- Ateliers d'écriture en milieu scolaire
- Rencontres et lectures publiques
- Ateliers d'écriture en milieu universitaire
- Rencontres en milieu universitaire
- Résidences
- Rencontres en milieu scolaire