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Bibliographie

– Nos bonheurs fragiles, roman, éditions Léo Scheer (2009)

Extraits

« Rester debout n’est pas si compliqué, il suffit que la vie nous l’apprenne. Bien sûr on chancelle, parfois on tombe. Mais à se savoir attendu, on se relève. Presque toujours.
Ceux qui m’attendaient avaient six et onze ans. Je leur devais une mine impassible derrière mes yeux cernés et mes pensées qui souvent partaient en vrille. Je leur souriais, je les faisais rire, je les rassurais. Je connaissais ma chance. Lorsque je me retrouvais seul et que mes cris ne parvenaient plus à rester sourds, je pensais à eux qui n’étaient pas loin et je retrouvais un peu de mon silence. Mais j’avais besoin de toi. Alors, au bout de notre rue je venais te voir. Il n’y avait que là où je me sentais bien, devant la pierre qui cache tes cendres. Je lisais ton nom sur la plaque de marbre, je te retrouvais, et seules les deux dates inscrites me ramenaient à notre réalité : 1967-2007. Aussitôt je m’effondrais. Cela me faisait du bien. »

« 26 août.
Treize mois et quelques jours…
L’été a passé. Dans quelques jours, à mon tour j’aurai quarante ans. L’âge de ta fin. Nos amis et moi ne parlerons pas de toi ce soir-là, mais nous y penserons. Nous aurons mal en secret, et j’aurai envie de te dire combien tu m’emmerdes encore avec ta peur de vieillir. La mienne, je fais avec. Je la tais. D’ailleurs, elle a disparu. Je n’ai plus peur de mourir depuis que tu m’as montré ce que l’affolant mot cache d’apaisant pour celui qui s’y engouffre. Je tremble seulement de souffrir davantage. Peu importe, je suis bien plus solide que toi. Et je commencerai ma quarante-et-unième année avec le sang neuf.
Je ne resterai pas prisonnier de ma mémoire. J’expulserai ta mort de mon âme malade. J’adoucirai les images de toi qui souffres et de ta chute au ralenti. J’effacerai celles de ton visage abîmé et congelé dans ce cercueil qui a brûlé. Je noierai d’eau les flammes qui nous ont emportés. Sur le vaste chantier de ma vie en travaux je vais me reconstruire.
Ceux qui viendront ? Leurs abandons ne m’atteindront plus. Je les précèderai peut-être, ou je m’y préparerai. Le jour viendra bientôt où je me laisserai aimer vraiment. Je veillerai seulement à ne plus jamais m’oublier. Ou dans une passion dévorante qui nous emportera, lui et moi. Alors enfin la boucle sera bouclée, et nous serons tous les trois.
En attendant, même si la route est longue elle sera plus paisible. Un cap est passé. Je suis toujours deux, mais l’autre moitié de moi ne se voit pas, ne parle pas, ne me guide même pas. Elle est là, en moi.
Pour toujours.
C’est toi.
Je t’aime. Et je vais bien. Enfin… »

Lieu de vie

Provence-Alpes-Côte d'Azur, 13 - Bouches-du-Rhône

Types d'interventions

• Ateliers d'écriture en milieu scolaire
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• Ateliers / rencontres autres publics
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• Rencontres en milieu scolaire