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Les écrivains / adhérents

M.A. Graff

Roman
photo M.A. Graff

Née le 24 juin 1970, M.A. Graff est écrivain et juriste de Droit International. Titulaire d’un DESS de Droit des affaires Internationales en France et d’un LLM in International Busines Law au Royaume-Uni, elle a travaillé une dizaine d’années dans de grands groupes internationaux. Mariée et mère de quatre enfants, elle a toujours aimé les romans policiers qu’elle lit dans le texte en anglais, ainsi que la littérature française et anglaise en général.
C’est à partir d’un constat simple qu’elle commence à mêler histoire psychologique et thrillers : les personnages des romans anglo-saxons sont trop manichéens pour que le lecteur s’identifie totalement à eux. A partir d’histoires passées, de vécus émotionnels et de caractéristiques physiques, ses personnages prennent une profondeur tridimensionnelle réaliste. Jamais entièrement blancs ou noirs, les héros comme les méchants traversent l’histoire en y apportant souvent de l’humour, de la joie, de la souffrance ou de l’émotion. L’histoire d’amour traditionnellement juxtaposée, parfois artificiellement, à l’intrigue policière se transforme sous sa plume en grain de sable indésirable qui fait basculer l’action dans un sens ou dans l’autre. Car, qu’est-ce qu’une histoire d’amour, sinon « la rencontre de deux psychoses qui se comprennent » ?
Revenant, son premier roman, est une histoire basée sur les apparences et les incompréhensions qui en découlent : incompréhensions culturelles (le personnage central est une Française contrainte de vivre à New York), les apparences surnaturelles des phénomènes qui la poursuivent - combattus par un solide scepticisme cartésien, les relations familiales et amoureuses qui s’avèrent bien différentes de ce qu’elles paraissent de l’extérieur.
Le Voisin, est un roman d’action et d’aventures dans lequel les types traditionnels sont inversés, et dans lequel les rebondissements servent à démontrer à quel point un acte, si anodin soit-il, suffit à faire basculer une vie entière. Un tueur professionnel sympathique et un policier détestable s’opposent comme figures emblématiques de cette histoire démarrant à Paris et qui pose au final la question de la rédemption.
Mystification est né des histoires sentimentales anglo-saxonnes qui font souvent appel à l’imaginaire et à des créatures fantastiques. Ici, on plonge au contraire dans la crudité des dangers bien réels dans un campus américain. Le trafic de drogue qui frappe les étudiants d’un campus, orchestré par un mystérieux dealer, met les personnages face à face avec leurs choix de vie et le courage à puiser pour les assumer lorsque ce mystérieux X, qu’ils devinent être l’un d’entre eux, commet des meurtres afin de rester dans l’ombre.

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Bibliographie

Publications
– Revenant. Editions Ramsès VI, 2010 Edition Papier ISBN 978299578009, Edition numérique ISBN 9782919578016
– Le Voisin. Editions Ramsès VI, 2010. Edition papier ISBN 9782919578023, Edition numérique ISBN 9782919578030
– Mystification. Editions Ramsès VI, 2010. Edition papier ISBN 9782919578047, Edition numérique ISBN 9782919578054
– Sang Bleu. Editions Ramsès VI, 2011. Edition papier ISBN 9782919578061, Edition numérique ISBN 9782919578078.
– Poker Face. Editions Ramsès VI, 2011. Edition papier ISBN 9782919578085, Edition numérique ISBN 9782919578092
– Le Serpent, Editions Ramsès VI, 2012. Edition papier ISBN 9782919578108, Edition numérique ISBN 9782919578115

Rencontres littéraires
– Salon du Livre 2011 de la Ville de Boulogne-Billancourt, décembre 2011.
_ Rencontre avec les collégiens et dédicaces au collège Dupanloup, avril et juin 2012.

Extraits

Poker Face
Valentine rêvait. Dans ses songes, elle retrouvait souvent Magnus. Dans ce rêve-ci, joyeux, ils déjeunaient ensemble dans un restaurant de Stockholm, leur restaurant. Valentine jetait des regards émus autour d’elle, et détaillait avec émotion les fauteuils rouges et le linge de table immaculé, puis échangea un sourire avec son compagnon. Immense, avec des cheveux blonds très clairs, il ne faisait pas mentir ses origines de Viking. Magnus l’avait invitée dans ce restaurant après leur colloque sur les techniques d’anesthésie. (…)
Elle dégustait un excellent poisson – le même que celui qu’elle avait mangé ce jour-là, lorsque Magnus prit la parole. Il n’avait pas changé, et sa voix douce et mesurée avait toujours eu le don d’insuffler la confiance à chacun de ses patients.
- Je vais devoir y aller, tu sais.
- Pourquoi ? Pourquoi dois-tu partir ? Une urgence ?
- Tu le sais bien, Valentine. Je suis mort. Je suis mort depuis longtemps déjà.


Sang bleu
Lord William Bellington, comte d’Ellsworthy, se tenait seul à la grande table d’acajou. Il avait cessé de se restaurer. Il abaissa ses deux mains sur la table et les regarda pensivement. Irait-il se réfugier aux écuries, et faire une promenade sur Shah Jahan II… avant ? Non, cela n’était pas raisonnable. Peut-être ne lui restait-il que peu de temps, et il avait déjà passé un long moment à table, perdu dans ses pensées. Machinalement, il repoussa sa main afin de permettre à Cunningham de le débarrasser de son assiette, d’une main qui tremblait un peu à cause de l’âge… (…)
Seul, Lord Bellington reposa l’arme, puis s’empara d’une feuille de papier et de son stylo en or. D’une main qui ne tremblait pas, il traça les mots suivants à l’encre noire, d’une belle écriture penchée et régulière.
Je suis coupable d’avoir provoqué la mort de ma jeune sœur Aliénor de Mersac, dite Ally, dans sa vingt et unième année. En pleine conscience de ce que j’écris, j’affirme être sain de corps et d’esprit et avoir décidé d’expier ma faute en mettant fin à mes jours.
William Fitzroy Thompson, Lord Bellington, Quinzième Comte d’Ellsworthy
Avec soin, il plia la feuille de papier en trois et la glissa dans une enveloppe qu’il adressa à l’inspecteur Callaghan. Puis il souffla de soulagement. Tout était prêt. Apaisé et détendu, il croisa à nouveau l’éclair gai des yeux d’Ally sur la photographie qui lui faisait face, en levant l’arme vers sa tempe.

Revenant
Satisfait, l’assassin entendit Dess parler au téléphone, puis raccrocher. Maintenant, plus d’erreur. Le piège s’était refermé sur elle. Il attendit patiemment, mais ne l’entendit pas monter l’escalier. Aucune importance, ma colombe, pensa-t-il. Je vais te trouver. Il inspecta sans un bruit chacune des pièces de l’étage. Soupçonnait-elle le danger ? Avait-elle compris à quoi tout cela avait rimé ? Probablement pas… elle se montrait si confiante… il avait compris dès le départ qu’il s’agissait de sa faille essentielle. Il s’était même amusé à la mettre en garde un certain nombre de fois. Pendant tout ce temps, elle n’avait pas suspecté une seconde le péril qui se tenait juste à côté d’elle.
Avec un léger claquement de langue dépité, il referma la porte d’une vieille nursery désaffectée, la dernière pièce du couloir. Par acquit de conscience, il vérifia également les placards.
Elle ne se trouvait pas au premier étage de l’immense maison. De toute façon, il n’avait pas entendu l’escalier craquer. Il descendit sans un bruit. Un silence de mort planait dans la demeure déserte, ce qui ne l’impressionna pas. Maison hantée, quelle blague. Et tout le monde y avait cru, ou presque… Il se rappela l’expression stupéfaite de la femme qui gisait au milieu d’une mare de sang, et ne put s’empêcher de rire intérieurement.
Voilà ce qu’il en coûte de faire des farces aux gens, s’amusa-t-il.
Il commença à s’inquiéter. Aucune des pièces du rez-de-chaussée n’avait d’occupant. Il inspecta particulièrement la petite salle de TV, où Dess aimait se reposer, et la cuisine, mais il n’y avait personne.
Mais où se trouvait-elle, bon sang ?
Le Voisin
Nastassia avait avalé plusieurs cafés serrés et avait assuré la participation de Manu aux deux opérations qui étaient prévues en soirée, puis avait réussi à dormir plusieurs heures avant qu’on ne la réveille pour une appendicite aigüe qui venait d’arriver aux urgences. Des maladroits s’étant infligé des blessures diverses avaient suivi, sans compter les bronchiolites classiques des nourrissons et une crise d’épilepsie… Elle revenait maintenant chez elle, morte de fatigue, aux premières heures du matin. Dormir… enfin dormir…
Lorsque la lumière automatique de son palier s’alluma, elle eut un mouvement de surprise. Un homme dormait par terre dans le couloir, affalé de tout son long, face contre terre. Comme elle s’approchait du corps affaissé, il ne fit pas un mouvement. Brusquement, elle réalisa que ses chaussures vernies et son imperméable coûteux n’appartenaient pas à un SDF. Elle se pencha et vit des traits virils assez beaux sur un visage imberbe. Mais c’était son voisin, le reconnut-t-elle abruptement, affolée.
Mystification
Pensif, le meurtrier repassa à nouveau dans sa tête toutes les étapes de son plan. Non, rien ne se mettrait au travers de son chemin, cette nuit. Il inspecta à nouveau minutieusement les murs et le sol de la grande salle en vérifiant que chaque objet se trouvait à sa place. Il prit même une feuille de papier, et y nota méticuleusement tous les détails afin de s’assurer qu’il n’avait rien oublié. Puis le meurtrier laissa échapper un rire devant certains noms. Il se montrait si facile de les manipuler, tablant sur leurs réactions de colère, de jalousie, d’envie ou leurs bons sentiments. Murray aussi s’était révélé si malléable, au bout du compte si facile à éliminer… il avait suffi d’avoir à l’esprit tous les paramètres. Le dealer avait cru que tout danger serait écarté après cela, toutes les implications de la mort de Murray avaient été prises en compte… mais le danger avait ressurgi cette année, dans la présence non désirée de ses amis. Ceux qui le connaissaient bien s’étaient doutés que sa mort ne s’expliquait pas aussi simplement… mais l’emprise du dealer auprès du comité de direction du campus était telle que l’enquête avait très vite été abandonnée. Maintenant, les ennuis recommençaient. Sans cette stupide bévue, qui s’était soldée par la mort de cette gourde de Jenna, son Prince Charmant éploré n’essaierait pas de savoir qui se cachait derrière ce trafic. Et il était bien près d’aboutir, car Allen ne manquait pas d’intelligence. La fête de Barbara avait servi de révélateur, et le dealer avait compris à ce moment-là qu’il ne pouvait plus le laisser en vie. Il avait déjà deviné beaucoup trop de choses, même s’il ne constituait pas l’obstacle le plus sérieux. Quelqu’un s’était défié de lui dès le début…

Lieu de vie

Île-de-France, 92 - Hauts-de-Seine

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu scolaire