Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Martin Melkonian

Roman / Essais
photo Martin Melkonian

Martin Melkonian est l’auteur d’une suite autobiographique. Ce sont Le Miniaturiste, Désobéir, Loin du Ritz, Les Marches du Sacré-Cœur, Monsieur Cristal, Le Clairparlant, ouvrages parus chez Parenthèses, au Seuil et au Bois d’Orion (1984-2006). Ses autres livres comme, par exemple, Le Corps couché de Roland Barthes (Armand Colin, 1993), Clara Haskil, portrait (Josette Lyon, 1995), De la boulimie et de la privation (Armand Colin, 1993) ou Edward Hopper luttant contre la cécité (éditions d’écarts, 2005) engagent un dialogue avec des figures de notre mythologie contemporaine.

Par son travail d’écriture, Martin Melkonian tente de rappeler l’être profond de chacun, cet être parfois assujetti, d’autres fois en sommeil, le plus souvent raréfié. Il recueille les peines tombées dans des trous de mémoire où la vie patine, voire s’exténue. Parmi ces trous de mémoire qui peuvent altérer la parole et la communication, le génocide arménien de 1915-1916 tient une place prépondérante. C’est à partir de cette précarité historique que l’écriture lui semble possible : que l’écriture rend possible l’être. Pour Martin Melkonian, être et écriture témoignent d’une présence au monde renouvelée.

Né en 1950, à Paris, il est également peintre.

Bibliographie

– Le Miniaturiste, Seuil, 1984 ; prix Thyde Monnier de la Société des gens de lettres, 1985 ; nouvelle édition : Parenthèses, 2006
– Désobéir, Seuil, 1986
– Loin du Ritz, Seuil, 1988
– Département des nains, Séguier, 1988
– Le Camériste et autres récits, Maurice Nadeau, 1991
– De la boulimie et de la privation ou Le Magasin des troubles, Séguier, 1988 ; nouvelle édition : Armand Colin, 1993
– Le Corps couché de Roland Barthes, Séguier, 1989 ; nouvelle édition : Armand Colin, 1993
– Les Marches du Sacré-Cœur, Le Bois d’Orion, 1995
– Clara Haskil, portrait, Josette Lyon, 1995
– Montagne froide, Passage, 1982 ; nouvelle édition : Fourbis, 1996
– Monsieur Cristal. Journal 1977-1982, Le Bois d’Orion, 1997
– Le Clairparlant. Journal 1997-1998, Le Bois d’Orion, 2000
– Ruptures. Moments de vérité (en collaboration avec Véronique Chauveau), Autrement, 2003
– Pèlerinages tibétains : le goût du sacré (avec Pierre Crié, photographe), Autrement, 2004
– Conversations au bord du vide, éditions d’écarts, 2004
– Préface à La Politique du Sultan de Victor Bérard, Le Félin, 2005
– Edward Hopper luttant contre la cécité, éditions d’écarts, 2005
– Postface à l’album photographique de Max Sivaslian, Ils sont assis, Parenthèses, 2006
– Les Corps introuvables, éditions d’écarts, 2006
– Les mots pour jouir, Editions Intervalles, 2007

Extraits

La réponse d’un arbre

Un brin d’herbe sur la terre.
Une tulipe qui se forme et s’ouvre.
Un arbre fleurissant.
Tel est le buddleia qui s’épanouit en une sorte de lilas mauve à cent branches. Il dessine dans l’air des pleins et des déliés que compliquent calligraphiquement des papillons de différentes variétés qui viennent y chercher le pollen de l’ivresse.
Le buddleia aux cent branches se trouve dans mon jardin.
Il a commencé à naître à l’image d’« une mauvaise herbe » (termes qu’employa un paysagiste qui projetait de déraciner un représentant de cette espèce importée du Tibet à la veille de la guerre de 1870). Je l’ai vu croître. C’est maintenant un adulte que le soleil, par beau temps, écrase et qui a suffisamment d’ampleur pour dispenser de l’ombre. Le vent lui a sectionné deux branches tutrices. Il s’est érigé par surcroît.
Il m’arrive d’interroger cet arbre qui, issu d’une diaspore, est devenu le symbole de l’accueil (« les papillons ») et de la réconciliation (l’« implant »).

Extrait d’un texte paru en septembre 1993 dans le magazine Les Nouvelles d’Arménie : « Dans la profondeur arménienne ».


Double vocation

Il y a, chez moi, une double vocation. Soit deux vocations. Elles ne sont ni symétriques ni complémentaires. Elles s’étonnent mutuellement. Le dénominateur commun de la peinture et de l’écriture ? L’attaque de la matière. Mais la main à plume a plus d’identité que la main à pinceau. L’écriture forge une identité, ne cesse de la rappeler, d’en rappeler les arcanes et les contours, l’écriture dit « je », alors que la peinture est sans mobile personnel. Quelqu’un d’autre peint. Peint à travers moi. Quelqu’un d’étymologique — au fait d’une langue très ancienne, perdue ou enfouie. Quelqu’un, aussi, qui demande mon aide.

Texte figurant sur le dépliant de l’exposition Calligraphies imaginaires (Musée muséum départemental de Gap, 26 janvier/25 mars 2007).

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences