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Les écrivains / adhérents

Martine Janicot-Demaison

Roman
photo Martine Janicot-Demaison

Martine Janicot-Demaison est née à Limoges. C'est la seconde fille d'une famille issue d'un milieu ouvrier. Dès la fin de ses études secondaires, bac littéraire en poche, elle entre de plain-pied dans la
vie active. Après plusieurs emplois dans la Fonction Publique qu'elle intègre en 1978, elle occupe actuellement un poste d'assistante en communication au sein de la Direction des Routes.
Sa devise : jamais une journée sans ouvrir un livre !
« La lumière de Saint-Orens », son premier roman, a pour toile de fond le sud-ouest de la France, en particulier la forêt landaise, et retrace le parcours dramatique d'un père lancé à la recherche de son fils Richard, cinq ans, enlevé à son affection.
Son deuxième livre « La face cachée de la dune », un policier, est en cours d'achèvement.

Thèmes
Dans « La lumière de Saint-Orens *», la palette psychologique des personnages retient toute l'attention du lecteur ; en particulier, celle du personnage principal plongé dans une tourmente
familiale dramatique. C'est un challenge de pouvoir s'immiscer dans l'esprit particulier de chacun d'entre eux. Il est essentiel de situer la narration dans un décor susceptible d'éveiller la curiosité du lecteur. Au plus près de la réalité géographique avec force descriptions des lieux, on arrive à entrevoir des paysages, presque à percevoir les bruits et ressentir les odeurs de la nature.
Après établissement d'un plan général, l'auteur s'attache comme exigence d'écrire sous l'inspiration d'images qui donnent ensuite corps au récit.
Nature sauvage, sentiments, drames, famille, solitude, forment les thèmes de prédilection de cet auteur.

Bibliographie

– La lumière de Saint-Orens Editeur Edilivre-Aparis – janvier 2009
– La face cachée de la dune, éditions Vents Salés, Merignac, 2009
– Sonderbund (l'Aigle de Vonrelberg), éditions Vents Salés, 2010
– Je vous remercie d'être venus, éd. Edilivre, 2012

Extraits

Extraits du livre « La lumière de Saint-Orens »
pages 9/10
Surgie du néant, à l’écart de toute habitation, une chapelle abandonnée apparaît au détour d’un chemin. Au terme de la vie, reflet de la lumière qui ouvre la voie à l’éternité. Sitôt franchi la lourde porte en bois, une odeur âcre, presque fétide, envahit le modeste espace clos. Une seule ouverture, nichée au milieu du mur, autorise la coulée du jour. Point de bancs, ni d’autel, plus de croix. Il y a bien longtemps que tous ont déserté la campagne. Tout n’est que silence. Pas un oiseau ne s’aventure au milieu de la lande hostile. Aucun insecte ne vient troubler l’intimité du lieu ; pas
même une fleur ne parvient à s’y épanouir. Et pourtant…
Pourtant, un homme vient de se fondre à l’intérieur de l’édifice. Malgré sa haute stature, il marche, courbé, les gestes lents, l’équilibre incertain. Dans ses cheveux clairs, quelques fils gris se sont insinués, encadrant un visage pâle et émacié. Ses yeux, presque transparents, se lèvent vers la voûte séculaire, envahie de végétation sauvage.
À cause du silence insoutenable et des images confuses qui le hantent, cet homme frissonne.
D’imperceptibles tremblements le parcourent ; subrepticement, il passe la main sur son front moite.
En proie à un malaise croissant, il s’appuie contre le vieux mur dégoulinant de salpêtre. Sa respiration, sonore, s’accélère. Pris d’un violent vertige, il se laisse glisser à terre, sur le sol froid et
humide.

pages 31/32
En proie à une colère croissante, il loua une voiture et quitta Santander par la corniche. Roulant à vive allure, sans prendre garde au paysage grandiose qui l’entourait, il arriva non loin de Bermeo, sur la côte Basque. Il descendit du véhicule et pour la première fois depuis des années, alluma une cigarette, absorbant la fumée comme tout le mal qui le torturait, espérant qu’une profonde aspiration annihilerait ses sentiments les plus intimes. Dans la cruelle lumière de midi, s’élevait la masse du phare de Machichaco, certaine d’atteindre des sommets inaccessibles, là où l’homme part à la rencontre de Dieu. Comme une prière silencieuse, s’éleva du coeur de Bertrand un flot de colère inextinguible, les prémices d’une haine inconnue jusqu’alors. Partir comme un fou à la reconquête de son fils, à l’image des bateaux de pêche ballottés par la houle, l’avait transformé dès l’instant où la haine avait tissé au fond de lui une trame invisible, si destructrice.
L’écume immaculée des puissantes lames venait se fracasser contre les rochers abruptes, creusés irrégulièrement par une main invisible qui aurait voulu sculpter, là, les tortueux méandres de l’esprit humain. Immobile au bord du gouffre impressionnant où résonnait le lourd ressac, Bertrand inspirait profondément. Conscient du décor majestueux qui s’étendait à perte de vue, il laissa errer son regard bien au-delà de l’horizon. Une brume impalpable nimbait la courbure de l’océan, s’insinuait parmi la flottille de pêche cabotant le long de la côte déchiquetée. Une nuée de mouettes s’affolait derrière le chalut, leurs appels se répandant en écho jusqu’au rivage.

Lieu de vie

Nouvelle-Aquitaine, 87 - Haute Vienne

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu scolaire