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Les écrivains / adhérents

Maybeline Quennesson

photo Maybeline Quennesson

Maybeline Quennesson est nordiste, lilloise, mais elle vit actuellement dans un petit village alsacien proche de Colmar : l’idéal pour écrire au calme avec un cheval dans le jardin !
Après avoir étudié la danse au Conservatoire et les lettres modernes en classes préparatoires, Maybeline est partie à Londres afin d’approfondir sa connaissance du mouvement au « Laban Centre for movement and dance » fondé par Rudolf Laban.
Puis, elle a créé sa propre compagnie de danse-théâtre, écrit, enseigné la danse et la littérature, écrit, ouvert une petite école, écrit, accueilli ses deux enfants, écrit, perdu sa mère et son père… et continué à écrire !

Photo : © Delphine Chenu

Bibliographie

- Arrête ton cinéma, 2ème prix Cinéma le Métropole, 1999
- La Souriante Histoire, éditions du train-train poétique, 2011
- La Question des genres, éditions du train-train poétique, 2012
- Le Conservatoire de la rue Royale, Prix Alexandre Desrousseaux, 2021
- Polaroïd d’une vie, Biennale de Metzeral, 2022
- En noir et blanc, « Rosa », Bleu Héron Editions, 2023

Extraits

1/ Polaroïd d’une vie, Biennale de Metzeral, 2022 :
Dans un placard, les objets sont évocateurs, mais peuvent-ils remplacer le souvenir des personnes ? Si la robe coccinelle de sa mère lui rappelle le jour de sa communion solennelle, elle, sa fille, sait bien que cette robe n’est pas sa mère. C’est une robe, un point c’est tout, et elle, sa fille, peut la supporter, car, dans cette robe, elle ne voit pas plus que ça sa mère qui vit.
Mais tomber sur ce qui était pour elle, préparé pour elle, à son attention, est plus compliqué. A cet égard, elle, sa fille, conserve dans le garde-manger de la maison d’Alsace des pots de confiture de l’été 2017. Et force est de constater que sa mère est plus vivante dans la confiture qu’elle a cuite que dans une robe qu’elle a portée.
Faut-il garder ? Faut-il jeter ? Quelle serait la souffrance, après tout, si le temps nous les fait oublier, les choses ?
Après, après tout, se débarrasser des choses, veut-il dire qu’on oublie tout ?
Après, après tout, l’oubli est un liant fait de cendres et nous sommes faits de ce ciment, de ce ciment liant des choses.
Face au placard, elle, sa fille, sent que, même si les étagères se vident, personne ne trahit personne.

2/ « Rosa », En noir et blanc, Bleu Héron Editions, 2023 :
Ce jour-là, elle sortait du tramway sans trop d’appréhension. Elle avait choisi de porter un manteau court dont le format redingote lui donnait une allure de poupée des sixties et le coloris bleu lavande soulignait la noirceur de ses cheveux. Elle se cramponnait à sa cigarette, ça lui donnait un style et, concrètement, ça occupait ses mains. Ainsi, elle ne les portait plus à ses lèvres, contre ses dents, ni ne triturait son manteau en alternant sporadiquement polissage des boutons et retournement des poches. Elle semblait sûre d’elle, pleine d’une dégaine qui relevait déjà d’un rôle de composition.
Elle arriva devant l’école de danse où la chorégraphe avait loué un studio pour accueillir les candidats. Plus d’une vingtaine de personnes attendaient déjà. Mais elle sut, au moment même où elle croisa le regard de la chorégraphe, assise et qui semblait faire l’appel, qu’elle avait très certainement toutes ses chances. Comment dire ? Son regard était resté posé sur elle une seconde de trop. Et puis, tous ces corps dénudés, justaucorps à bretelles en haut, pantalons d’échauffement en bas, grosses chaussettes et pulls, châles, lainages divers pour les attentes entre les prises, oui, les prises, comme au cinéma ; tous ces corps athlétiques et vigoureux contre le sien, maigre à faire peur, perdu dans un manteau d’une autre époque : tout cela tranchait sans qu’elle n’ait rien à ajouter. L’annonce disait bien : « Interprètes, danseurs et/ou comédiens ». Or, Rosa était l’interprète de sa vie, c’était déjà beaucoup et ça lui faisait au moins une longueur d’avance sur les autres. Elle avait bien sûr écrasé son mégot avant d’entrer, mais elle était certaine que flottait encore autour d’elle l’odeur de son tabac. Rosa, Anna : Rosa eut une pensée émue pour Anna Karina quand elle se jette à l’eau et qu’elle ose.

Ma bibliothèque

Jean Giono, Jim Harrison, Carson Mac Cullers ; mais aussi Madeleine Chapsal, Amélie Nothomb, Antoine Wauters…

Lieu de vie

Grand Est, 68 - Haut Rhin

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