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Nohad Salameh

Poésie / Essais / Traduction
photo Nohad Salameh

Poète, essayiste, Nohad Salameh est née à Baalbek (Liban), cité des dieux solaires de l’antiquité. De son père, poète en langue arabe et fondateur du magazine littéraire Jupiter, elle hérite du goût des mots et de l’approche vivante des symboles. Partagée entre deux cultures, elle choisit le français comme langue de création. Georges Schéhadé, qui la révèle, voit en elle « une étoile montante du surréalisme oriental. » A Beyrouth, elle se lance dans le journalisme littéraire. En 1973, elle dirige le service culturel du journal francophone As-Safa, puis, de 1976 à 1988, celui du quotidien Le Réveil. La rencontre à Beyrouth, en 1972, du poète et écrivain français Marc Alyn (qui écrira pour elle Le Livre des amants) bouleverse sa vie ; elle l’épouse en pleine guerre civile et s’installe à Paris en 1989. Jean-Claude Renard a salué son « écriture à la fois lyrique et dense, lumineuse parmi les odeurs sensuelles et mystiques de l’Orient. » Selon elle « le poème, soustrait à la géographie, prolonge en tous sens la notion de territoire intérieur, demeurant une voix ample et multiple à l’écoute de tous les messages et de tous les silences. » Elle a reçu le Prix Louise Labé pour L’Autre écriture et le Grand Prix de poésie de la SGDL en 2007. Elle est membre du jury du Prix Louise Labé depuis 1990. Ses poèmes sont traduits en arabe, anglais, espagnol, roumain et serbe.

Thèmes
Exil, amour, mal-être, déchirure, double-pays, double-langage et splendeur quelquefois tragique du quotidien se partagent le territoire de mon écriture conçue comme une élégie des épreuves et une quête d’identité. L’une des ressources essentielles de la poésie me paraît consister en une tension toujours renouvelée vers l’émerveillement, sans nous arracher aux racines intérieures ni au vécu personnel. Car être poète, n’est-ce pas consentir à l’entrée en jeu de l’inéluctable compétition, voire à l’impasse, où nous conduit ce mode d’expression dans le millénaire de l’internet et de l’image ?

Bibliographie

Poésie
– Les Enfants d’avril, Le Temps parallèle, 1980.
– Folie couleur de mer, Le Temps parallèle, 1983.
– L’Autre Ecriture, Dominique Bedou, 1987. (Prix Louise Labé 1988).
– Les Enfants d’avril augmenté d’inédits, Vendémiaire, 1990.
– Chants de l’avant-songe, Cinq Continents, 1993.
– Les Lieux visiteurs, Cinq Continents, 1997.
– La Promise, Cinq Continents, 2000.
– Les Miroirs byzantins (avec Marc Alyn), Alain Benoit, 2001.
– Baalbek, les Demeures sacrificielles, éditions du Cygne, 2007.
– La Revenante, Voix d’encre, 2007 (Grand Prix de poésie d’automne de la SGDL).
– Passagère de la durée (avec dix lavis de Colette Deblé), éditions PHI, 2010.
– D’autres annonciations, poèmes 1980-2012, Le Castor astral, 2012
–Le livre de Lilith (avec deux lavis de Colette Deblé), L'Atelier du Grand Tetras, 2016

Essais
– Les Racines du chant (Poésie libanaise francophone, 1920-1991), Coup de Soleil, 1991.
– Rimbaud l’Oriental, Cahiers Poésie Lascours, 1991.
– Proche-Orient : l’Image ou la quête du Lieu, Cahiers Poésie Lascours, 1993.

Traductions
– Chakib Khoury, Le Pouls du temps et de l’amour, 1979, Saint-Germain-des-Prés.
– Chakib Khoury, La Révélation du Feu, 2012, Poésie première.

Présence dans les anthologies et dossiers
– Figure de Proue par Jacques Arnold, 1994.
– Dictionnaire de la littérature libanaise de langue française, Ramy Zein, L’Harmattan, 1999.
– Anthologie de la poésie française, Jean Orizet, Larousse, 2007.
– Ecrivains libanais d’aujourd’hui, Siècle 21, 2007.
– Poésies de langue française, Seghers, 2008.
– Les Orientales de Nohad Salameh par Jean-Paul Giraux, Poésie Première, 2009.
– Couleurs femmes, (Le Printemps des Poètes), Le Castor astral/Nouvel Athanor, 2010.
– Anthologie poétique amoureuse, Marc Alyn, Ecriture, 2010.
– Voix de femmes, anthologie de poèmes du monde entier, Lionel Ray, éditions Turquoise, 2012.
– Anthologue thématique, Jean Orizet, éd. du Cherche-Midi, 2013

Extraits

DES PAYS
Certains pays portent de grands manteaux de feu
afin de se protéger de la nuit

pareils aux saints des temps anciens
allant, venant et causant à voix basse
à travers les jardins épicés de légendes.

Des pays où des paysages intouchables
s’éveillent en sursaut
au plus noir du sommeil
pour expirer à force de splendeur
- écriture d’incendie
sous la plume du poète.

Il existe des terres d’orgueilleux testaments
lourdes d’encens
de danses, de fontaines
où chaque pierre est un berceau de colère
atterrée de n’avoir que la mort
à offrir aux enfants du futur.
(Passagère de la durée, Phi, 2010)

ENSEMBLE
Que nous marchions dans l’eau ou le feu
- peu importe-
vieillis de quelque absurde poussière
ou rajeunis d’une rose
avec nos fantasmes longs comme le souvenir
nous rions ensemble de ce monde
qui bascule promptement dans la cendre
et nous étanchons nos soifs parallèles
à l’encre blanche des oracles.

Viens plus près, mon royaume
dormons loin des pioches des monstres
dans le délire de la vigne
sur le toboggan des couleurs
qui modulent pour nous
des notes d’allégresse.

Et quand rejaillira le jour
je te donnerai à manger mes yeux :
l’un colombe
l’autre rapace.
(D’autres annonciations, Castor astral, 2012)

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu scolaire