Les écrivains / adhérents
Pierre-Michel Sivadier
Poésie / RomanPierre-Michel Sivadier est musicien — pianiste compositeur — chanteur et auteur. Il a travaillé avec de nombreux artistes parmi lesquels Christian Vander, Jane Birkin, James Ivory.
Son album de chansons Si est le troisième d'une lignée personnelle, et le trentième en comptant ses collaborations. Pianiste accompli, interprète expressif, il est l'auteur de nombreuses œuvres vocales et harmonisations polyphoniques.
En 2017, grâce à l'écrivaine Françoise Grard, il rencontre l'éditeur Stellamaris qui publie son recueil de poésies Frondes étourdies-Ressort des vagues. L'ouvrage contient des paroles de chansons mais aussi des textes en prose, non mis en musique.
Débute alors une nouvelle période dans le travail de Pierre-Michel Sivadier : s'il a toujours associé fortement la musique au texte ou aux voix parlées dans ses albums, il s'autorise désormais à publier des mots qui ont leur vie propre, et envisage l'écriture comme partie intégrante de son labeur.
L'auteur cherche à construire une langue, un son littéraire fait de rythmes et d'assonances, qui tantôt va cerner la réalité au plus près, saisir étroitement l'instant, tantôt s'affranchir des conventions narratives, quitter le rationnel pour créer la surprise, le rire ou l'évasion.
De cette veine créatrice, naissent six volumes dans lesquels la musique joue un rôle considérable, sinon le premier. On peut citer Paùl Jack — vie de deux musiciens traversée par un chat ou Mets du Jour — journal, musique, portraits.
Types d'interventions :
Concert-lecture
Atelier musique-écriture de chansons
Photo : Fabrice Audouze
Bibliographie
Littérature
aux éditions Stellamaris
- Désordres : Journal, pamphlets, poèmes 2020-2023, 2023
- L’Être que je suis, récit, 2022
- Mets du Jour — Journal, musique, portraits, 2021
- Paùl Jack, roman, 2020
- Adam et Bérénice, théâtre, 2018
- Frondes étourdies suivi de Ressort des vagues, poèmes, 2018
Albums
aux éditions Seventh — Ex-tension Records
- Si, 2019
- Rue Francœur, 2008
- D'amour fou d'amour, 1995
Partitions
aux éditions La Boîte à Chansons
- À livre ouvert, 2022
- Mélodies polyphoniques, 2011
Extraits
Extrait 1
Désordres — Journal, pamphlets, poèmes 2020-2023
Rien ne vaut le présent,
L'indiscutable temps d’un chien qui s'agite,
Vous regarde, guettant
Ou d’une mouette rieuse s’esclaffant au lointain.
Au diable les réflexions et circonvolutions !
Elles s'annihilent entre elles et se montrent toxiques,
Ne savent rien du temps : l'imparable présent,
Qu'il faut vivre, épouser, éprouver sans rien dire,
Bénéficiant de ses confortables envolées.
Pourquoi le commenter ? Chercher à l’acquérir ?
Le présent s'est déjà détaché, attiré par une autre entité :
Le passé.
Rien ne vaut le présent,
Savoir y parvenir…
Extrait 2
Mets du Jour — Journal, musique, portraits —, 2021
Jane arrive rue Marcadet avec deux kilos de mandarines.
— Tu aimes les mandarines ?
Un beau matin, elle reviendra avec une dizaine de croissants.
Elle, dotée d’un appétit d’oiseau, ne mange pas mais nourrit ses amis,
partage au sens premier du terme, son essentiel : leur repas.
Jane Birkin, mère heureuse, abecque son monde.
Extrait 3
Paùl Jack, roman, 2020
La mélancolie ne quittera jamais Paùl. Jamais. La rêverie, l'enfant de la lune, c'est Jack.
C'est pour cela qu'ils s'entendent si bien, ce que ne voudra jamais admettre Jack. Ce serait reconnaître une relation spécifique ; il s’en garde.
— Je trouve que l'on s'entend bien, avait risqué Paùl. Et Jack – comme d'habitude – éludait la question, signifiant que cette entente était somme toute banale puisqu'il était quelqu'un de liant, ou bien qu'admettre cette spécificité l'aurait entraîné vers un terrain glissant. Je trouve que l'on s'entend bien. Paùl allait à la pêche et n'avait rien récolté.
Devant un coucher de soleil, devant les vagues, seul ou accompagné, Paùl reste mélancolique. Il ne peut s'en empêcher. Un saisissement qui l'absorbe, le traverse jusqu'à l'os, l'enveloppe et le dépose là où ça tombe, là où ça peut tomber. Muet comme une tombe, alors, presque paralysé. Devant le mouvement lent du Concerto en Sol, devant l'orchestre attaquant Le Mandarin merveilleux, devant le regard de Jack, devant son jeu, devant Jack et ses amis, ses potes, jeunes, devant Jack au centre, menant la conversation avec esprit, sens de l'à-propos, de la répartie, devant Jack ne se protégeant pas, s'exposant, se dévoilant, et récoltant ainsi les fruits d'une audace affichée, devant tout cela, Paùl reste mélancolique.
Lieu de vie
Île-de-France, 93 - Seine-Saint-Denis
Types d'interventions
- Rencontres en milieu universitaire
- Ateliers / rencontres autres publics
- Résidences