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Les écrivains / adhérents

Richard Couaillet

Roman / Jeunesse
photo Richard Couaillet

Né dans le Nord en 1969, je suis depuis mon chemin en écriture. Main gauche première, main droite seconde, et puis le trouble, l’étrange entre-deux de synapses contre-nature. Alors vive le clavier.
Mon premier roman, Angélique boxe, sorti en septembre 2007 chez Actes sud junior en collection ado, trace aussi sa route et trouve dans le temps un large public de lectrices-lecteurs, adolescents et adultes.
Et comme les strates, ainsi que les frontières, ont cette qualité d’être souvent plus perméables que l’on voudrait nous le faire croire, une nouvelle expérimentation d'écriture m'a mené vers un roman pour plus jeunes : Angèle, ma Babayaga de Kerménéven.
Que je travaille en récit ou pour une amie plasticienne, Isabel Lemaire, la recherche reste sur une même ligne tendue qui tente de ne rien céder, toujours en quête de voix, de personnages, de traces.
L’exploration m’importe : le récit, le théâtre, la poésie, la chanson.
Envie aussi d'explorer l'écriture de scénario.
Par ailleurs, mais quel ailleurs, un certain Richard Couaillet enseigne le français (il aimerait tant pouvoir dire : professeur de physque-chimie) en lycée, dans le Nord.

http://tetealair.blogspot.com/
Bibliographie

– Angélique boxe, Actes sud junior, septembre 2007 (roman adapté par la compagnie théâtrale des Tournefols)
– Angèle, ma Babayaga de Kerménéven, Actes sud junior, octobre 2009
– Un papillon d'hiver, collection cadet, Actes Sud Junior, 2010
– Contre courants, collection ado, Actes Sud Junior, 2011

Va paraître en octobre 2012 :
– Un Max d'amour monstre, collection cadet, Actes sud junior

Extraits

Angèle, ma Bayaga de Kerménéven
I
Mon monstre à moi
Mémère Angèle est un monstre. Un monstre breton. Ma Babayaga de Kerménéven. Celle qui hante mes rêves depuis onze ans, sans compter ceux que j’ai faits dans le ventre de ma mère. Je suis sûr que là aussi je rêvais d’elle, de sa voix grave et sombre, de ses mains de bûcheronne, de son cou de taureau. Je suis sûr qu’un jour elle a posé ses mains sur le ventre de ma mère pour lui chanter une vieille berceuse bretonne et que j’ai cru entendre les sirènes de l’Enfer.
Je pense que mes parents n’ont jamais compris ce qu’ils appelaient mes « terreurs nocturnes ». Ils n’ont jamais su déchiffrer ce que j’ai toujours eu l’impression de hurler dans la nuit, dressé sur mon lit, le doigt pointé vers le vide : « Mémère Angèle ! ». Comme on peut dire, en y croyant, vade retro satanas.


Angélique boxe
Cité 12 et ciel de Meuse.
Département numéro 62.
Angélique boxe, boxe. Le sac accuse les coups, se balance. La vie ne vaut pas plus. Un sac qui encaisse sans rien dire. Et sa vie ne saurait aller plus loin. Alors Angélique boxe, boxe, au rythme de sa respiration. Angélique se vide de tout, ses frères, ses parents, la cité, le bahut, les autres. Surtout les autres. Angélique ne les supporte plus, tous, à dire la même chose, à voir les mêmes choses, à faire les mêmes choses. Ce sac en cuir fendillé, qui s’écarte si peu de son axe, Angélique voudrait l’éclater, l’éventrer, le vider de tout son sable qui amortit et qui étouffe. Ce sac c’est sa vie, inerte, avec son balancement d’horloge que rien ne perturbe, ou presque.
Angélique sent ses forces décliner, ses poings dans les gants s’alourdissent, ses jambes ont perdu leur ressort, l’esquive est moins vive. Alors Angélique attaque, plus fort, le souffle se perd, des hoquets de rage franchissent la barrière de son silence, ses frères, le bahut, les parents, les autres, ses frères, Mac Cain, les parents, les mines d’avant, les autres, cité industrielle, la maison, le jardin, Mac Cain, Mac Cain, Mac Cain. Mac Cain qui fait des alentours un paysage en papier gras.

Lieu de vie

Bretagne, 35 - Ille-et-Vilaine

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire