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Les écrivains / adhérents

Sereine Berlottier

Poésie / Roman / Récits
photo Sereine Berlottier

Sereine Berlottier lit, vit, écrit (& travaille) en zone inondable. Elle a publié des récits traversés de poèmes (Nu précipité dans le vide, Fayard, 2006, et Louis sous la terre, Argol, 2015) et des livres de poésie où s’entête, dans le travail du fragment, le désir de raconter des histoires. Notamment : Habiter : traces & trajets, avec des peintures de Jérémy Liron (Les Inaperçus, 2019), Ciels, visage et Au Bord (Lanskine, 2019 et 2017), et Attente, partition (Argol, 2011). Ses textes sont publiés dans de nombreuses revues (Action poétique, Rehauts, Po&sie, Sarrazine, N47...). Elle est membre du comité de rédaction du collectif Remue.net et participe régulièrement à des lectures publiques et à des projets musicaux.


https://sereineberlottier.net/
Bibliographie

Livres
Nu précipité dans le vide, Fayard, 2006
Chao Praya, Apogée, coll. La rivière échappée, 2007. Préface de Benoît Conort.
Ferroviaires, Publie.net, 2008
Attente, partition, Argol, 2011
Louis sous la terre, Argol, 2015
Au bord, LansKine, 2017
Habiter, traces & trajets, Les Inaperçus, 2019. Avec des peintures de Jérémy Liron
Ciels, visage, Lanskine, 2019
Avec Kafka, cœur intranquille, Nous, 2023

En revue
A publié dans différentes revues, notamment dans Perpendiculaire, Le Nouveau recueil, Po&sie, D'ici là, Gare maritime, N4728, Ce qui secret, Action Poétique, Rehauts, N47, Sarrazine, Remue.net, L’Étrangère.

Ouvrages collectifs
Creuser les voix, Samizdat, 2012
Général Instin, Climax, une fiction encore ?, Le Nouvel Attila, 2015
Anthologie Général Instin, Le Nouvel Attila, 2015.

Résidence
2014 : Résidence Île-de-France avec la Scène du Balcon, et la bibliothèque Marguerite Audoux, Paris remue.net/sereine-berlottier-a-la-scene-du-balcon-paris-ii

Quelques liens :
https://sereineberlottier.net
remue.net/sereine-berlottier
https://poezibao.typepad.com/poezibao/2020/05/anthologies-personnelles-sereine-berlottier-mai-2020.html

Extraits

Extraits d’Au bord, LansKine 2017

Curieusement les oiseaux survivent les
fleurs survivent les arbres ne sont
pas arrachés ni la toile d’araignée
dans l’angle du volet secoué

L’écume vise
l’obstination d’une parole
que la répétition
ne désagrège pas

revient
sans venir à bout d’une
phrase
qui dirait
l’épuisement
du rivage

mère-vague et tempétueuse


On ne dit pas tout ce soir
Aux arêtes du cube où nos reflets se croisent

Tu n’apparais nettement que de t’éloigner
Non pas ensemble mais bord à bord

Ventre immergé près d’une main qui écoute
Qui fait ce qu’elle peut à quoi bon les dates ici ?

Oubliant le nom des plantes nécessaires
J’arrose encore

Dans cette absence
Où le muguet a séché


Extrait de Louis sous la terre, Argol, 2015

Tu as divisé la feuille à l’horizontale, en deux parties égales qui forment deux cellules sans porte où des corps nus se déplacent. Une main disparaît, un genou plie, des doigts couvrent un sexe invisible, un visage hésite à paraître sous une treille noire. C’est peut-être une danse, un chant, un rituel secret, une farce. On dirait pourtant qu’aucun de ces êtres ne regarde son voisin. À moins que celui-ci, dont le visage me fait face, implorant, genoux au sol ? Des mains jetées en avant, tâtonnant dans le vide, ne se touchent pas. Pas de rencontre, pas de heurt, aucune griffure, rien d’autre que ce tourbillon d’impuissance où les corps plient, le crâne nu, l’œil vide, sans issue que mon œil où les coudes tentent de se frayer un passage, ongles pointus, mais je ne veux pas de vos larmes, ni de votre espérance, il n’y a pas assez de place en moi pour toutes ces fuites, ni de quoi vous habiller tous, si nombreux, si nus.

Extrait d’Attente, partition, Argol, 2011
3 janvier
On ouvre le cahier
à la dernière limite des forces du jour
et il fait nuit.
On ouvre le cahier comme si
c’était la toute dernière des tâches, la moins hésitante, la plus
bornée.
On se sent sale
de toutes les choses du jour.
On les porte encore
Elles s’interposent
On ne les quitte pas.
On ouvre le cahier
et le temps de faire un peu
de silence et d’avancer
les mèches de soucis
qu’on a dans les yeux.
On écoute.
Ce sont d’autres pas dans la rue qui traversent.
Une musique ailleurs et le bruit d’un enfant plus tard
On colle l’oreille à ce ventre
comme si on cherchait pour de bon
si on a mal
on fait comme
si c’était une façon d’avoir une histoire encore

Lieu de vie

Île-de-France, 94 - Val-de-Marne

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire