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Les écrivains / adhérents

Lou Valse

Poésie / Nouvelle / Récits
photo Lou Valse

Lou Valse, caractère à fables.
Écrit dans les marges depuis un certain temps ; en ligne, depuis 2014. Veille aux espaces insécables. Milite peu, sauf pour le point-virgule. Dresse des listes aux heures creuses. Les oublie quand elles sont pleines. Collectionne carnets vierges et chapeaux importables. Dispose d’un micro-cravate et d’un dictaphone. Sait toujours le temps qu’il fait, jamais le temps qu’il faut. Ne sait pas recoudre un bouton. N'a toujours pas le permis de conduire. Ne sait pas bien faire de vélo. Jamais ne court. Marche beaucoup le long des fleuves. Se tord parfois les chevilles. Se noie dans un verre d’eau et, jadis, le grand bassin de la piscine municipale. Ne sait nager que vers le large. Envisage cependant de reprendre l'aquabike.

Photo : Raoul Lemercier

http://louvalse.fr
Bibliographie

- La Preuve du contraire, récit poétique, éditions Haut Bord, 2020

Revues
- « Je ne savais pas que », liste poétique, La Nouvelle Quinzaine Littéraire, 2017

- « L’Étrenne du dernier jour », nouvelle, Pièce Détachée n°2, 2019
- « Je ne sais pas même recoudre un bouton », nouvelle, Pièce Détachée n° 3, 2020

- « Six éprouvettes » pour le fanzine collectif Avortons, édité en 100 exemplaires par l’artiste Pole Ka, 2020
- « Je projette sur la nuit toutes les miennes », nouvelle, Pourtant, 2022
- « Les nuages sont les blancs de ma conversation avec le ciel », revue Hélas !, 2023

Collaborations musicales
« Poupard chante Lou Valse », le 22 novembre 2019, à la librairie Les Modernes (Grenoble). Performance visible sur Youtube : https://youtu.be/BAbNzrAoXng
Parolière de « Fille de l’été » : https://poupard.bandcamp.com/track/fille-de-l-t
Enregistrement de La Preuve du contraire sur la musique d’Arapaïma, pour le festival La Poésie est une oreille (juin 2022, à La Bifurk, Grenoble)

Autre
Préface de Journée type d’un mec moyen, recueil d’Heptanes Fraxion, Gros Textes, 2024

Présentation de La Preuve du contraire sur le site des éditions Haut Bord
S’est-elle enfermée dedans ? A-t-elle perdu la clé ou renoncé à sortir ? L’a-t-on enfermée là ?
Nous ne le saurons pas et d’ailleurs rester ici lui convient. Le balcon sur cour suffit amplement à la distraire.
Elle n’a pas de prénom mais une voix intérieure. Elle parle, nous parle et distille des constats : humour enfantin poussé dans ses confins, argumentation strictement conduite pour ne mener nulle part. Regard stupéfait sur la modernité. Elle pourrait avoir des velléités de mieux, mais, voyez-vous, aucun besoin ne se fait vraiment sentir. Les livres sont là qui veillent (surveillent ?).
Parfois, quelque chose s’installe chez elle et c’est un importun. Elle appartient à cette race jamais tarie de personnages qui « préféreraient ne pas ».

Extraits

La Preuve du contraire

Depuis soixante-quinze heures et trois collations, j’avoue ne plus quitter la robe de chambre thermorégulatrice de ma grand-mère (que je ne dois plus approcher afin d’éviter tout risque de contamination, ce à quoi j'ai déjà pu m'acclimater depuis sa mort).

Certains jours n’arrivent pas à prendre de la hauteur. L’ampleur, cependant, reste à ma portée. Des vêtements très larges : avoir de la marge. Le strict minimum. Peu de meubles à contourner (trop encore si j’en crois mes tibias, mes hanches et mes coudes). Un lit deux places pour moi seule, king-size. Nul orteil ne dépasse. Je suis le roi et la reine de cette surface, aussi plate que la dernière assiette utilisable

La porte-fenêtre se referme brusquement comme certains livres revanchards. Je ne crois pas à la douleur tant que ne noircissent pas les ongles, tant que ne gonflent pas les doigts. D’ailleurs, je n’en ai plus assez pour donner mon âge. Sur qui compter, finalement ?
Il m’arrive de marcher à quatre pattes, pour suivre le parcours d’un rayon de poussières. Je regrette parfois de n’avoir plus l’âge pour les bavoirs, ceux où sont inscrits les jours de la semaine qui étaient au nombre de sept, avant. Les oiseaux, eux, s’empressent de faire leur nid. Comme à leur habitude, ils jouent avec l’herbe aussi verte que chez le voisin, en parfaite harmonie. Leur enthousiasme rebondit sur les hublots de ma tanière, juchée au troisième. J’ai soudain l’envie de faire mon lit, pouvoir le défaire ensuite, comme si j’en étais sortie.

Le surplace est un sport qui mérite qu’on s’y attarde. Il m’arrive d’avoir des courbatures. Aujourd’hui à l’adducteur droit. J’adopte le point de vue des pinces à linge, balançoires mimant la brise. Je soutiens ce grand drap en percale qui tire la langue et caresse l’étage inférieur, j’accompagne cette petite culotte en coton qui se dandine, je comprends les tissus lâches. Parfois le vent tourne, brutal. Les muscles se froissent, les portes claquent avec la violence d’un fait divers. C’est tout juste si je sursaute.

Ma bibliothèque

Longtemps à mon chevet : Un homme qui dort de Georges Perec, Journal de deuil de Roland Barthes, tout Flaubert, tout Dostoïevski, Le Loup des Steppes d’Hermann Hesse, Le Bavard de Louis-René des Forêts… Sous le lit encore : Édouard Levé, Emmanuel Bove, Adelheid Duvanel, Anne Sexton, Sylvia Plath, Pascal Garnier, Goliarda Sapienza, Jean-Pierre Martinet, Knut Hamsun, Colette Thomas, Unica Zürn ; et puis Michaux, Pavese et Artaud… Du reste, Les Papiers collés de Perros, les journaux de Kafka et Le Livre de l’intranquillité de Pessoa forment à eux seuls une table d’appoint solide.
Enfin, comme tous les auteurs que j’ai cités sont morts, je rétablis sur-le-champ l’égalité avec les vivants Ito Naga, Antoine Mouton, Albane Gellé, Loïc Demey, Jacques Roubaud, Éric Chevillard, Pascal Quignard, Valérie Mréjen, Gaëlle Obiégly, Dimitri Bortnikov, Anaïs Escot, Arno Calleja, Heptanes Fraxion, Milène Tournier…

Lieu de vie

Auvergne-Rhône-Alpes, 38 - Isère

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu scolaire