Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Sandrine Roudeix

Roman / Scénario
photo Sandrine Roudeix

Je suis née à Toulouse en 1974 et je vis depuis plus de vingt ans à Paris où j’ai commencé par travailler dans le marketing de l’édition littéraire (chez Gallimard, 10/18 et au Seuil), avant de devenir journaliste (pour Livres Hebdo et le Nouvel Observateur notamment), puis photographe et écrivaine. Après quelques années passées comme reporter-photographe au Journal Du Dimanche, j’ai choisi en 2008 de devenir indépendante pour me consacrer à l’écriture et à la photo, mes deux moyens d’expression. Je collabore aujourd’hui en tant que photographe portraitiste avec plusieurs journaux (dont le Figaro Magazine et Madame Figaro), publie régulièrement des romans (chez Flammarion et au Mercure de France) et des beaux-livres (à la Martinière et chez Flammarion), écris des scénarios de films sociétaux pour la télévision (France 2), participe à des résidences d’artistes (avec des collégiens et des lycéens mais aussi des adultes) et travaille à des projets mêlant écriture et photographie autour de l’identité (des adolescents, des femmes, des mères, des artisans d’art, des écrivains,…). Ma recherche artistique et les ateliers que je développe en médiation culturelle avec ces différents publics s’est développée depuis quelques années autour du portrait, de la narration de soi, des liens familiaux et du partage des vécus comme autant de pierres permettant à chacun de se construire et de s’affirmer dans sa singularité.

Photo Alain Delorme © Flammarion

  • sur Instagram...
  • http://www.sandrine-roudeix.com
    Bibliographie

    Romans

    2022 Pas la guerre, éditions Le Passage
    (Fiction sur la difficulté d'aimer d'un jeune couple enfermé dans l'histoire familiale de chacun).

    2021 Ce qu'il faut d'air pour voler, Le Passage
    (Fiction sur le syndrome du nid vide et la difficulté d’une mère à se détacher de son fils devenu grand).

    2015 Diane dans le miroir, éditions Mercure de France.
    (Fiction sur la photographe américaine Diane Arbus).
    Couronné par la bourse d’aide à la création « In Situ » de Seine Saint-Denis.
    Finaliste du prix des Lecteurs de la ville de Brive et du prix Billetdoux de la SCAM.

    2012 Les Petites Mères, éditions Flammarion.
    (Fiction sur la transmission mère-fille de la peur des hommes sur quatre générations).
    Couronné par le prix L’Autre Page (prix du roman des psychanalystes).
    Finaliste du prix des Rencontres du 2ème titre de Colophon et du prix Horizon du 2ème roman de Marche-en- Famenne (Belgique).

    2010 Attendre, éditions Flammarion ; éditions J’ai Lu.
    (Fiction sur une naissance non désirée).
    Couronnée par le prix du roman E.Leclerc/Télé7jours.
    Finaliste du prix des Lycéens et des Apprentis de Bourgogne, du prix Léopold Sédar Senghor, du prix du 1erRoman des Mots Doubs et du prix Montalembert (prix du premier roman féminin).

    Résidences artistiques et ateliers de médiation culturelle

    2023 « Mère & Fils, l’envol », exposition de photos accompagnée de textes.
    Résidence de photographie "Entre les images", avec le réseau Diagonal et le département de Seine-Saint-Denis, pendant une année, à la galerie La Capsule au Bourget.

    2020-22 Ateliers d’écriture « Écrire son roman familial », « Écrire avec ses sens », « Écrire la vie dans ses minuscules » et « Initier un roman » à l’école Les Mots, à Paris.

    2022 « Ma Famille & moi », exposition de photos accompagnée de textes.
    Résidence d’écriture et de photographie "Écrivain(e) en Seine-Saint-Denis" au lycée Jacques Feyder à Épinay-sur-Seine, avec la Médiathèque Colette et le département de la Seine-Saint-Denis.

    2014 « La Vie comme elle va », pièce de théâtre sur le village du Caylar et ses habitants,
    Résidence d’écriture d’une semaine avec la compagnie Fabien Bergès et la mairie du Caylar (Hérault).

    2013 « Regards croisés d’adolescents », exposition de photos accompagnée de textes.
    Résidence d’écriture et de photographie « IN SITU » au collège Pierre Sémard de Bobigny pendant une année scolaire avec la Médiathèque Elsa Triolet de Bobigny et le département de Seine Saint-Denis.

    2010 « Rencontres avec les lycéens et les apprentis de Bourgogne».
    Tournée d’échanges de deux semaines autour de l’écriture et de la création avec les différents lycées de la région et le Centre Régional du Livre de Bourgogne.

    Livres de photos et biographie

    2018 « Le Tour de France des Métiers d’Art », beau-livre (textes et photos), éditions de la Martinière.
    2010 « Le Jardin Secret des Stars », beau-livre (photos), avec Alain Baraton, éditions Flammarion.
    2008 « Réussir », beau-livre (photos), éditions Le Parisien.
    1995 « Le Congo-Brazzaville », monographie, éditions du Centre Français du Commerce Extérieur.

    Expositions

    2022 « Portraits de Saint-Mauriennes » (photos).
    Les jardins de l’Hôtel de ville, Saint-Maur-des-Fossés.
    2017 « Sur la route des métiers d’art » (textes et photos).
    Galerie YellowKorner Beaubourg, Paris.
    2013 « Regards croisés d’adolescents », (textes et photos).
    Médiathèque Elsa Triolet, Bobigny.
    2011 « Intersections romanesques ».
    Festival Paris Photo à La Bellevilloise, Paris.
    Galerie LAME, Marseille.
    2009 « Réussir ».
    Club de la Presse, Paris.
    2008 « Ecrivains en état de siège ».
    Closerie des Lilas, Paris.
    Salon du Livre, Parc des Expositions, Paris.
    Café de l’Opéra, Strasbourg.

    Scénarios

    2023 « Ma chair et mon sang », coécrit avec Sonia Risser, drame noir, 90‘, JMH & FILMO FILMS.
    2022 « Féminines », coécrit avec Cécile Chaspoul, comédie sociétale 90’, BARJAC.
    2020 « Rester digne », coécrit avec Murielle Magellan, drame sociétal 90’, INCOGNITA.
    2019 « Maman dans la rue », coécrit avec Catherine Siguret, drame sociétal 90’, CINETV.
    2019 « Mon Tyran », drame sociétal 90’, BARJAC.
    2018 « En avant Django », coécrit avec Thomas Perrier, comédie 90’, KIEN.
    2018 « Moi, Grosse », coécrit avec Murielle Magellan, dramédie sociétale 90’, BARJAC.
    (diffusion France 2 mai 2019).
    2018 « Nina », ateliers épisodes et arches, saison 6, BARJAC.
    (diffusion France 2 sept 2020).

    Extraits

    « Dans la vitrine de la boulangerie, la vieille-en-sucre repère tout de suite le tas de chouquettes avec des grains de sucre gros comme les perles de son chapelet. Elle est sûre que ça va faire plaisir à Rose. C’est ce que tu préférais, pequeña, lorsque tu étais enfant. Je t’en achetais tous les jours, avec une baguette pour moi, pas trop cuite à cause de mes dents, que j’enfermais après chaque repas dans un sachet en papier avec une pince à linge. Tous les jours pour que tu trouves ton goûter en rentrant de l’école. Parce que dès ton entrée au collège, tu es venue chez ta grand-mère après tes cours, en attendant que ta mère vienne te chercher. Elle était secrétaire, mais va savoir pourquoi, l’entreprise d’avion qui l’employait ne la laissait jamais sortir avant la nuit. Et comme la Fernande vendait des légumes et des fruits sur la place de l’église dès cinq heures du matin et dormait l’après-midi pour récupérer, c’était moi, la vieille-en-sucre, qui m’occupais de toi.
    C’est toi qui m’as surnommée comme ça. Avec ta manie d’inventer des mots tire-bouchonnés. Mon vrai prénom, c’est Concepción. Il vient de l’endroit où je suis née, à Valladolid, en España. Concepción, comme le personnage principal d’un grand opéra, c’est ce que tu m’as un jour raconté en me montrant la pochette d’un disque emprunté à la bibliothèque de ton école. L’histoire d’un couple et d’horloges à réparer, je ne me rappelle plus trop. Mais dans ta bouche, pequeña, ça avait de l’allure. C’était bien la première fois. Parce que tu sais combien je déteste mon prénom. Trop ordinario. Trop español. Tout le monde s’appelle comme ça de l’autre côté des Pyrénées. Concepción. Il a même fallu que ce soit un nom commun. C’est dire si tout était déjà écrit sur mon front avant que je naisse. Quatre-vingt-huit ans que j’essaie de m’en débarrasser comme d’un vieux manteau troué. Au moment de renouveler mes papiers d’identité, il y a des années, je peux te le dire à toi, j’ai même voulu me faire rebaptiser Francine. Franc-cine. Je trouvais que ça sonnait bien. Franc comme la franchise ou la France. Mais pas comme Franco, ça non. Ma mère m’avait fait la leçon. Il valait mieux oublier qu’on venait de là-bas.»
    Les Petites Mères (Flammarion)

    « Il est dix-huit heures. Je suis joueuse. J’ai le cœur qui cogne. Un bruit sec, rapide et répété comme un marteau sur une planche de bois. Les yeux humides, le chouchou de ma queue de cheval qui se défait, le dos droit. Je suis joueuse, curieuse mais anxieuse.
    Je suis assise à la terrasse du café près de mon lycée, contre une table ronde et brune cerclée de doré. Face à une chaise vide. Juste à côté d’une chaise vide. Deux sièges pour que tu aies le choix quand tu viendras. Tu as neuf minutes de retard
    Il est dix-huit heures et neuf minutes. Je t’attends. On est le lundi premier mai. Hier, c’était mon anniversaire. J’ai fêté mes seize ans. Sans toi. Hier, j’ai décidé de te retrouver. Un vieil annuaire déniché sous le lit de maman, un coup de téléphone enfermée dans ma chambre pour qu’elle ne m’entende pas t’appeler, le silence, et puis sans réfléchir deux métros pour arriver jusqu’à chez toi. (…)
    Je suis assise dehors. Troisième table en partant de la gauche. Le dos contre la vitrine du café. Face à l’entrée du métro. Face au boulevard de Clichy. Tout près de ton domicile, là où j’ai laissé hier mon vieux prospectus déchiqueté comme un unique os à ronger.
    J’ai grandi depuis la dernière fois que tu m’as vue. Mes cheveux ont poussé. Je ne les ai jamais coupés depuis le premier que tu as peut-être vu sur mon crâne à la maternité. Même si je ne suis pas sûre que tu y sois venu, à la maternité. Mes yeux sont marron. Je crois que les tiens sont bleus, maman me l’a dit. Est-ce que je te ressemble ? On dit souvent que je suis le portrait craché de ma mère, mais je ne sais pas si tu as, toi aussi, laissé ta marque sur mon visage. Je me demande, à part le physique, ce que tu as bien pu me léguer. Mon impatience impuissante ? Mon idéalisme irréductible ? Ou simplement ma propension à jouer ? Aujourd’hui, c’est avec toi.
    Le serveur au crâne rasé, rond et lisse comme une flaque d’huile, vient de me servir un Coca. Peut-être la même boisson que tu as partagée avec ma mère, il y a seize ans, quand votre histoire commençait. Peut-être au même endroit.
    J’aime ce moment, ce moment avant notre rencontre. Les retrouvailles d’une fille et de son père. Je capte les minutes. Je les observe une à une, je les regarde passer. Elles marchent devant moi. Sans s’arrêter. La seconde haute et fière. Ça m’amuse de t’attendre. On dirait un film de Wenders. »
    Attendre (Flammarion, J'ai lu)

    « Goudron. Cendres. Charbon. Il fait noir et tu n’es qu’une marionnette ! Pauvre petit Loir. Le Chapelier en a assez. Tu n’as qu’à disparaître.
    Regarde-toi, tournicotta ! Tu es sur ton lit comme un bout de bois cassé avec lequel aucun enfant ne veut jouer. Transpirante. Timbrée. Pas nette nette. Bleutée. Pas fichue de dormir manger boire ou respirer avec des idées de grandes personnes. Pas fichue de te débrouiller oyé oyé seule sans pleurnicher. Pas fichue d’être aimée. Pauvre petite poupée laissée de côté. Un pas en avant, un pas chassé. Différente. Inadaptée. Tais-toi et bois ton thé ! Le Valet de Pique attend. Arrête de t’accrocher à tes rêves comme à des os brisés. Tu n’y arriveras pas. Et patatras !
    Des mois que tu n’as pas fait une bonne photo. Ohé, du bateau ? Des mois que tes espoirs tombent comme des moineaux petits petits de leur nid. Fastoche, il fait nuit partout dans ta vie. Nuit dans tes yeux. Nuit dans tes images. Nuit sous tes cheveux. Et même nuit dans ton lit. Personne ne s’inquiète pour toi. Ils t’ont tous abandonnée. Ils t’ont tous abandonnée car tu n’es rien. Juste zinzin. Juste un steak mou de viande tiède à donner aux loups-garous. Autant qu’ils te cric crac croquent et qu’on n’en parle plus ! »
    Diane dans le miroir (Mercure de France)

    Lieu de vie

    Île-de-France, 75 - Paris

    Types d'interventions
    • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
    • Rencontres et lectures publiques
    • Ateliers / rencontres autres publics
    • Résidences
    • Rencontres en milieu scolaire