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Les écrivains / adhérents

Bernard Bretonnière

Poésie / Nouvelle / Jeunesse / Théâtre / Contes / Récits
photo Bernard Bretonnière

Bernard Bretonnière est né le 5 août 1950 à Nantes et vit dans un village de l’agglomération nantaise, au-dessus de la Loire.
En situation professionnelle de « retraité » depuis 2011.
Membre et collaborateur de la Maison de la poésie de Nantes (depuis 2000) et membre du Comité artistique de la Maison Julien-Gracq (depuis 2013). Auteur d’articles récents dans diverses revues et sites dont Encres de Loire, Gare maritime, 303, arts recherches et créations, Babelio, Mobilis. Adhérent des EAT (Ecrivains Associés du Théâtre) filiale Atlantique.
Donne, depuis la fin des années 80 des lectures publiques de ses textes, parfois avec des musiciens ou des comédiens, et de textes d’auteurs de toutes les époques.
A bénéficié de plusieurs résidences d’écriture, à Cordemais (association Estuarium, 2000), en Gironde (Iddac, Institut départemental de développement artistique et culturel de la Gironde, 2002 et 2005), à Rennes (Maison de la poésie, 2011), à Combourg (Communauté de communes Bretagne romantique, 2017-2018), en pays de Haute Sarthe (Département de la Sarthe et de la DRAC Pays de la Loire avec la Bibliothèque départementale de la Sarthe, 2018-2019), à Orcet (Maison des Écritures et des Écritures Transmédias – HYPOLIPO, 2019).
Préfère les ateliers de lecture aux ateliers d’écriture.
Marqués par le refus de la pompe poétique, revendiquant la précision du mot et du détail, ses textes, parfois très oralisés et adressés, jouent souvent avec les énumérations, jamais aléatoires mais répondant plutôt à des contraintes croisées et multiples. Pour lui, comme pour Jean-Claude Montel qu’il aime citer, «sans contrainte, il n’y a pas d’écriture». Toujours, et délibérément, ses textes soufflent le chaud et le froid, le cru et le tendre, passant d'une émotion à l'autre ou changeant de palette parfois en moins d'une phrase. Surnommé par François Bon «le poète-énumérateur», selon Antoine Émaz, il «énumère contre l’oubli» en même temps qu’il «allie juste humour, travail de la langue et gravité». Alain Girard-Daudon le voit comme un «collectionneur passionné de toutes choses, qui se plaît à ranger le monde à sa fantaisie». Valérie Rouzeau, créatrice et rédactrice en chef de Dans la lune («revue de poésie destinée aux enfants de 5, six, sept à cent, 117 ans, garantie 100 % décarêmélisé» – 2004-2011) en avait bombardé Bernard Bretonnière « lexicographe officiel » : « Avec lui une liste est aussi bien une piste, on explore, on y perd son latin, on s’y retrouve enfin ! » Ainsi, écrivain sans doute « inclassable », fait-il écrire à Jacques Josse : « Quiconque s'aviserait de fixer telle ou telle étiquette à son nom risquerait de se tromper au moins une fois sur deux. »
S’il faut un « thème abordé » : la réalité – dans son appréhension par les cinq sens.
Depuis 2016, Bernard Bretonnière est engagé, à titre personnel et en lien avec divers collectifs et associations, dans l’accueil et l’accompagnement de « migrants » – qu’il préfère nommer « exilés ». De cette expérience, il a tiré un « journal-poème-théâtre » intitulé Six semaines avec Platon dont il donne des lectures publiques, souvent accompagné d’un ou de plusieurs musiciens professionnels ou amateurs (Galadjo, Simon Nwambeben, Ty’Toon, Youenn Landreau, Francis Jauvain, Alain Pierre, Fabrice Arnaud-Crémon, Matéo Guyon etc.)

Photo : Françoise Bauduin

Bibliographie

Ouvrages principaux, hors parutions en revues, anthologies, ouvrages collectifs et livres d’artistes
– Les Deuils du somnambule, poèmes (Bordeaux, Le Castor astral, 1979)
– Dans la compagnie des anges, poèmes, préface de Guy Bellay, couverture de Jean Fléaca, publié avec le concours du Centre National du Livre (Chaillé-sous-les-Ormeaux et Trois-Rivières, Le dé bleu et Écrits des Forges, 1994, Prix Pourquoi pas de l’Association vendéenne pour la formation et l’insertion 2000)
– Les Épurés – autour des peintures de Pascal Bouchet (Vigneux-de-Bretagne, La Roulotte éditrice, 1995)
– Un grand morceau de ciel, conte pour tous, illustrations d’Anne Wilsdorf (Genève, La Joie de lire, 1996)
– Bernard Thareau, militant paysan – avec François Colson et Jean-Claude Lebossé, propos recueillis et biographie, préface de Jacques Delors (Paris, Éditions de l’Atelier, 1997)
– Ce qu’il faut de patience, poèmes, couverture d’Étienne Delessert, publié avec le concours du Centre National du Livre (Chaillé-sous-les-Ormeaux, Le dé bleu, 1999. Prix Chartres-Poésie 2000)
– Petit dictionnaire de théâtre, citations (1re édition hors commerce et 2e édition revue et augmentée, Paris, Éditions Théâtrales, 2000)
– Cœur d’estuaire et autres textes écrits à Cordemais, nouvelle, poème, Paroles données, Paroles volées... (Cordemais et Indre, Estuarium et Ponctuation, 2000)
– Pas un tombeau, suite de proses rapides pour dire un père, couverture de Xavier Noël, publié avec le concours du Centre National du Livre (Chaillé-sous-les-Ormeaux, Le dé bleu, 2003, nouvelle édition L’Œil ébloui, 2014. Sélection Aux nouvelles écritures théâtrales 2010)
– Cigarette, poème (Rennes, Rennes, Wigwam, 2007)
– Des estuaires... Bacs de Loire, Bacs de Gironde, road poem, avec 59 photographies de Wilfried Guyot (Libourne, La Part des anges Éditions, collection « Mémoire(s) de l’eau », 2008)
– Inoubliables et sans nom, introduction de Jacques Serena (Coaraze, collection «Ex Caetera», L’Amourier, 2009)
– Ecce homo, fiction suprême (Fougères, Approches, collection «Textes nus», 2013)
– Volonté en cavale ou D’ (Saint-Génis-des-Fontaines, collection «Luminaires», Color Gang, 2013).
– Datés du jour de ponte (Bruxelles, collection «Pleine lune», Les Carnets du dessert de lune, 2016).
– Ça m’intéresse de savoir suivi de Ça m’amuse de savoir (Nantes, L’œil ébloui, 2019)
– Les Étoiles n’ont jamais écrasé personne, avec 31 peintures de Nadja Atti (Nantes, Art 3 Plessis Éditions, 2020)
– Je suis cet homme, fiction suprême, illustrations de Jean Fléaca, (Éditions L’œil ébloui, 2020)
– On n’a jamais fini de ranger la vaisselle (Beaulieu-sur-Layon, Éditions pneumatiques, 2020)
– Amu sönèya, paroles de demandeurs d’asile subsahariens (Tinqueux, Collection Petit Va !, Centre de créations pour l’enfance, à paraître en 2021).


Livres d’artistes
– Ce petit tas de mots trouvés dans l’atelier avant exposition, avec dix-huit lithographies de Bernard Briantais (Nantes, Galerie Fradin et Éditions du Petit Jaunais, 1998)
– Datés du jour de ponte, typographie, mise en pages, coffret et monotype de Jeanne Frère (Nantes, 2006)
– Peurs, un inventaire modeste, avec une gravure de Jacky Essirard (Angers, Atelier de Villemorge, 2019)
– Pauvre liste pour un livre pauvre, texte manuscrit par l’auteur, avec des peintures de Lou Raoul, collection « ko:ra » (Rennes, Compagnie des productions du Pentamino, 2019)
– Noiror, avec une peinture de Maria Desmée (Paris, 2020)

Extraits

« Qu’est-ce que n’est pas la poésie ? »
un train de réponses à la question posée par Jean-Pascal Dubost au nom de la Maison de la Poésie de Nantes

La poésie n’est pas ce que vous croyez.
La poésie n’est pas une.
La poésie n’est pas une pipe.
La poésie n’est pas une couronne de fleurs.
La poésie n’est pas le désir d’un poème.
La poésie n’est pas limitable.
La poésie n’est pas limitative.
La poésie n’est pas un catalogue de sentiments sincères.
La poésie n’est pas le prêche des lendemains qui chantent.
La poésie n’est pas le parti idéal.
La poésie n’est pas le manifeste d’un engagement politique.
La poésie n’est pas héroïque.
La poésie n’est pas un militantisme.
La poésie n’est pas le discours sur la poésie.
La poésie n’est pas décoller d’une réalité vulgaire pour atteindre l’harmonieux éther.
La poésie n’est pas propre, pas sage, pas cuite, pas bien élevée.
La poésie n’est pas citoyenne.
La poésie n’est pas une affaire.
La poésie n’est pas plus haute que ceci ou cela.
La poésie n’est pas le Paradis.
La poésie n’est pas le Pérou.
La poésie n’est pas une rente.
La poésie n’est pas pour rassurer.
La poésie n’est pas une thérapie.
La poésie n’est pas inoxydable.
La poésie n’est pas nécessaire et suffisante.
La poésie n’est pas un moment poétique.
La poésie n’est pas un devoir.
La poésie n’est pas les bonnes manières.
La poésie n’est pas sans risques.
La poésie n’est pas l’amour de LA poésie.
La poésie n’est pas les poésies.
[...]
La poésie n’est pas pose.
La poésie n’est pas rose.
La poésie n’est pas une rose.
La poésie n’est pas la poésie n’est pas la poésie n’est pas la poésie (comme eût dit Gertrude Stein).
(Version antérieure parue dans Décharge n° 142, juin 2009)

Elle fut ma jolie voisine au concert. J’appris son parfum, sa respiration et son visage dans la pénombre. Contre ma jambe, je sentis sa jambe, qu’elle ne déroba pas. De temps en temps j’accentuais la pression, elle tenait bon et le cœur me cognait. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, sitôt les applaudissements, elle s’est levée sans un regard pour moi, elle partit vite, j’étais encore assis et sa jambe restait : un poteau métallique soudé entre nos sièges.

(Inoubliables et sans nom, L’Amourier, 2009)


Poésie... Écrire pourquoi et écrire quoi et de quel droit ?
J’écris pour ne plus ravaler ma colère
au souvenir jamais calmé de l’inepte leçon d’humilité
dispensée par un Professeur d’université :
à un petit auditoire d’écrivains
l’agrégé trompetait qu’après avoir lu Reverdy
il s’était à jamais interdit d’écrire la moindre ligne :
« moâ messieurs je ne saurais zavoir cette outrecuidance
au vu de tant de pages si belles zécrites zavant môa... »
Mais quoi Monsieur le Professeur
n’était-ce Reverdy après Rimbaud
Rimbaud après Villon
Villon après Virgile ?
et si nous écrivons après
si j’écris aujourd’hui après Supervielle
et pendant Calveyra mon aîné
c’est que nous naissons chacun à notre heure.
Wilfried Guyot photographie après Robert Frank
après Robert Frank il arpente les rives d’un fleuve
il investit un bac de Loire et hop quatre minutes de traversée
quatre minutes de huis clos :
si vous ne voulez pas être sur la photo vous pouvez vous jeter à l’eau...
Photographe prédateur
et poète « voleur de feu » tous ogres
même bourrelés de doutes
parce qu’incapables de se contenir
hommes habités hantés
sans repos ni répit
« colonisés »
sur quel ton faut-il vous le chanter Professeur béotien ?

(Des estuaires : Bacs de Loire, bacs de Gironde, road poem, La Part des anges, 2008)

Ma bibliothèque

Jacques Abeille – Guillaume Apollinaire – Antonin Artaud – Djuna Barnes – Marc Bernard – Adolfo Bioy Casares – Richard Brautigan – Raymond Carver – Blaise Cendrars – Charles d’Orléans – E.M. Cioran – Tristan Corbière – Raymond Cousse – Pierre Dalle-Nogare – Ludovic Degroote – Louis-René Des Forêts – Tony Duvert – Antoine Émaz – Gustave Flaubert – André Frénaud – William Goyen – Vladimir Holan – Jean-René Huguenin – Pierre-Jean Jouve – James Joyce – Géo Norge – Maurice Fombeure – Joris-Karl Huysmans – Eugène Ionesco – Jean de La Fontaine – Lautréamont – Jean-Marie G. Le Clézio – Jack London – Jean-Patrick Manchette – Pierre Michon –Bernard Noël – Géo Norge – Juan Carlos Onetti – Cesare Pavese – Georges Perec – Georges Perros – Maurice Pons – Jacques Prével – Marcel Proust – Manuel Puig – Jules Renard – Pierre Reverdy – Jean Reverzy – Arthur Rimbaud – Valérie Rouzeau – Umberto Saba – Ernesto Sabato – Louis Scutenaire – William Shakespeare – Pierre Tilman – Franck Venaille –Paul Verlaine – Evgueni Zamiatine. Et ceux que j'ai oubliés...

Lieu de vie

Pays de la Loire, 44 - Loire-Atlantique

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire