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Les écrivains / adhérents

François Ruy-Vidal

Roman / Jeunesse

Pédagogue avant tout, par goût et de formation, amateur fervent de littérature et d'art visuel.
J'ai commencé par être concepteur-éditeur et auteur, puis directeur de collections créateur-promoteur de départements jeunesse : Chez Grasset, aux Éditions universitaires, aux Éditions Menges, aux Éditions Hatier puis aux Éditions Des Lires.
J'ai osé affirmer : "Il n'y a pas de littérature pour enfants il y a la littérature….Il n'y a pas d'art pour enfants, il y a l'art." puisque je pense que l'on doit donner aux enfants des oeuvres d'écrivains et pas d'“évrivants” ; des textes “subjectivisés”, personnalisés et singularisés, plutôt que des ersatz adaptés et pasteurisés. J'estimais que l'on donnait aux enfants trop de texteS remplis de bonnes intentions et de messages positifs – Ce que j'ai appelé : “la littérature intentionnelle” – et qu'on les frustrait ainsi, intentionnellement, des textes passionnalisés (terme barthien).
Parallèlement à cette notion précise de la littérature, mon but fut de redonner à l'illustration des livres pour la jeunesse, (enfants à partir de sept ans) ses lettres de noblesse en la débarrassant des stéréotypes dont l'édition traditionaliste abusait. L'illustration est pour moi beaucoup plus un art d'expression qu'un habillage d'appoint du texte. Même si elle s'inspire du texte qu'elle accompagne, l'illustration est une oeuvre d'interprétation autonome complémentaire et supplémentaire du texte. Elle implique un processus de lecture différent de celui que nous utilisons pour appréhender les textes : ce que j'ai appelé “la lecture graphique”
En tant que concepteur d'édition, mon souci fut toujours d'éviter de publier des livres formatés, ciblés, utilitaires… pour mieux accueillir des propositions plus libéralement authentiques émanant des auteurs et des illustrateurs. Face à tous ces “faux livres” qui abondent parmi les productions pour la jeunesse, ma formule était de : "Contribuer à ce qu'un livre soit un livre. Qu'il soit unique, qu'il ait sa charge d'émotion, parce que conçu par une pulsion de création, qu'il offre sa part de risques sublimés et qu'il suscite, en retour, dans l'esprit du lecteur, des pulsions d'enthousiasme, de rejet, d'adhésion ou de contestation : signes certains d'une réflexion.

http://ruyvidal.blog4ever.com/blog/index-16310.html
Bibliographie

– A pied, à cheval et en lunambule Ill. Willig Marie-Odile, Ruy-Vidal / Grasset
– Bistouri de Mlle Dard (Le), ill. Lerouge Jacques ed.Ruy Vidal/Hatier
– Bistouri de Mlle Dard (Le) (réédition) ill. Lerouge Jacques, ed. Des Lires
– Manipule 1, ill. Bonhomme Bernard, ed. Ruy-Vidal / Quist
– Manipule 2, ill. Pitaud Yvette, ed. Ruy-Vidal / Quist
– Manipule 3, ill. Mercié Tina, ed. Ruy-Vidal / Quist
– Petit Poucet (Le), ill. Lapointe Claude, ed. Ruy-Vidal / Grasset
– Petits mensonges blancs (Les), ill. Boutan Mila, ed. Ruy-Vidal / Hatier
– Pierre l'ébouriffé, ill. Lapointe Claude ed. Ruy-Vidal / Quist
– Théo la terreur, ill. Loup Jean-Jacques, ed. Ruy-Vidal / Quist
– Voyage extravagant de Hugo Brisefer (Le) ill. Claveloux Nicole ed. Ruy-Vidal / Quist

Extraits

Caractéristiques des livres que j'ai publiés
Pour ce qui concerne les livres que j'ai produits, à compter des années 65, ce que je peux en dire rapidement est qu'ils furent, toujours, réalisés en collaboration intime soit à partir d'une idée de base proposée par une personne de mon entourage, soit à partir du texte, ou d'un 'pitch' de texte, d'un Auteur, soit à partir d'un engouement pour le talent d'un Illustrateur ou pour un de ses projets.
Il est arrivé aussi, quelquefois, que le projet naisse d'un entrelacs d'affinités rapprochant un auteur un illustrateur et un concepteur, ou de l'idée proposée par un “initiateur”, sorte de voyant ne faisant pas forcément partie des partenaires habituels du petit “staff” de la maison d'édition. Quoi qu'il en soit, je me suis toujours efforcé de tenir compte de la part des initiatives de chacun dans l'existence du projet de l'ouvrage jusqu'à sa réalisation et sa publication. Ce qui m'obligeait ensuite à comptabiliser les apports de chacun dans l'établissement des contrats pour en prévoir ensuite la mise en oeuvre : un ou plusieurs écrivains initiateurs, un ou plusieurs illustrateurs adhérant et en adéquation avec le projet…
Généralement, c'est d'abord au directeur de collections, lequel est souvent et en même temps, dans les petites structures d'édition, l'éditeur, puis au concepteur, qui peut aussi être le directeur de collections, de définir le projet. Une fois le projet circonscrit, c'est au concepteur, quelquefois considéré comme un directeur artistique, après qu'il ait été accepté par l'auteur et par l'illustrateur, en tenant compte des orientations particulières et des caractéristiques que le sujet de l'ouvrage projeté implique (format, nombre de pages, d'illustrations, de couleurs…) des suggestions graphiques induites par le choix de l'illustrateur, des types et styles d'illustrations à retenir préférablement à d'autres parmi tous ceux suggérés par le concepteur ou proposés par l'illustrateur, d'avoir la charge de donner forme à la maquette ébauche du livre…
Pour éviter de tomber dans les schémas traditionnels de la littérature et de l'illustration dites “enfantines”, ma volonté était de ne choisir mes collaborateurs que parmi des auteurs ou des illustrateurs non spécialisés en littérature pour la jeunesse.
Parmi les auteurs publiés, je citerai chronologiquement : Edward Lear, Oscar Wilde, Eugène Ionesco, Jacqueline Held, Marguerite Duras, Jean-ierre Abraham, Henri Monréal, Anne Philipe, Vladimir Maïakovsky, Richard ughes, Jean-Claude Brisville, Françoise Mallet-Jorris, Jean Chalon, Charles harras, Jacques Chessex, Pierre Gripari, Jean Joubert,Henriette Bichonnier, Jérome Peignot, Ray Bradbury, Pascal Quignard, André Hodeir, Maurice Denuzière, Michel Tournier et Gilbert Lascault…
Je tiens à rappeler et à préciser toutefois que ce qui contribua à établir le mieux, dans l'esprit de mes pairs de l'édition française, la notoriété des livres que j'ai publiés, fut le particularisme essentiel et rigoureux de mon point de vue et l'entêtement que je mis à m'y tenir pour l'imposer : "Ne jamais employer d'auteurs ou d'illustrateurs spécialisés en livres pour la jeunesse".
A cela vint s'ajouter cet autre particularisme : ne solliciter que des illustrateurs en fonction de leur talent, de leur professionnalisme, des types et styles qu'ils pratiquaient, types et styles choisis par contraste avec celui qui se pratiquait presque uniquement en matière de livre pour la jeunesse et à condition qu'ils ne plagient pas le dessin d'enfant.
Tous ces artistes avaient, bien entendu, de quoi surprendre.
Ils venaient généralement d'écoles d'enseignement artistique publiques ou privées : de Saint-Etienne, Strasbourg, Nancy, Rennes, Nice…et avaient tous un bagage de “Beaux Arts”, ou “d'Arts Déco”, des expériences avérées d'affichistes, de créateurs de décors et de costumes de théâtre…
Il ne s'agissait pas, pour ces Illustrateurs, d'accommoder par un habillage visuel, sorte de costume de parade, un texte considéré comme valeur essentielle – ce qui était habituellement le cas auparavant – mais de réaliser, face au texte ou en contrepoint de celui-ci, un équivalant graphique pouvant aller jusqu'à le contredire ou le concurrencer : une oeuvre à part entière.
Je demandais à ces artistes d'enrichir l'oeuvre littéraire qui leur était confiée par une oeuvre graphique aussi importante, en place et en valeur, que celle de l'auteur lui-même.
La plupart de ces Illustrateurs(trices) devenus célèbres aujourd'hui étaient totalement inconnus quand je publiais leurs premiers livres, à New York d'abord, en association avec Harlin Quist, puis à Paris et à New York, après 1967 et jusqu'en 1972, puis chez différents éditeurs français où j'ai créé des départements Jeunesse : Grasset (1973-1976), Editions Universitaires-Delarge (1977- 1979), Mengès (1979-1980), Editions l'Amitié-Hatier (1980-1983) et enfin aux Editions Des Lires (2001-2003).
Les noms de ces auteurs, de ces illustrateurs, de ces éditeurs devraient évoquer pour vous certains titres de livres ou certaines images surprenantes, voire choquantes, puisque certaines d'entre elles, inhabituelles, ont étés jugées parfois, par certaine psychanalyste, traumatisantes pour les enfants – Mais de quels enfants parlait-on ? De quelle classe sociale et de quels âges ?... Il n'en fallait pas plus pour que des organismes institutionnels de prescription, dont le rôle, me semble-t-il, devrait plutôt être de se soucier des renouvellements de la littérature pour la jeunesse, préférassent prendre la suite de cet avertissement et entonner les trompettes de Jéricho, se réfugier derrière le conformisme de la pensée unique, jouer sur du velours, éviter de prendre des risques et de faire des vagues, pour mieux s'assurer, avec la tranquillité, le concours et l'acquiescement des parents… “la Joie par les livres” fut de ceux-là et ce n'est pas à porter au mérite de sa présidente : Geneviève Patte.
Par le principe de boule de neige, ces livres en suscitèrent certainement d'autres, réalisés par ces mêmes illustrateurs que j'avais convertis, chez d'autres éditeurs ou bien conçus par d'autres illustrateurs qu'ils avaient influencés… et je peux affirmer, sans risques d'être démenti, qu'au milieu des années 70, une autre catégorie de livres illustrés avait conquis sa place sur le marché en concurrence avec la catégorie des livres “expurgés” représentée d'une façon caricaturale par les “imagiers de France”.
Parmi tous ces illustrateurs, je fus heureux de découvrir et de publier Nicole Claveloux, la plus douée, la plus sensible et la plus cultivée d'entre tous ceux que j'ai connus. Par la suite, dans son sillage et chronologiquement je collaborai avec Stanley Mack, Etienne Delessert et Rick Schreiter, puis Victoria Chess, Bernard Bonhomme, Flavio Costantini, Jacqueline Duhème, Heinz Edelman, Philippe Corentin, Patrick Couratin, Claude Lapointe, Tina Mercié, France de Ranchin, Yvette Pitaud, Marie-Odile Willig, Françoise Darne, Danièle Bour, Mila Boutan, Henri Galeron, Colette Portal, Alain Gauthier,Joëlle Boucher, Jean-Claude Marol, Bernard Giraudroux, Michel Gay, Robert Constantin, Alain Letort, Jean Garonnaire, Denis Pouppeville, Gérard Hauducoeur, Fulvio Testa, Jacques Lerouge…

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences