Les écrivains / adhérents
Jean-Benoît Puech
Poésie / Roman / Récits
Je suis né en 1947 à Aurillac dans le Cantal mais je vis à Orléans depuis ma petite enfance. J’ai publié mon premier livre de fiction chez Gallimard en 1980. C’est un recueil d’articles sur des livres qui n’existent pas. Puis en 1982, j’ai soutenu une thèse sur la supposition d’auteur en littérature. J’ai été titularisé comme chargé de recherches au CNRS en 1984 et j’ai demandé mon détachement à la Faculté des Lettres de l’Université d’Orléans en 1990. Je me suis marié en 1994 à la Mairie d’Olivet, où j’habitais de longue date et où nous habitons toujours, ma femme Agnès et moi. J’ai publié quelques travaux universitaires pour faire mon devoir. Je considère que l’enseignement est ma vraie vocation. Dans le domaine littéraire, il me semble plus difficile de savoir si une « vocation » n’est pas un malentendu ; et pourtant, j’écris toujours. La plupart de mes livres concernent un écrivain imaginaire qui se nommerait Jordane, Benjamin Jordane. 1947-1994. Je serais l’un de ses éditeurs scientifiques et j’aurais établi, annoté, voire commenté ses œuvres, inédites ou non. Les thèmes de cette œuvre sont : la dette, le duel et le deuil.
Plus tard, j’ai imaginé que l’un de mes collègues à la Faculté des Lettres de Tours, Yves Savigny, écrivait la biographie de ce Jordane. Le livre est paru sous son nom et je viens de publier un article un peu réservé à son sujet. J’espère qu’il n’en sera pas trop affecté.
Bibliographie
– La Bibliothèque d’un amateur. Gallimard, « Le Chemin », 1980.
– Voyage sentimental. Fata Morgana, 1986.
– Du vivant de l’auteur. Champ Vallon, « Recueil », 1990.
– Benjamin Jordane. L’Apprentissage du roman. Champ Vallon, « Recueil », 1993.
– Benjamin Jordane. Toute ressemblance…, Champ Vallon, « Recueil », 1995.
– Louis-René des Forêts, roman. Farrago-Léo Scheer, 2000.
– Voyage sentimental, Deuxième version. Farrago-Léo Scheer, 2000.
– Présence de Jordane. Champ Vallon, « Recueil », 2002.
– Jordane revisité. Champ Vallon, « Recueil », 2004.
– Benjamin Jordane, une vie littéraire. Cahiers Benjamin Jordane n° 1. Champ Vallon, 2008.
– Yves Savigny. Une biographie autorisée. P. O. L, 2010
– Par quatre chemins, entretiens, Les Impressions nouvelles, 2011
– Le Roman d'un lecteur, POL, 2013
– Fonds de miroirs, Champ Vallon, avril 2015
Directions en collaboration
Avec Dominique Rabaté : Louis-René des Forêts. « Cahiers » du Temps qu’il fait. 1991.
Avec Nathalie Lavialle : L’Auteur comme œuvre. Actes du colloque d’Orléans. Presses de l’Université d’Orléans, 2000.
Avec Geneviève Haroche : Supercheries épistolaires. Revue de l’Association Internationale de recherches sur l’Epistolaire. N° 28. Champion, février 2002.
Réédition (avec une préface et une bibliographie) de :
Marc Helys, Le Secret des Désenchantées. Manucius, 2004.
Contributions à diverses revues universitaires (Poétique, Critique, Modernités, Cahiers Robinson…) et littéraires (La NRF, Recueil, Le Nouveau Recueil, La Revue littéraire…).
Derniers textes parus en revue ou en ligne sur Internet :
- Sous le nom de Vincent Verbier : « Dans la nuit. A propos du livre de Sébastien Musson, Femmes que j’ai tuées. » La Revue littéraire n° 43, février 2010.
- Sous le nom de Jean-Benoît Puech : « Une vie de Jordane. A propos du livre de Yves Savigny, Une biographie autorisée. » « L’Atelier », Site des éd. P. O. L, juin 2010.
Je suis secrétaire de l’Association des Anciens Elèves de l’Institut Benjamenta à Berne.
Extraits
« Au début du mois de juillet, Jean-Christophe et Anne appelèrent Benjamin pour lui apprendre que les pompiers de Saumur avaient retrouvé le corps de leur amie Odile sur la grève à la hauteur de l’île aux Sternes. Il demanda à Solange, sa mère, de l’accompagner aux obsèques. Il vint chercher ses affaires à la Giraudière. Il retourna à leur ancien refuge, caveau intime creusé dans la falaise, et il y déposa les gants de laine rouge avec lesquels il prenait la jeune fille par la main lorsqu’ils montaient jusqu’à la fontaine gelée du Bois des Sauves. Il pensait aux grands monts de Norwège du poème endeuillé, au fleuve qui emporte Ophélie loin de la tour où elle se meurt. Au retour, dans la voiture, il raconta l’histoire d’Odile à Solange, sa nouvelle confidente. Les Jordane avaient décidé que le fils perdu et retrouvé reprendrait ses études en seconde à Etampes, au lycée Geoffroy-Saint-Hilaire. Peu avant la rentrée, cependant, Benjamin assista de sa chambre à une scène qui l’indigna. Son père accablait de reproches le fils cadet, Laurent, coupable de négligence mais résigné à l’opprobre et comme paralysé, aphone, tel un enfant sauvage face à un fauve féroce. De loin, l’aîné cria à Laurent de ne plus se soumettre à la tyrannie d’une vieille baderne, puis il s’approcha d’eux et il incita son frère, en haussant le ton, à se révolter contre le fantoche. Presque aussitôt, Benjamin vit et entendit la gifle formidable qui s’abattait sur la joue de son frère comme la foudre fond sur un écureuil et dans un éclair il fut mué en héros d’une tragédie trop élémentaire. Benjamin cria encore et il se rua de toutes ses forces sur l’invincible Shere Khan, sur le bourreau des thermes, sur le commandeur de marbre, sur le père déjà renié dans une vie effroyablement lointaine. Sous l’attaque, le tout-puissant s’effondra ; sa nuque heurta un radiateur de fonte ; un peu de sang coula. Dans la confusion de la lutte, la lampe de chevet préférée des deux frères, une mappemonde multicolore et translucide qui contenait une ampoule électrique, tomba sur le parquet où elle se brisa en mille morceaux. »
Yves Savigny, Une biographie autorisée, P. O. L, 2010.
Lieu de vie
Centre-Val de Loire, 45 - Loiret
Types d'interventions
- Ateliers d'écriture en milieu scolaire
- Rencontres et lectures publiques
- Ateliers d'écriture en milieu universitaire
- Rencontres en milieu universitaire
- Rencontres en milieu scolaire