Contenu | Navigation | Politique d'accessibilité | Crédits Lettre internet

Les écrivains / adhérents

Stéphane Roux

Roman / Nouvelle / Récits

Stéphane Roux vit à Lyon où il enseigne les lettres. Il a écrit des nouvelles, de courts récits publiés dans différentes revues où il exprime la difficulté d’être en lien avec l’autre, et le problème de la construction d’une identité à travers la rencontre.
Il se consacre à présent au roman. Les Carnets d’Hélène Ravel sont son premier ouvrage. Son intérêt réside principalement dans la complexité du personnage. Hélène semble en effet à sa place dans l’existence qui est la sienne. Pourtant elle ne parvient pas à ressentir de la satisfaction. Comment tirer du plaisir du réel ? Rédiger des « carnets » sera la façon de faire passer la vie dans l’œuvre en la déformant. Ce qui est écrit a remplacé ce qui a été vécu.

http://stephaneroux.unblog.fr
Bibliographie

Roman
– Les Carnets d’Hélène Ravel (Editions Alzieu, 2012)

Nouvelles ou courts récits en revues
– Diérèse, Verso, Les Nouveaux Cahiers de l’Adour, Traversées.

Extraits

Extraits des Carnets d’Hélène Ravel :

1.
Il n’y a plus que ça à faire : écrire.
Ce serait arrivé très vite après, un lundi, seulement quelque temps après la séparation. Cet homme aurait déjeuné par hasard à sa table. A la fin du repas, il aurait laissé entendre qu’il reviendrait dans huit jours. Et elle, pendant toute la semaine, elle n’aurait cessé d’y penser.
Et puis le lundi suivant, elle serait entrée directement dans le restaurant, persuadée de se rendre à un rendez-vous galant. Elle aurait choisi d’y être plus tôt qu’à son habitude, afin d’avoir tout loisir d’observer l’arrivée de l’homme. Elle se sentirait heureuse, l’action serait inscrite au cœur de sa vie.
L’image durerait près de deux heures dans l’attente : il ne viendrait pas. Elle serait sans sentiment, sans haine, sans dégoût d’elle-même pour l’attitude juvénile qu’elle aurait eue l’instant d’avant, celle de la fille de seize ans qui attendrait le cœur battant son prince charmant. Mais ce qu’elle sait à présent qu’elle est en train d’inventer la scène par écrit, c’est qu’elle se trouverait là où il faut qu’elle soit, assise à la table, à attendre.
Il doit se faire que rien ne se produise même en rêve, hormis sur la feuille qui se noircit au fur et à mesure qu’elle pianote son clavier. La rencontre, la vraie, ne peut avoir lieu que dans l’espace de l’écriture. (p.122)

2.
C'est le soir. Pierre et Hélène sont rentrés tous les deux dans la chaleur de leur appartement. Ils s'avancent l'un vers l'autre, s'enlacent. Ils esquissent un pas de danse imaginaire. Elle est emportée par l'homme qu'elle aime. Elle est désormais sûre d'elle. C'est l'homme qu'elle aime. Toute la vie contenue dans ce pas de danse improvisé. Légère, elle s'envole vers le bonheur. Plus rien d'autre n'existe à ce moment-là que Pierre et elle enlacés dans la circularité de la danse. La chance qu'elle a. Elle l'aime et est aimée de lui.
Chaque jour vient leur rappeler qu'ils sont faits l'un pour l’autre. (p.133)

Lieu de vie

Auvergne-Rhône-Alpes, 69 - Rhône

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu scolaire