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Les écrivains / adhérents

Alain Lercher

Poésie / Roman / Nouvelle / Essais
photo Alain Lercher

Né en Allemagne j’ai grandi à Strasbourg jusqu’à l’âge de 20 ans environ. Entré à l’ Ecole normale supérieure dans la section de philosophie, j’y ai rencontré Jacques Derrida et surtout Louis Althusser, avec qui je suis resté lié jusqu’à sa mort. Après un séjour à l’étranger d’un peu plus d’un an, entre Madrid et Londres, j’ai passé l’agrégation de lettres, puis mes études terminées, je suis parti travailler avec Bruno Bayen, qui venait d’être nommé directeur du Centre dramatique national de Toulouse. Revenu à Paris, j’ai été professeur quelques années puis je me suis engagé dans une autre carrière, principalement dans les juridictions administratives et quelques années au ministère des affaires étrangères. Mes premières publications, deux recueils de poèmes (éditions Saint-Germain des Prés) ont commencé en 1977 et 1980. J’ai ensuite fait paraître deux ouvrages de philosophie (aux éditions Belin), puis des essais et des nouvelles chez Gallimard, où Georges Lambrichs m’a accueilli dans la collection « Le Chemin », et chez Verdier, où Gérard Bobillier m’a invité. Des textes sont parus dans diverses revues (NRF, Théodore Balmoral, etc), je suis également l’auteur de deux textes accompagnant des photos (éditions du Point du jour), d’une introduction des œuvres poétiques de Gertrud Kolmar, dans une nouvelle traduction de Fernand Cambon (éditions Circé) et d’une traduction d’un poème de T.S. Eliot (éditions du Théâtre typographique), ainsi que d’un documentaire produit par FR3 sur le massacre d’Oradour. Je vis principalement à Paris et à certaines périodes de l’année dans le Morvan.

Bibliographie

– Aventure (poèmes), Saint-Germain des Prés, 1977
– Suite (poèmes), Saint-Germain des Prés, 1980
– La liberté (anthologie), Belin, 1982
– Les mots de la philosophie (dictionnaire), Belin, 1986
– Géographie (essais), Gallimard (Le Chemin), 1990
– Le dos (nouvelles), Verdier, 1992
– Les fantômes d’Oradour (essai), Verdier, 1994
– Prison du temps (essais), Verdier, 1996
– On ne dit pas que c’est une île, Point du jour, 1998
(photographies de Christophe Bourguedieu)
– Jours incertains, Point du jour, 1998
(photographies d’Eric Larrayadieu)
– La passion de la victime, Editions Que, 2003 (ouvrage collectif)
– Etape éclat, (poèmes), Inventaire/Invention (en ligne), 2004
– Les fantômes d’Oradour (édition de poche), Verdier, 2008
– Le jardinier des morts (nouvelles), Verdier, 2015

Contributions
– T.S. Eliot Marina in Cette île est la mienne - Théâtre typographique 2004 (traduction)
– Gertrud Kolmar Quand je l’aurai tout bu - Poésies 1927-1932, Circé, 2014 (introduction)

Extraits

« Je suppose qu’il est entré dans un hôtel, qu’il a pris une chambre d’hôtel, aussi naturellement qu’au cinéma. Le revolver était dans sa poche. L’hôtel du Nord, Jouvet flic et philosophe et l’atmosphère de citation. Ou plus près de nous, des images américaines, New York, Paris, les soleils étranges de l’instant de la mort, le néant moderne, sommeil et détresse — on dit : stress. Je dépouillerais complaisamment le catalogue interminable des images, nos souvenirs et nos gestes quotidiens, sans qu’aucune photographie en puisse fixer la lumière, d’autant moins qu’elles sont fausses, car j’ai appris plus tard qu’il s’était suicidé dans un appartement qu’il venait d’acheter, avenue de la République à Marseille.
Ce ne sont pas les gestes quotidiens qui produisent nos images, mais les images nos gestes. La paresse du regard et de l’imagination, la réduction de la sensibilité à des mécanismes pavloviens nous font retrouver sur des cartons jaunis les lieux, les temps, les visages qui nous ont émus. »
(Géographie Gallimard 1990)


« La veille, j’avais dîné dans un restaurant près du port. C’était à la fois assez cher pour ma bourse et peu intéressant. J’ai décidé de rester déjeuner dans la médina. J’ai trouvé un restaurant qui n’était fréquenté que par des Arabes. On m’a servi à l’européenne, à une table, avec des couverts, mais à côté de moi il y avait un groupe de quatre ou cinq hommes en djellaba, assis sur des espèces de canapés bas autour d’une table basse. Ils discutaient en suçotant des graines puis se sont levés ensemble et sont allés se passer les mains sous l’eau d’un petit robinet que je voyais à travers la porte ouverte, dans la cour. Ils sont revenus s’asseoir et le serveur a posé un énorme plat rond sur la table basse, au milieu d’eux, et ils ont commencé à manger avec appétit en roulant dans leurs doigts ce qu’ils portaient à la bouche. L’après-midi, je me suis installé à la terrasse d’un café, dans une petite rue. À la table d’à côté, il y avait un vieil Arabe qui surveillait quelques figues de Barbarie étalées sur le trottoir d’en face. Il traversait la rue quand un client se présentait. Je lui en ai acheté mais je ne savais pas comment les manger. Il a sorti un couteau, me les a épluchées et tendues l’une après l’autre. Nous sommes revenus nous asseoir au café. Il a sorti sa pipe, l’a bourrée de kif, et nous avons fumé ensemble. Il ne parlait pas le français. Nous avons passé presque deux heures très amicales sans rien nous dire. »
(Le jardinier des morts Verdier 2015)

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences