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Les écrivains / adhérents

Alexis Pelletier

Poésie / Essais
photo Alexis Pelletier

Alexis Pelletier est né à Paris en 1964.
Poète, son écriture se développe dans diverses directions qui se rencontreront peut-être un jour.
D’une part, le personnage de Mlash, qui accompagne plusieurs de ses ouvrages, marque comme la volonté de confronter l’écriture à l’univers fictif et aux références : certains y voient les marques de Plume, de Monsieur Ponge ou de Monsieur Monsieur ; d’autres pensent qu’il s’agit plutôt d’un double de l’auteur.
D’autre part, cette écriture cherche à rencontrer d’autres modes d’expression. Les références se tournent alors vers les arts plastiques, vers la danse et surtout vers la musique contemporaine. Depuis 2006, notamment, Alexis Pelletier travaille régulièrement avec le compositeur Dominique Lemaître à ce qu’ils appellent des « Concerts poétiques » qu’ils ont mis sur pied avec différents musiciens : de l’Ensemble Orchestral Contemporain à l’Ensemble Stravinsky en passant par l’Ensemble Accroche Note et l’ensemble Campsis.
Enfin, sa poésie est aussi soucieuse d’être à l’écoute d’une époque parfois difficile à saisir.

Alexis Pelletier a publié aux éditions P.O.L un livre d’entretiens avec l’un des fondateurs du nouveau roman, Claude Ollier, Cité de mémoire en 1996.

Bibliographie

– Mlash personnage d’ébauches (Tarabuste, 1996), poésie
– Des références en chemin de fer (Tarabuste, 1997), poème
– Tout Mlash (Tarabuste, 1999), poésie
– Un journal épisodique (Tarabuste, 2004), poèmes
– Mlash ou encore (Tarabuste, 2006), poésie
– Quelques mesures dans l’époque (Voix d’encre, 2008), poème
– De ce qui vient (Cahiers Intempestifs n°21, 2008), poème
– Le Grand Réel (Daniel Duchoze Editeur d’arts, Rouen 2008), poème
– 51 partitions de Dominique Lemaître (Tarabuste, 2009), poème
– Quelque chose à dire encore(Cahiers Intempestifs n°23, 2009) poème
– Encore un petit Mlash, (Revue ficelle n°93, 2009), poésie

Extraits

Extrait de Quelques mesures dans l’époque

Alors dans l’écriture que tu le veuilles ou non
tu es toujours renvoyée dans les cordes
des références et de savoir comment
l’époque peut s’inscrire dedans ou contre
cet amas c’est mystérieux parfois douloureux surtout
jouissif parce que totalement imprévu
déroutant au-delà toujours de l’évidence d’un discours

À chaque instant happée par le réel en ce qu’il te saisit
polyphoniquement un bébé pie tombe du nid juché
sur le faîte de l’épicéa tu écoutes en même temps
le petit bal perdu de Bourvil et penses à Decouflé
ma mère est morte depuis plus de dix années j’aurais voulu
que tu la connaisses il n’y a plus
d’épaisseur dans le discours politique et je ne nomme
pas tout ce qui serre le ventre la superposition de cet
amas faisant éclater quoi
le discours le poème la nécessité d’écrire je ne sais pas
il faut continuer
c’est une mesure dans l’époque
avec au même instant Pallas et le Centaure de Botticelli
au Musée des Beaux-Arts de Rouen du 19 mai au 3 septembre 2006
et le sort insupportable dans un pays qui cessera
peut-être un jour de nous
décevoir j’en doute
c’est quoi le temps pour un physicien aujourd’hui

C’est ça la matière du poème et c’est avec elle
que je répète inlassablement mon amour naïf
je veux dire toujours à naître

Et il y a toujours une petite voix pour
te demander si vraiment c’est sérieux tout cela
ou si tu fais de la dérision une académie
c’est vraiment trop facile
et si tu sais vraiment où commence l’époque
la tienne peut-être celle des autres
ça veut dire quoi
et celui qui veut faire savant dans la langue
un poète peut-être ou la petite voix encore
y va de l’étymon
interruption ou en astronomie
arrêt apparent d’un astre à son apogée

Et me voilà ne sachant même pas
comment noter un point fixe dans le temps
sans être submergé par tout ce que je n’arrive pas à retenir
comme si les horizons du langage et plus simplement
ceux de la vue étaient toujours multiples ou
réflexes

Les horizons réflexes

Les trois mots me sont venus un matin
qu’est-ce que l’époque en a à faire
je cherchais un titre pour le deuxième concerto
pour violoncelle de Dominique Lemaître
et j’y ai vu le plus exact recueil des dimensions
horizontales et verticales s’affrontant dans
la description de la partition en cours

Mais est-ce que tu imagines la somme de doute
est-ce que tu vois aussi tout ce que contient
l’expression du réveil
un début de roman très certainement

Un matin je fus saisis par l’évidence des horizons réflexes

D’avoir donné un titre à une œuvre qui n’est pas mienne
c’est à la fois un plaisir narcissique et
une frustration quant à savoir si vraiment
j’ai le droit de m’en servir encore
et ça revient à me demander à qui
appartiennent les mots
l’illusion littéraire
le mythe et son piédestal
le lit et les ratures surréelles
c’est d’être coincé entre la vanité d’être
en quoi que ce soit créateur et l’impasse
du tout est dit

Je ne vois qu’une manière d’être
ensemble ô mon amour
se retourner et faire face

Lieu de vie

Normandie, 76 - Seine-Maritime

Types d'interventions
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