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Les écrivains / adhérents

Anne Mulpas

Poésie / Roman / Jeunesse / Théâtre
photo Anne Mulpas

Anne Mulpas est poète et artiste.
A la source de son œuvre, c’est une quête entre origine et finitude, une « parole cherchant sa forme ». Côté livre, dans l’espace apparemment clos du recueil, son écriture malaxe l’oralité, explore nos voix intérieures, leurs strates et intrications. Hors livre, elle interroge sur scène, en performances vidéos, photographiques et sonores, la friction/fiction poétique et politique du corps, l’imbrication du je et du nous. Dans tous les cas, il y est question de l’engagement sensible face au monde et au langage.
Poète associée depuis quatre ans à la Maison de la Poésie de Paris, elle réfléchit en équipe à ce que pourrait être une « poétique de la transmission » et développe [sous mes yeux, un chantier de recherches artistiques et numériques à destination des adolescents et jeunes adultes et ce avec le soutien des Départements de la Seine-Saint-Denis, du Val de Marne et de la Dasco/Ville de Paris.
Elle est publiée notamment au Castor Astral, chez Dumerchez, d’Ores et déjà, Tarabuste et remue.net, contribue à la revue Phoenix et vient de créer, avec la metteuse en scène-comédienne Bénédicte Lesenne et la monteuse son Rym Debbarh-Mounir, la compagnie POMOA, compost d’imaginaires et terreau de nouveaux récits.

http://faire-part.blogspot.com/
Bibliographie

Littérature générale

Poésie > Éditions
Abécéd’Air et de Feu, recherches poétiques, remue.net, 2020-23
Méduse Machair et autres langues bêtes. Paris : D’ores et déjà, 2020
Et le ciel deviendra pourpre, recueil : Z4 édition, 2019
Échophanies. Saint-Benoît-du-Sault : Tarabuste, 2018
Les pattes frêles du désir. Saint-Benoît-du-Sault : Tarabuste - Triages, 2016
Velléités d’une ligne (…), Plounéour-Trez : (abscisse) atelier, 2016
Le retour au ruisseau. Blandine : Le Petit Flou, 2015
Un arbre dans le dos - Préface d'H. Haddad. Paris : D'ores et déjà, 2012
La nue. Paris : Dumerchez, coll. Double Hache, 2007
> dernières éditions collectives
• Anthologies Frontières, L’éphémère et Le Désir, éd. Castor Astral, 2021-22-23
Bien de main-vive (hommage à Mohammed Dib). Alger : Sedia, 2017
> dernières publications en revue
Ciel qui lit et Le mélange de l’eau, Paris-Marseille, revue Phœnix, 2022-23
Débordement. Paris/Reims, revue Dézopilant, 2022

Poésie > poème-vidéos et créations sonores
Les bruits du monde, prod. Maison de la Poésie de Paris, 2020-22
Acmé. prod. Anis Gras/Département du Val-de-Marne – Festival Les Échappées, 2020
Palatine. prod. Les Films de la Nuit, exposition Réminiscences, galerie –passage- Paris, 2018 et Espace Andrée Chédid – Issy les Moulineaux, 2019
Tipaza. création Résidence d’auteur Ile de France, Paris, 2015
Instin Légataire. prod. Œtopia.txt, dif. remue.net, Projet Général Instin de P. Chatelier, 2017


Théâtre / Poésie « en scène » (sélection)
Ça me trouble. co-prod Anis Gras/Département du Val de Marne, Maison de la Poésie de Paris et Festivals Hors Limites & Les Échappées 2022
Bullet ou la nuit de Malala, (adaptation de la biographie de Malala Yusafzay), Festival ICE – Finistère 2017 et Festival Apulée (tournée) 2017.
Fuck America, d'Edgar Hilsenrath. (adaptation) Paris : Attila 2012. Adaptation et dramaturgie pour la cie NOOB. Festival d’Avignon/Auxerre/Chaumont, 2013-14
Emily Dickinson ou l'espace de la disparition. (création) Co-production France-Taïwan, Opéra national de Taïpei : création originale pour la cie Hervé-Gil, 2012


Bourses / résidences (sélection)
[Sous mes yeux, Paris/Clichy-sous-Bois, résidence d’auteur In Situ, Département de Seine-Saint-Denis en partenariat avec la Dasco/Ville de Paris et la Maison de la Poésie, 2021-22.
Abécéd’Air et de Feu, Paris, Résidence d’auteur Ile de France – mars 2020/juin 2021 en partenariat avec La Maison de la Poésie de Paris.
Marcher-Aimer-Créer, Résidence Mission d’Appui Artistique à Lille et Valenciennes, sept.-déc. 2018 avec l’ALEFPA et trois foyers d’accueil de Mineurs Non Accompagnés et d’adolescents placés par la PJJ.
La valeur négligée ou l’Imaginaire au travail, Paris : résidence d’auteur Région Ile de France, février – décembre 2015 > Structure d’accueil : Agence de communication M. Sloop, Paris. Des liens privilégiés sont établis avec d’autres entreprises (Macif, Gemalto, Dassault…) ainsi qu’avec le lycée des Métiers d’Art H. Guimard - Paris 17 et une classe de 4e du collège La grange-aux-bois – Savigny (77).
Échophanies. Paris : Bourse découverte poésie - Centre National du Livre, 2014

Extraits

Elle sait que l’ami regarde ses seins, ses jambes. Elle se sent triste. Ça ne l’empêche pas de lui demander de l’emmener quelque part, loin de la porte fermée, loin des nuages. Il ouvre la portière, fait gronder son destrier. Il ne l’emportera pas dans son royaume, juste deux rues plus loin, derrière un immeuble en construction. Les nuages lâchent enfin leur promesse. La pluie respire très fort. Elle regarde les gouttes glisser sur le pare-brise. Elle est une de ces gouttes. Son chemin s’est brisé sur une paroi de verre placée en travers du chemin. Elle coule, s’écoule, glisse loin d’elle et de lui. Les doigts ont remonté la jupe, tirent maintenant sur sa culotte. Elle devrait y mettre du sien, écarter un tant soit peu les cuisses. Elle ne peut pas. Elle est une goutte d’eau. Est-ce la pluie ou le caniveau qui murmurent son nom ? Elle ouvre la portière, s’écoule sur le trottoir et s’enfuit. Il y aura beaucoup de pluie cet été-là. Elle jouera dans de nombreux ruisseaux, trouvera de nombreux pare-brises. Elle n’ouvrira les cuisses que les jours de grand soleil quand elle est sûre que la sécheresse de son sexe lui apportera des douleurs suffisantes. Des douleurs à la hauteur de celle qui ronge son ventre et son cœur. Le soleil est fait pour le sexe des hommes. Il distribue les mêmes brûlures, caresse les mêmes espoirs sans lendemain. La pluie est une histoire de filles.
Il n’y a pas d’ange, roman, éd. Sarbacane

ma seule ma nue pas d’orifice juste entre nous un cordon tout tremblant tout jeune cordon qui dégorge les étoiles cordon de sel pour la soif ma seule ma nue pas d’orifice pas de pénétrations imbriquées l’une dans l’autre siamoises sans l’âme ma nue seule en moi comme plantée à jamais ma nue mon inviolable croisée dame blanche aux noirs secrets mon étrangère en rive dérive dérivée de toutes mes parts jeteuse de sort notre mère s’épuisa sur ton dos montagnard s’escarpa le cœur à te vouloir morte toi qui ne meurs jamais te renouvèles sans cesse ma seule sœur au sang épais aux draps lucioles qui ne mentit jamais se déroba parfois à la lumière brûlante des yeux qui te guettaient te condamnaient ma seule petite seule nattes échaudées échafaudées comme des rêves de malfrat à la tête coupée ma seule ma nue je t’aime oui je le dis comme enfant les mains jointes j’aimais appelais de tout mon être le parfait de ma première histoire mon prince au flanc blessé ma seule ma nue je me baisse à tes pieds mon huile pleure de t’épouser
La nue, poésie, éditions Dumerchez, Paris. 2007

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire