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Les écrivains / adhérents

Anne Savelli

Poésie / Roman
photo Anne Savelli

Née à Paris, ville où elle vit et travaille.

En 1998, elle entame la rédaction de ce qui deviendra en 2001 Fenêtres/Open space, journal d'un trajet de métro aérien. A l'occasion de la parution, en 2007, elle ouvre un blog du même nom, toujours en activité : www.fenetresopenspace.blogspot.com.
En 2008 paraît Cowboy Junkies / The Trinity Session, un ouvrage consacré à un groupe de rock et folk canadien. Ce livre est intimement lié au suivant, Franck, portrait d'un jeune homme par lieux (rues, gares, squats, bords de mer, prisons...). Il en est, en quelque sorte, la bande-son.
En 2011, paraît Des Oloé : espaces élastiques Où Lire Où Ecrire, un livre avec photographies dans lequel elle part à la recherche de lieux (jardins, bancs, salles d'attente, bibliothèques, cafés, wagons de train...) où il semble encore possible de lire et/ou d'écrire. Ces livres, ainsi que Autour de Franck écrit avec Thierry Beinstingel et Laisse venir avec Pierre Ménard, s'occupent beaucoup de la ville, de la façon dont on la traverse, dont on l'habite.

Elle travaille ensuite à la rédaction d'un triptyque consacré à la notion de décor. Paraissent ainsi Décor Lafayette, consacré aux grands magasins, Décor Daguerre, inspiré par la rue Daguerre vue par Agnès Varda et une série de textes autour de son avatar, Dita Kepler, « personnage/décor » en perpétuelle transformation : Journal du silence, journal de la lutte (texte codé avec Joachim Séné sur remue.net), Ile ronde (Editions Joca Seria, 2014) et Anamarseilles (La Marelle, 2015).

Fin 2017 paraît A même la peau, livre inspiré par la collaboration qu'elle entretient depuis 2015 avec la compagnie de danse Pièces détachées. Décor Daguerre, A même la peau et Volte-face, fiction « autour »de Marilyn Monroe qu'elle est en train de terminer, forment un cycle consacré à la photographie.

En 2018, elle entame un nouveau chantier, en germe depuis des années dans ses livres précédents, consacré au bruit, à l'univers sonore des villes.
L'intérêt pour le son est également à l'origine d'un collectif d'auteurs qu'elle a contribué à créer en 2015, L'aiR Nu (Littérature Radio Numérique) avec Pierre Cohen Hadria, Mathilde Roux et Joachim Séné. L'aiR Nu est une radio littéraire en ligne qui propose des modules sonores (lecture de textes, création, interviews) et des interventions in situ.

Ateliers, lectures, propositions littéraires
Anime depuis dix ans des ateliers d'écriture dans des lieux divers pour des publics variés (établissements scolaires, maisons d'écrivains, musées, librairies, bibliothèques...). Ainsi, en 2017-2018, intervient-elle à la Vallée-aux-Loups Maison de Châteaubriand sur le thème du voyage, ainsi qu'à la librairie L'Esperluète à Chartres.
Propose, avec L'aiR Nu, des déambulations littéraires, lectures, ateliers créatifs.
Travaille régulièrement avec le guitariste Jean-Marc Montera (lectures publiques).
Depuis 2009, est intervenue, lors de résidences d'écriture ou dans le cadre de partenariats, au Cent Quatre, à la Bellevilloise, à la Gaité Lyrique, au musée du Louvre, au musée d'Orsay, à la Maison de la poésie (Paris), à la Marelle (Marseille), en collèges et lycées (Seine-Saint-Denis, Bretagne, région Centre, région Loire-Atlantique), dans des centres de vacances (Côte d'Azur), etc.

Thèmes
La ville, le lieu, la trace, l'enfermement, le trajet, la mémoire, le décor, le cinéma, la photographie, le portrait, l'image de soi, le corps, l'exposition.

http://fenetresopenspace.blogspot.com
Bibliographie

– A même la peau, éditions publie.net, 2017
– Décor Daguerre, éditions de L'Attente, 2017
– Une ville au loin, livre écrit et publié par L'aiR Nu, 2015
– Anamarseilles, éditions La Marelle, 2015
– Ile ronde, déchirure / tempête, éditions Joca Seria, 2014
– Laisse venir, avec Pierre Ménard, éditions La Marelle, 2014
– Décor Lafayette, éditions inculte, janvier 2013
– Autour de Franck, avec Thierry Beinstingel, éditions publie.net, 2011
– Des Oloé, espaces élastiques où lire où écrire, éditions D-Fiction, 2011
– Franck, éditions Stock, collection La Forêt, 2010
– Cowboy Junkies, The Trinity Session, éditions Le Mot et le reste, collection Solo, 2008
– Fenêtres Open space, éditions Le Mot et le reste, collection Ecrits, 2007

Parutions en revues
– « Centre du monde », texte paru dans le dossier « Bibliothèques » de la revue de remue.net, 2006
– « Viens », texte paru dans le numéro Leçon d'amour / Le son d'amour, revue Dock(s), 2007
Textes parus dans la plupart des numéros de la revue numérique D'ici là, éditions publie.net, entre 2009 et aujourd'hui.
– « Claire Dolan, hors champ », texte paru dans Le Ciel vu de la terre, numéro de la revue Inculte, avril 2011
– « Roma, Rome », texte évoquant Fellini Roma, paru sur le site Urbain trop urbain puis dans la revue Quai des lettres, mai 2011

Extraits

Fenêtres Open space
Le seul endroit où l’on était chez soi finalement c’était là, dans le balancement, d’un côté du wagon ou de l’autre, entre Colonel Fabien et Courcelles. Le seul moment de la journée où l’on pouvait lire c’était sur la banquette, à côté de la vitre, durant les vingt minutes que durait le trajet. Alors, écrire… Décider de faire la part en se calant sur le métro lui-même, écrire tant qu’il est aérien, dans la descente ouvrir son livre.
Dix minutes que la saleté de la vitre et la clarté du ciel solidifient : tant mieux. S’y recroqueviller, dans ces recoins où la rue n’a plus prise. On n’a plus devant soi ni genoux ni visages ; fenêtres, bow-window, open space, des noms viennent dans les deux langues, sans raison, qu’il faut laisser filer ; aux balcons s’entasse ce que les autres veulent montrer, ce qui gêne. Briques, vélos, une femme apparaît en maillot ; ailleurs on préfère les lignes de fuite, le miroitement, l’espace perdu.
Minutes type :
Mardi — La journée stratégique commence. Ne pas oublier le carnet lorsque l’on change de sac, joindre deux ou trois feutres, marcher jusqu’au bout du quai parce qu’il y a moins de monde (alors que l’on entre et que l’on sort en tête), repérer une place près de la vitre (c’est raté), attendre s’il le faut plusieurs rames (pas toujours), sortir vite le carnet et là tout est possible, repérer une fenêtre ou un rideau rayé, une persienne, tout, rien, des formes, des ombres, des visages. Fermer le carnet au moment où le métro s’enfonce, sortir un livre. Une femme coincée sur son bout de balcon entre lessive et parabole, son arbre de vie, la chambre des enfants ; la verrière, les câbles, les briques, le Louxor fermé, le chat jaune et puis rien.
Un jour on ne peut plus tendre le cou davantage. Ce n’est pas qu’on ait mal : il n’y a plus rien à voir. Il faut fixer ailleurs ses points d’appui.
On vous y oblige, comme ça se trouve. Comme ça se trouve.
Ça tombe comme ça.
Deux mois de préavis pour mettre le point final.


Franck
Vous êtes assis au pied d’un pilier, deux trois, quatre peut-être, un ou deux chiens et quelques rats. Vos sacs, vos chiens, vos rats, la gare du Nord les supporte encore, c’est le matin, les voyageurs obliquent après vous avoir vus et nous, venus de Saint-Lazare, de la place Budapest, groupe semblable en apparence, vous saluons. Vous ? Trois ou quatre corps jeunes, courbés, de biais, dos au pilier, tenus par quatre flancs de pierre, on dirait un bouquet tassé contre un mur dont les tiges, figées dans le vol ou la chute, attendent le vent.
Treillis, jeans, baskets ; boucles, ceintures et bagues, des clous, des trous, bandages, bracelets, lacets, tout cet assortiment aide les passants qui même à l’oreille vous détectent. Vous essaimez le long du quai les maillons d’une chaîne qui vous lie et vous heurte, vous laissez traîner le collier. Ce cliquetis, c’est une coquille dans laquelle vous tenez entiers, elle vous épouse et vous précède ; c’est une tenue de plongeur, épaisse, imperméable, qui rend fragile l’habit des voyageurs ; c’est tout ce qui pourrait blesser la peau, la vôtre, la leur, la langue, les yeux et qui en suspens vous dessine, relie les points comme dans les jeux d’enfants. Et pourtant vous êtes adossés, assis ou allongés, comme s’il fallait être porté par l’axe, secouru par les angles, à vingt ans.

Ma bibliothèque

J'ai écrit un mémoire de maîtrise sur Jean Genet, lu tout Proust et Violette Leduc
Aime des auteures étrangères contemporaines généralement peu connues (Janet Frame, Latife Tekin, Dulce Maria Cardoso)
Connais bien la littérature "numérique" (ou non) "expérimentale" "contemporaine" française (avec tous les guillemets que cela comporte, oui !) (Pierre Ménard, Joachim Séné, Christine Jeanney, Cécile Portier, Virginie Gautier...)
Aime également lire et relire les classiques découverts à l'adolescence (Rimbaud, Verlaine, Flaubert...)
et encore... Nathalie Sarraute, Virginia Woolf, Annie Ernaux...

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire