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Les écrivains / adhérents

Christiane Renauld

Roman / Nouvelle / Essais / Jeunesse / Théâtre
photo Christiane Renauld

Je suis née en 1944, à Paris, dans le XVe arrondissement.
J’ai fait des études de Lettres classiques, un passage parallèle à l’Institut d’Etudes politiques et à l’Ecole du Louvre.
J’ai, pendant longtemps, partagé ma vie entre l’enseignement des Lettres classiques, l’écriture et, conséquence naturelle, l’animation d’ateliers d’écriture.
C’est avec mes deux filles que j’ai découvert la littérature pour la jeunesse et c’est là que j’ai fait mes premiers pas. J’y ai trouvé un formidable espace de liberté, en même temps qu’une école de rigueur et de simplicité. J’aime la relation du texte et de l’image, le dialogue avec les illustrateurs. Ils m’ont beaucoup appris sur la justesse du trait qui va à l’essentiel, sur la nécessité interne de l’œuvre qui impose parfois de sacrifier ce à quoi on croyait tenir le plus…
Armée de tout cela, je suis allée vers les adultes et je suis retournée vers la Grèce.

Mon premier thème de prédilection est l’imaginaire. Je m’intéresse toujours plus à ce qui se trouve dans les têtes que dans ce qu’on appelle la vie. J’ai peine à penser qu’il existe une réalité en dehors de celle que nous nous forgeons, et que la vérité soit faite d’autre chose que de notre perception et de notre représentation du monde et des êtres qui nous entourent. C’était le thème général des nouvelles des Camarades imaginaires. Comme celui de Sorcière. Ce penchant explique sans doute que je me sente à l’aise dans l’univers des enfants.
De là également mon intérêt pour le processus de création. C’est ce que j’ai essayé de saisir et de restituer dans Mon nom est Homère, fils d’Ulysse. A travers la représentation que je me fais de la personne mythique d’Homère, j’ai tenté de retrouver dans l’Iliade et dans l’Odyssée, c'est-à-dire à la source de notre littérature, la démarche créatrice du poète.
L’autre thème, lié au premier, est la question que pose la personne de l’écrivain, la place de l’auteur par rapport à l’œuvre et au public. Sur ce point encore, Homère, le grand absent, me paraît une figure exemplaire…
Parler d’Homère, c’est parler de la Grèce. Elle est mon point d’ancrage. Tout me semble s’y être joué pour la première fois et c’est une source inépuisable de réflexion et de création. J’ai parlé des mythes dans La Chouette et le Labyrinthe. J’aime les raconter, les faire parler, les fouiller. Je travaille actuellement sur la philosophie, j’ai le projet d’aborder ensuite la sphère politique, sous une forme ou sous une autre, peut-être celle du théâtre.

Bibliographie

Nouvelles
– Les camarades imaginaires
Ed. Verdier (L’éther vague - Patrice Thierry – 1990)

Romans
– Sorcière, Ed. Verdier (L’éther vague - Patrice Thierry – 1994)
– Mon nom est Homère, fils d’Ulysse, Ed. Calmann-Lévy – Septembre 2006

Essai
– La Chouette et le Labyrinthe, essai en forme de récit sur la Mythologie grecque, Ed. Seuil, Fiction & Cie – Février 2004

Albums pour la jeunesse
– Traité de l’élastique (De elastico) - Illustrations de Koller
Ed. Gallimard (Le Sourire qui Mord) - 1986
– Le voyage en coquillage- Illustrations de Corderoc’h
Ed. Casterman – 1986
– Les chaussures magiques– Illustrations de Corderoc’h
Ed. Casterman – 1986
– Nouchka, Toutes petites histoires pour toi. - Illustrations de Catherine Derru, Ed. I.L.M. – 1987
– Il fera beau demain- Illustrations de Corderoc’h, Ed. Casterman – 1988
– Un copain pour de bon – Illustrations de Corderoc’h, Ed. Casterman – 1988
– Ma grande soeur - illustrations de Christophe Blanc, Ed. I.L.M. – 1989
– L’inconnu du téléphone – Illustrations de Michel Raby, Ed. Minuscules (I.L.M.) – 1990 – Prix Octogone 1990
– Le Scrouinch – Illustrations de Christophe Blanc, Ed. Epigones -1991
– Le naufragé de la varicelle – Illustrations d’Alexis Nouailhat
Ed. Epigones – 1991
– Les aventures d’Arthur Doudur et du robot Robur - Illustrations de Christophe Blanc (4 albums) Ed. Epigones – 1991 et 1992
– La maison dans le ciel – Illustrations de Corderoc’h
Ed. Casterman – 1993
– Tu rêves, Lili – sur des images d’Aristophane Boulon
Ed. Casterman – 1993
– Un roi dans tous ses états – Illustrations d’Anne-Sophie Fiévet
Ed. Le Sorbier- La Martinière – 1996

Théâtre (publication en préparation)
– La salle des profs ou Les coulisse du ciel – création 2008
(texte en ligne sur le site de la Compagnie La Marotte : www.la-marotte.com)
– Amphitryon de Plaute (traduction) – création 2009
– L’Affaire Calas – création 2011
– Conversation avec un fantôme – création prévue pour le deuxième semestre 2016

Extraits

La guerre de Troie a bien eu lieu. […]
Et je vois dans les guerres modernes qu’elles n’ont rien inventé de beaux prétextes, de mauvaise foi, de ruse et de cruauté lorsqu’il s’agit de prendre les richesses des autres.
Ma guerre de Troie, c’est l’Iliade, la grande voix d’Homère qui dit le corps de l’homme et sa souffrance, combien il est fragile et fort, tous les âges de l’homme et toutes ses souffrances dans l’huis clos de plaine de Troie. Et le monde est là tout entier. C’est le terrible jeu de la vie et de la mort où chacun montre ce qu’il est.
La guerre de Troie a bien eu lieu, qu’Hector l’ait voulu ou non, Hélène a joué son rôle et les aèdes l’ont chanté. […]
La grande voix d’Homère continue de dire la souffrance, le sang et la fureur d’Arès, la rage du vainqueur que sa victoire enivre, le sacrilège, le viol, le massacre, l’homme devenu loup et les dieux en colère.
Décidément, celle que je préfère, c’est la guerre de Troie.
Extrait de La Chouette et le Labyrinthe, p. 373-374

Le monde s’était empli des images du rêve.
Dans les feux du soleil qui monte de la mer et teint de pourpre les collines, dans la lueur du feu qui enflamme le bois, il voyait l’éclat des armées, casques et boucliers. Les épis frémissants lui semblaient les guerriers en marche, les troupeaux des troupes bêlantes, les abeilles en grappes s’échappant de la roche, les soldats quittant les vaisseaux. Dans la paille du blé qui blanchissait le sol, il voyait la poussière qui recouvrait les hommes, et les fleurs, par milliers brillant dans la prairie, étaient les guerriers par milliers. Les aigrettes des casques ondulaient sous le vent et les cris des oiseaux étaient les cris des hommes. L’attaque du faucon, celle du héros en armes qui saute de son char. Et le combat des hommes, le combat des oiseaux, bec et ongles. […]
Il disait :
« La Muse chante en moi mais ne fait pas de bruit. Elle m’impose des images et mon âme les retient comme le sable retient la marque de tes pas.
Ce sont des souvenirs… peut-être… parfois…
Ou bien elle s’installe dans l’image reçue, que mes yeux ont reçu, qui a frappé mes yeux. Je sais que la Muse est là, que l’image reviendra, qu’elle restera gravée et que la Muse en moi va la faire chanter. Les mots alors vont venir…et puis disparaître. Ce ne sont pas les mots des aèdes. Pas tout à fait. Ce sont des mots qui fuient et qu’il faut retenir. Mais ces mots ne se retiennent pas.
Les chants des aèdes, vois-tu, reprennent toujours le même chant. La formule revient, moule de la formule. En moi la Muse dit d’autres mots. Serait-ce une autre Muse qui n’a jamais chanté ? »
Extrait de Mon nom est Homère, fils d’Ulysse, p.60-63

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Rencontres en milieu scolaire