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Les écrivains / adhérents

Daniel Arsand

Roman / Nouvelle / Récits
photo Daniel Arsand

Je suis né le 9 juillet 1950 en Avignon. J’ai passé mon enfance et mon adolescence à Roanne, dans le département de la Loire.
J’ai été libraire. Tout d’abord à la librairie Plaine à Saint-Étienne, puis aux librairies Fontaine à Paris. J’ai exercé ce métier pendant dix-sept ans. En parallèle j’ai monté avec des amis un petite maison d’édition, les éditions de la Sphère. C’était en 1979. Nous avons publié Consuelo de George Sand et une traduction d’un roman de l’écrivain irlandais John Mc Gahern, L’Obscur. Ensuite j’ai dirigé, avec Nicole Bon, une collection de reprints chez Balland (auteurs publiés : Madame de Genlis, Daniel Stern, Marie d’Agoult, Pierre Loti, etc…).
En 1989, j’ai publié mon premier livre. C’était la biographie d’une actrice des années 30, Mireille Balin, aux éditions de la Manufacture, Mireille Balin ou la beauté foudroyée. En 1992, j’ai rempli les fonctions à la fois d’attaché de presse et d’éditeur de littérature étrangère dans cette même maison d’édition. Y auront été publiés entre autres publiés William Trevor et Richard Cobb.
En 1993, me voici lecteur aux éditions Phébus. Et en l’an 2000 – après avoir été attaché de presse aux éditions du Rocher – j’ai accédé au poste de responsable des littératures anglo-saxonne et espagnole, chez Phébus, puis de l’ensemble de la littérature étrangère (principaux auteurs publiés : Hugo Hamilton (Prix Femina étranger 2004), Keith Ridgway (Prix Femina 2001), Karel Schoeman (Prix du Meilleur Livre étranger 2009), Elif Shafak, Joseph O’Connor, Klaus Mann, Annemarie Scharwzenbah, Herman Bang, Amanda Smyth (Prix du Premier roman étranger 2010), Julie Otsuka (Prix Fémina 2011), Bengt Ohlsson, Ana Maria Matute, Guillermo Arriaga, Rax Rinnekangas, Victoria Lancelotta, Roy Parvin).
En 1996, j’ai publié mon premier livre de fiction, un recueil de nouvelles, Nocturnes chez H. B. éditions. Et en 1998 La Province des ténèbres (Phébus - Libretto ) qui a obtenu le Prix Femina du Premier roman. Ont suivi En silence (Phébus, 2000, Prix Jean Giono - Libretto), La Ville assiégée (éditions du Rocher, 2000), Lily (Phébus, 2002 - Libretto), Ivresses du fils (Stock, 2004 ), Des chevaux noirs (Stock, 2006, Grand Prix Thyde Monnier, de la Société des Gens de Lettres – Le Livre de Poche ), Des amants (Stock, 2008 – Le Livre de Poche), Alberto (2008, éditions du Chemin de Fer) et enfin Un certain mois d’avril à Adana (2011, éditions Flammarion - Libretto), Que Tal (Phébus, 2013 – Libretto).

Certains de mes livres ont été traduits en plusieurs langues : anglais, espagnol, catalan, grec, allemand, portugais, brésilien, italien. Ils sont étudiés et sont sujets de thèses à l’université de Beyrouth à la demande du professeur Nicole Chalhoub.

J’ai été membre de la commission Romans au CNL présidée par Paule Constant, puis par Pierrette Fleutiaux au début des années 2000.
Membre du jury du Prix du Meilleur Livre étranger.

A été membre du conseil d'administration de la Mel en 2015.

Bibliographie

Je suis en vie et tu ne m'entends pas, Actes Sud, Roman, 2016
Que Tal, éditions Phébus, 2013 – Libretto n° 462, 2014 – Récit
Un certain mois d'avril à Adana, Flammarion, 2011 – Libretto n° 487, 2015 – Prix Chapitre du roman européen - Roman
Alberto, Les éditions du Chemin de Fer, 2008 - Récit
Des amants, éditions Stock, 2008 – Livre de Poche, 2010 – Roman
Des chevaux noirs, éditions Stock, 2006 – Livre de poche, 2008 – Grand Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres - Roman
Ivresses du fils, éditions Stock, 2004 – Récit
Lily, éditions Phébus, 2002 – Libretto n° 443, 2014 - Roman
En silence, éditions Phébus, 2000 – Libretto n° 232n 2006 – Prix Jean-Giono - Roman
La Ville assiègée, éditions du Rocher, 2000 - Nouvelle
La Province des ténèbres, éditions Phébus, 1998 – Libretto n° 64, 2001 – Prix Femina du Premier Roman - Roman
Nocturnes, HB Editions, 1996 – Nouvelles
Mireille Balin ou la beauté foudroyée, éditions de La Manufacture, 1989 - Biographie

Extraits

Extrait de Que Tal, éditions Phébus – 2014 – Libretto 2015
Pages 11 et 12

Que l’on soit en janvier ou en juillet n’a aucune importance, que ce soit le printemps ou l’automne m’indiffère. Je ne sais pas ce qu’il pense, lui, des saisons, du passage de l’une à l’autre, j’ignore tout de ses songes et de ce que son regard retient, pourtant il m’est si proche, si proche et indéchiffrable.
Qu’importe le froid ou le chaud, le dedans ou le dehors, puisque nous sommes ensemble, lui et moi, parce que nous sommes vivants au point d’oublier qu’un des deux puisse fausser compagnie à son presque double, à son presque semblable, à son compagnon, fausser compagnie, mourir, crever, au choix, noria, tout ce qu’on veut. Nous sommes dans notre histoire et nous croyons qu’elle n’est que du présent, à jamais, toujours, un aujourd’hui infini, d’une éblouissante monotonie. Elle ne se muera pas en souvenirs. Nous sommes dans la réalité et l’illusion, tout en même temps, ritournelle essentielle, fleuve, îles à la dérive, chant tordu par un vent sans naissance ni fin, nuit qui est presque du jour, nous sommes jetés dans un unique mouvement, épousailles si communes, si heureuses souvent, un peu de bonheur, comme des flocons de neige, de l’écume, quelques épis de blé. Il n’y aura pas de séparation. Il n’y a pas eu d’agonie, mais que sais-je de l’agonie, qu’en sait-on, vous comme moi ? J’ai vu mourir mon père et ma mère, j’ai vu mourir des amis du sida, j’ai vu mourir des inconnus dans la rue, sans rien savoir, sans pouvoir concevoir ce qui les a étreints à l’instant dernier. Vraiment, qui pourra me dire ce qu’est agoniser, de quoi se compose un dernier souffle, une dernière pensée, un dernier rêve, et si mêmes pensée et rêve sont alors un peu plus que des mots ?
Voir n’enseigne pas toujours tout.
Et que sais-je de moi ? de lui ? de nous ?
Nous vivons une histoire.
C’est une histoire d’amour.

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Extrait de Un certain mois d'avril à Adana, éditions Phébus, 2011 – Libretto, 2015

Extrait 11 et 12 ( Libretto)

1
C’est le printemps en Cilicie. Ici règne une chaleur moite.
Elle régnait de même en avril de l’an 1909. Elle dictait sa loi à l’ancien royaume arménien, aboli depuis que les Mamelouks l’avaient envahi, depuis déjà près de cinq siècles. Elle emprisonnait dans sa nasse de poix invisible la ville d’Adana, les moulins dressés le long du fleuve Seyhan, les champs de coton, les vergers, les troupeaux et les hommes. Elle était là, glorieuse et dépourvue d’âme, jour et nuit, immémoriale, elle fardait de sueur et de poussière les visages, immobilisait sur les lèvres un sourire ou un rictus sans signification, donnait aux regards une gravité sans ostentation.
Elle était brasier et silence, invincible.
Ce mois d’avril ressemblait à ceux qui l’avaient précédé.
On était le 5 avril de l’an 1909, et le temps des massacres et des ruines approchait.


2
….
En ce début de siècle, la plaine cilicienne prospérait. On la considérait comme le fleuron de l’Empire ottoman. Le poète Diran Mélikian la comparait à un joyau. L’un de ses amis, l’avocat Toros Véramian, , ne cessait de dire que l’Empire agonisait, qu’il se muait en peau de chagrin, se décharnait, se délitait, peinait à défendre ses frontières. Il achevait régulièrement ses ténébreuses considérations en affirmant que les Turcs, et en particulier les membres du parti Union et Progrès, qui s’imposait, qui réduisait peu à peu le sultan à un fantoche, en affirmant donc que ces Turcs haïssaient les chrétiens, les accusaient de vouloir reconquérir leur puissance d’autrefois. Lorsque Toros prédisait que le sang coulerait de nouveau et plus abondamment que par les décennies passées, Diran haussait les épaules, puis lui reprochait d’avoir une prédisposition à noircir le tableau. L’ère des carnages ne s’effacerait-elle pas un jour ou l’autre devant celle de l’espoir ? L’avocat avait alors un geste de froide incrédulité ou de tranchante exaspération. Un soir, après l’une de leurs nombreuses joutes, le poète avait jeté sur le papier une ode à la cueillette du coton plutôt étrange pour un homme pétri d’illusions.
Et sous pareille neige rôdent les démons.
Ainsi se concluait son poème.
Il était naïf et il était homme.

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Auteurs préférés : Susan Minot ( Je suis à la soixantaine lectures de Crépuscule ), George Sand, Cesare Pavese, Marcel Proust, Virginia Woolf, Katherine Mansfield, Colette, Klaus Mann, Karel Schoeman, Don DeLillo, Cormac McCarthy, Carson McCullers, Flannery O’Connor, William Faulkner, Roberto Bolaño, Timothy Findley, Gustave Flaubert, Barbey d’Aurevilly, Robert Pinget, Henri Michaux, Marguerite Duras, Jean Giono et Georges Bernanos.

Peintres préférés : Piero della Francesca, Le Pontormo, Manet, Sam Francis, Pollock, Hélène Villers, Fautrier, Nicolas de Staël, Paolo Ucello.

Musiciens préférés : Schumann, Schubert, Bach, Duparc, Poulenc, Shostakovitch, Rameaux, Strauss ( Quatre derniers lieder ), Couperin.
Interprètes de jazz : Chet Baker, Ella Fitzgerald, Mahalia Jackson.
Passion pour Maria Callas.

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Lieu de vie

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