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Les écrivains / adhérents

Daniel Plaisance

Roman / Nouvelle / Essais
photo Daniel Plaisance

Ayant goûté aux douceurs de l’exotisme, tour à tour à la Guadeloupe et en Touraine, Daniel Plaisance revient, « plein d’usage et raison », dans son Gâtinais natal en 1973 pour y enseigner les Lettres au C.E.S. Robert Schuman d’Amilly, puis au Lycée en Forêt de Montargis et – parallèlement – à l’Université Paris III - Sorbonne Nouvelle de 1984 à 1990.
Croyant aux vertus pédagogiques de l’écriture, il anime un atelier en classe de Seconde et crée en 1997 un concours de nouvelles pour le Salon du Livre du Montargois ; de cette double initiative naîtront trois recueils de textes d’adolescents : Histoire(s) de Montargis (2002) et Graines d’Ecrivains (2004 et 2008)
Sensible aux charmes discrets de la recherche, auteur d’articles pour la Société d’Emulation et Les Amis du Vieux Montargis, il collabore à des revues littéraires internationales (Revue d’Histoire littéraire de la France, Les Lettres romanes, Littératures, Papers on French 17th literature...). Titulaire d’un Doctorat de Littérature française du XVIIe siècle, il participe à des Colloques, invité à proposer des communications au « Tricentenaire de la mort de Bussy-Rabutin » en 1993 et au « Tricentenaire de la mort de Mme de Sévigné » en 1996.
Il se consacre plus particulièrement à la publication depuis 2004, partageant ses activités entre écriture et recherche, ouvrages sur le patrimoine régional gâtinais à caractère culturel (littérature, musique, peinture…), essais littéraires, biographies, chroniques et nouvelles (souvenirs personnels, plaisirs du quotidien – sur le ton de la dérision, parfois -, récits de rencontres avec auteurs, artistes dans le cadre d’animations au Salon du livre de Montargis et d’interviews pour des radios locales…).

Photo : Daniel Aillant

http://danielplaisance.wix.com/danielplaisance
Bibliographie

– Le Gâtinais au temps de Mme de Sévigné, éd. D. Plaisance, 1988.
– Promenades littéraires en Gâtinais, Editions de l’Ecluse, 2006.
– Georges Thouvenot, Editions de l’Ecluse, 2008.
– Fugues musicales en Gâtinais, Editions de l’Ecluse, 2009.
– Empreintes - Chroniques et nouvelles, Editions de l’Ecluse, 2011.
– Madame de Sévigné - son cercle littéraire et familier, Editions de l'Ecluse, 2012
– Un papillon à l'âme, éditions L'Harmattan, 2014
– Balades artistiques en Gâtinais, Editions de l'Ecluse, 2015
– Les amants du Marais (roman), Editions Jérôme Do Bentzinger, 2017
– Une âme soeur (roman), Editions Jérôme Do Bentzinger, 2018
– Il était trois fois la Révolution... et l'amour (roman), Editions L'Harmattan, avril 2020

Extraits

Extrait du début de « Guillaume de Lorris, aristocrate et poète au XIIIe siècle » in Promenades littéraires en Gâtinais (p. 19-20)

« Le petit garçon habillé en page, qui se raconte à haute voix des histoires, appuyé contre un chêne à l’orée de la forêt d’Orléans, ignore encore qu’il écrira les quelque 4000 premiers vers de l’une des œuvres capitales de la littérature française, la référence même du genre romanesque : Le Roman de la Rose…
Sa mère, elle, n’en serait pas surprise : elle sait que Guillaume est destiné à être chevalier, comme son père, comme ses ancêtres, et cependant elle le trouve un peu trop rêveur, un peu trop sensible pour devoir combattre et côtoyer ces êtres rustauds que sont les soldats.
Elle le verrait bien clerc et – pourquoi pas ? – trouvère, comme Chrétien de Troyes, le célèbre auteur du Chevalier de la Charrette qu’un jongleur, récemment invité au château, leur a conté devant le regard captivé de l’enfant. Lancelot, le héros, n’est-il pas à la fois chevalier par l’éthique et clerc par le savoir ? Pour la femme qu’elle est, Guillaume pourrait être ce « gentil trouvère » apte à révéler la finesse des sentiments, à traduire son aspiration profonde à l’amour courtois.
Son père, on s’en doute, en ce début de XIIIe siècle, se préoccupe essentiellement de l’éducation due à sa race chevaleresque. Guillaume vient d’avoir sept ans. Jusqu’alors, il a joui d’une liberté relative, goûtant la délicieuse insouciance de l’enfance en une période moins troublée, échappant à l’attention des femmes auxquelles il est confié pour explorer les moindres recoins du manoir juché sur une motte proche de la châtellenie royale de Lorris, et surtout cette tour mystérieuse qui projette son regard très au-delà de l’épaisse enceinte de pierre …»


Extrait du roman "Une âme soeur" (p119-120)

L’alcool et surtout l’orage, la moiteur ambiante, la chaleur épaisse autant que les grondements de plus en plus lointains du tonnerre m’ont tenu en éveil. Il me semblait que les autres dormaient. Ne trouvant pas le sommeil – la montre indiquait deux heures moins le quart -, je suis descendu pour respirer : l’orage avait crevé l’abcès, la fenêtre ouverte diffusait une relative fraîcheur et m’appelait à traînasser dans le parc d’où s’exhalaient des parfums d’humus et de pins. Dans l’immense couloir du rez-de-chaussée, des voix se sont alors fait entendre qui provenaient du jacuzzi dont la porte était entrouverte. Des voix feutrées - comme la lumière que diffusaient deux photophores disposés en « stéréo »… Un éclair a soudain jailli, tel un feu d’artifice dont le son assourdissant serait légèrement différé, déchirant la pénombre, révélant crument l’intimité des êtres à mes yeux étonnés, irrésistiblement aimantés par l’orage. Trois corps nus, la peau moite de sueur, profilaient leurs ombres sur un mur clair – celui de deux femmes caressant lentement un homme dont la couleur était moins chaude, moins dorée. Elles lui versaient, du creux de leurs mains, un peu d’eau sur les épaules comme s’il s’agissait d’un baptême. Étrange spectacle, comme né d’un tableau baigné de lumière divine à la manière de Michel-Ange…
Alors même que je m’apprêtais à détourner mon regard de la scène, un nouvel éclair… J’ai sursauté : sur la fesse droite de la plus grande des deux femmes dont la chevelure était lâchée, on voyait très nettement apparaître une importante tache de café au lait dont le contour faisait penser à celui d’un papillon ! L’un des rares éléments dont je disposais pour identifier la fille cachée de ma mère - le plus sûr peut-être – venait de m’apparaître !


Lieu de vie

Centre-Val de Loire, 45 - Loiret

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques