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Les écrivains / adhérents

Danielle Lambert

Poésie / Nouvelle
photo Danielle Lambert
Bibliographie


En revues
"Le Bonheur de la Tomate" - Le Mensuel Littéraire et Poétique n°270
"Du silex le baiser glacé" - Petite n°6
"Seule une plume" - Petite n°10
"Paris sans abri" - La Maison Bleue, 2001
"Ampoule électrique nue" - Contre-Allées n°13-14, Gros Texte n°40
"Flux et autres fuites" - Décharge n°123
"Saigner seule" - Contre-Allées n°17-18
"Absence des usines" - Rue Saint Ambroise n°19
"Dimanche rien" - Rue Saint Ambroise n°21
"Corps instables" - Rue Saint Ambroise n°23
"Les nouvelles ne sont pas très bonnes" - Rue Saint Ambroise n°24
"Une voiture rouge" - Rue Saint Ambroise n° 25
"Roissy-Paris" - Rue Saint Ambroise n° 26
"Par un jour d'hiver" - Rue Saint Ambroise n°28
"Silence d'acier" - Rue Saint Ambroise n°32
ruesaintambroise.weebly.com/danielle-lambert1.html
"Ce qui existe" – Dissonances n°28

En recueil
Charité désordonnée,
premier prix international de poésie française contemporaine au Concours Féile Filiochta de Dublin, grand prix poésie 2000 de l’Ambassade de France en Irlande - Les Moments Littéraires n°6, Contre-allées n°10, Décharge n°114, Éditions Nomad's Land 2003.
www.dlrcoco.ie/library/f00fr.htm

L’Oubli, la mer, éd. Isabelle Sauvage, 2021

En musique
À une lettre près - The Beautiful Losers, Chants d'Automne
Absence des Usines – The Beautiful Losers, Passage, 2014.

Extraits


Ils n'iront pas plus loin qu'ici, à près de quarante mètres de profondeur. Le souffle caverneux de l’oxygène déchire l’océan mouvant du silence, la lumière de la lampe torche se cogne au rideau de boue qui se joue des apparitions.
Chercher des disparus, ne trouver que des corps. À moins que ce ne soit eux qui nous trouvent, flottant, dansant à notre rencontre, tendant un bras, une jambe qu’il s’agit d’agripper, palper, longer. Remonter en suivant la corde à tâtons, ce cordon ombilical dernier qui les rendra à leurs mères, pères, pleurs, au milieu d’une immensité de fleurs incrédules ne consolant plus de rien.
Pesanteur, tuba, boue, tout pousse à l’immobilité. Cette mer va-t-elle accoucher, rendre au jour ceux qu’elle a ensevelis en un bain fraternel de liquide amniotique.
Le 16 avril 2014, le ferry sud-coréen le Sewol fait naufrage, emportant définitivement avec lui trois- cent-quatre membres d’équipage et passagers, pour la plupart des lycéens faisant un voyage d’étude.
Auparavant, certains d’entre eux se seront filmés. Le bateau penchait, ils en riaient: les haut-parleurs diffusaient des messages ordonnant de ne pas quitter les cabines.
— Je vous parie qu’on va passer aux infos.
— Mais non, on ne fera les infos que si on coule.
— Mais... On coule !
— Tu crois qu’il faut que j’appelle ma mère ?
Rires.
— En rentrant, je saurai quoi mettre sur ma page Facebook.
Sur le petit film transmis aux médias par le père de l’un des enfants, on entend enfin le message appelant à revêtir les gilets de sauvetage. Alors les premiers sanglots sourds et incrédules.

L'Oubli, la mer, éd. Isabelle Sauvage

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques