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Les écrivains / adhérents

Douna Loup

Roman / Théâtre
photo Douna Loup

Douna Loup est née à Genève en 1982. Elle a vécu dans la drôme jusqu'à ces 18 ans. Elle commence par écrire pour le théâtre jeune publique puis publie en avril 2010 un récit écrit à partir d'entretiens avec Gabriel Nganga Nseka, Mopaya, Récit d'une traversée du Congo à la Suisse aux éditions L'harmattan.
Son premier roman L'embrasure, paru en septembre 2010 au Mercure de France a reçu entre autre le Prix Schiller découverte, le Prix Michel-Dentan et le Prix Senghor du premier roman francophone.
Son second roman, Les lignes de ta paume, a été publié aux éditions Mercure de France le 30 aôut 2012.

http://www.dounaloup.eu
Bibliographie

Romans
– Les lignes de ta paume, édition Mercure de France, 2012.
(Prix des jeunes romancier du Salon du livre du Touquet.)
– L'embrasure, édition Mercure de France, 2010.
(Prix Michel Dentan 2011, Prix Schiller découverte 201, Prix Thyde Monnier 2010 de la Société des Gens de Lettres de Paris, Prix René Fallet 2011, Prix Biblioblog 2011, Prix Senghor du premier roman francophone 2011.)
– Mopaya, récit d'une traversée du Congo à la Suisse, avec Gabriel Nganga Nseka, L'Harmattan, 2010.

Théâtre
– Ventrosoleil pièce jeune public, création Théâtre Amstramgram 2014.
– Et après le soleil se lève (Prix de la Société Suisse des Auteurs 2010.)
Krunk! Spectacle pour enfants adapté d'un livre d'Armelle Boy et créé par la Compagnie les Bamboches, 2009.

Extraits

Les lignes de ta paume. Extrait.
Ta mère prend son crayon noir et se met du froid sous les yeux. C'est comme cela que s'amplifie parfois la panache sombre de son regard. Tu es soustraite au soleil par se regard, un fondu au noir en plein jour, et toi qui glissait simplement un oeil vers la salle de bain, toi elle t'attrape sous le menton et elle te montre son visage, je suis belle comme cela dis-moi? Oui, tu es belle Maman. Et bien c'est pour aller se jeter dans l'étang que ta mère se fait belle.
Ta mère s'en va vous laissant en bande sur l'escalier. Vous avez l'habitude. Vous ne croyez plus en ses mensonges, vous savez qu'elle est partie acheter du lait à la ferme voisine et qu'elle contournera l'étang, qu'elle y jettera peut-être la ligne de son regard mais qu'elle n'y jettera pas son corps qu'elle a déjà tant de fois promis à la mort et qui est toujours revenu, du grenier, de sa chambre ou de ses promenades du soir.
Son corps vous ne l'imaginez pas sombrant dans l'étang, son corps tu te dis qu'il flotterai plutôt que de se marier à l'eau verte, tu te dis qu'il se ferait barque, qu'il se ferait pétale sombre, mais puisqu'il revient toujours, puisqu'il est toujours là dans la nuit semblable, dans une robe fendue de bleu, puisqu'il revient silencieux dans sa chambre, qu'il se couche, qu'il ne vous touche pas, qu'il glisse dans la vie en fantôme, ce corps tu te dis que de toute façon il n'existe pas. Les caresses n'existent pas. Les genoux n'existent pas. Les mains ne font que cuisiner, ranger, balayer. Les yeux ne font que s'enlarmer.


L'embrasure. Extrait.
La forêt s'écarte, mon silence parade, mon corps est tout dense, la forêt se fige, elle est toute givrée, elle se fait tranquille. Pourtant, je sais les muscles et le sang qu'elle enveloppe de sa chair verte et brune. Je sais les bêtes qui se faufilent et piètent sur ses tapis de feuilles.
J'y vais, à la billebaude, le hasard dans les jambes, le canon prêt à se tendre. J'y vais seul dans ses fentes, dans ses recoins de lumières. Le brouillard bat son plein dans les clairières de mousses. Il tarde à bien se lever du sol, comme un gros paresseux du matin qui se prolonge. Alors, je marche à pas doux sans étincelles, je fronce mes yeux pour mieux voir. Je danse dans l'intérieur de mes veines, au chaud. L'air est froid mais je le fends tout droit, le froid est vif mais je le prends en moi, je l'absorbe comme un bon carburant physique.
Les bruits se font en tendresse, ils volettent, ils louvoient, ils s'enfilent entre les branches. J'écoute et je deviens amoureux de l'odeur qui monte dans la levée de brouillard, de l'humidité qui se fait caresse dans le fond de l'air, de la forêt sombre et enveloppante. Je suis heureux d'être là, solitaire. Heureux du cran de sûreté qui me garde bien entier dans la marche, de la totalité de l'être que je conserve dans l'espace.

Lieu de vie

Pays de la Loire, 44 - Loire-Atlantique

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire