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Les écrivains / adhérents

Edith Msika

Roman / Essais
photo Edith Msika

Écrire et ne pas écrire, ce mouvement, un conditionnel.
Ce pourrait être une ombre amicale, ou une menace.
Des textes plus ou moins longs, publiés ou non, en papier ou sur le web.
L'écriture, c'est aussi : des cahiers, des notes, des fichiers…

et une maison d'écriture pour se faire une idée :

http://édith-msika.eu/
Bibliographie

Romans
– Une Théorie de l’attachement, P.O.L, 2002
– L'enfant fini, Cardère éditeur, 2016

eBooks
– Introduction au sommeil de Beckett, publie.net, 2013
– Un roman des jours rapides, iBookstore, 2016

Textes sur le web
– l'Atelier des Auteurs P.O.L
– remue.net
– libr-critique

Textes publiés papier
– Dans la revue Jungle Juice n° 6, 2017
– Dans Gérontologie sans frontières, n° 165, 1er trimestre 2013
– Pour le livre de photographies Art people or employees, Susanne Strassmann, Al Dante, 2011
– Les femmes ; L’écriture, composant le n°27 des Cahiers de l’Hirondelle, 1975
– L’antimoifolie, paru dans la revue Plasma, 1975

Extraits

un extrait de Une théorie de l’attachement, POL, 2002 :

"De ma cabine sous les marronniers fraîchement émondés, j'observe la pluie mêlée de chiures de pigeons dégouliner lentement le long des parois de verre. Avant de prendre une décision, je dois réfléchir, or je n'ai plus de capacité de réflexion. De la Simone blette à la Nadine muette il me faut passer à la Violette immobile. L'une que j'ai tue par force, l'autre qui se tait par destin triste, la troisième que je tais en mon for intérieur. J'irais bien jusqu'à me rendre captif d'un attachement que je n'ai pas provoqué. C'est cela qu'il faut que je lui dise. Urgemment. Il faut trouver des mots justes, plus simples que ceux dont je dispose, et dont je ne sais pas si je pourrais les trouver si facilement.
Je ne sais combien de temps j'ai passé dans la cabine, armé de mes seules pérégrinations mentales, captivé par la petite prison de verre qui avait fini par m'adopter. Jusqu'à tant qu'il cesse de pleuvoir, certainement. A cette heure placide, personne n'avait eu besoin de ma cabine ; il restait toujours sa jumelle de l'autre côté, où j'avais confusément vu nombre de personnages quotidiens s'engouffrer successivement, de ceux qu'on peut habilement décrire en trois phrases dans un roman contemporain pour faire diversion.
(…)
La pluie avait cessé. Je remontai machinalement les marronniers dans l’autre sens. En repassant devant la grande porte verte entrouverte, j’aperçois le groupe des vieux faire masse dans l’immense hall, en conciliabule. Ils n’étaient donc pas partis. Ma curiosité est plus forte que nos codes de conduite (je ne leur adresse jamais la parole avant qu’ils ne m’y aient autorisé) ; je m’approche de celui qui tient le crachoir. Voilà, je voudrais une échéance, le prochain rapport, une date de report du rapport, un horizon fixé. C’est ce que je pense. Mais je ne parle pas. Personne ne s’occupe de ma présence, malgré mon chapeau et ma taille, plus haute que la leur. Yann, inconnu au bataillon, ne livrera pas bataille."


un extrait de Introduction au sommeil de Beckett, publie.net, 2013 :

"J'aurais décidément besoin de parler à quelqu'un qui aime Beckett, il me semble que ce serait la solution. Où le dénicher, la question l'obsède, elle regarde partout dès qu'elle ne dort pas. Elle ne sait pas où chercher à vrai dire. Elle perçoit qu'elle est maintenue dans un espace qui va être modifié parce qu'il se modifie à chaque instant ou presque. Les travaux avancent comme avancent des travaux, parfois très vite, parfois rien, il ne se passe rien, aucun bruit d'hommes, pas de voix fortes ni de sifflement ni de hèlements bruyants.
Une fois qu'elle a installé ses coussins, ils peuvent venir autour, celui avec la voix qui surmonte les autres, tandis qu'elle dort sous le léger voile.
J'ai une vision de la sphère d'une certaine façon.
Il faudrait que je m'abstienne de penser, ça ne m'avance à rien.
C'est décousu, elle est décousue, elle ne se tient pas en une pièce, elle se désarticule, ses membres vont dans des sens opposés, ils se disjoignent.
Vous n'avez pas à vous préoccuper de quoi que ce soit, profitez-en. On dirait qu'ils me vendent un séjour dans un club crétinisant de la sphère, mais non, c'est de ma vie qu'ils m'entretiennent, réduite à la coagulation de quelques déplacements cellulaires. Sans même me poser des électrodes, ils obtiendront les courbes sur lesquelles d'autres s'extasieront. L'idée de l'idée inclut le reste. Disparition du reste. Vieux restes.”

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire