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Les écrivains / adhérents

Elisabeth Horem

Roman / Nouvelle / Récits

Née à Bourges en 1955, j’ai passé les deux premières années de ma vie à Brazzaville. J’ai grandi dans la banlieue parisienne, avec des rêves de voyage qui m’ont fait choisir d’étudier l’arabe. Je suis partie à vingt-deux ans en Syrie, et depuis j’ai vécu à l’étranger : à Moscou, à Prague, à Berne, mais surtout dans le monde arabe (Le Caire, Bagdad, Tripoli (Libye), encore une fois Damas, de décembre 2007 à août 2011, et maintenant à Doha). Ce n’est donc pas un hasard si l’on trouve dans mes romans et dans mes nouvelles les thèmes de l’exil, du départ, de la nostalgie ou de la frontière. Mon séjour à Bagdad, d’octobre 2003 à mai 2006 (juste après la dernière guerre), m’a particulièrement marquée. Deux livres sont nés de cette expérience : "Shrapnels" et "Un jardin à Bagdad" (journal). J'ai traduit de l'arabe un recueil de récits intitulé "La Charrette d'infamie", souvenirs de prison de l'écrivain syrien Houssam Khadour.

Bibliographie

– Le Ring (roman), Bernard Campiche Éditeur, 1994
– Congo-Océan (roman), Bernard Campiche Éditeur, 1996
– Le Fil espagnol (roman), Bernard Campiche Éditeur, 1998
– Le Chant du bosco (roman), Bernard Campiche Éditeur, 2002
– Shrapnels, en marge de Bagdad, Bernard Campiche Éditeur, 2005
– Mauvaises rencontres (nouvelles), Bernard Campiche Éditeur, 2006
– Un jardin à Bagdad (journal, octobre 2003-mai 2006), Bernard Campiche Éditeur, 2007
– Traduction de l'arabe de "La Charrette d'infamie" (récits, Syrie) de Houssam Khadour (Bernard Campiche Éditeur, 2013)
– La Mer des Ténèbres (roman), Bernard Campiche éditeur, 2015

Extraits

Le calme du soir est de temps en temps troué par des tirs. On entend des jeunes gens rire dans la rue, de l’autre côté du portail – dans cette rue pour elle inaccessible. Lui écoute, l’oreille tendue. Elle vient d’arriver, elle se demande ce qu’il écoute ainsi, elle pense qu’il s’agit des coups de feu. Mais ce n’est pas cela: ici, on ne prête plus guère attention aux coups de feu. Non, il s’agit d’un phénomène bien plus rare : des rires de jeunes gens qui se promènent après la tombée de la nuit. Il dit que c’est la première fois qu’il entend cela depuis qu’il est arrivé cinq mois plus tôt, au lendemain de la guerre.
(Shrapnels, en marge de Bagdad)

Cela faisait trois jours que Maretz n’était pas revenu, et je m’étais surpris à l’attendre. En y réfléchissant cela m’avait contrarié de constater que je l’attendais, que je guettais malgré moi ce type à qui je n’avais rien à dire. Je ne le connaissais pas, j’avais même du mal à le comprendre. Il parlait en patois et il lui manquait deux dents sur le devant, je regardais bouger sa moustache jaune et sa pomme d’Adam monter et descendre dans son cou de poulet. Ses doigts tachés de nicotine avaient pris la couleur des dattes mûres. Trois jours qu’il n’était pas venu et voilà que je me demandais si je le verrais ce jour-là ou le lendemain, et de le constater me contrariait. Parce que cela signifiait, que je le veuille ou non, que je ne supportais pas aussi bien que j’avais cru ma nouvelle vie de solitaire.
(Circassienne, dans Mauvaises rencontres)

Types d'interventions
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