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Les écrivains / adhérents

Fabrice Venturini

Poésie / Essais
photo Fabrice Venturini

Je suis né en 1968, à Bagneux, en région parisienne.Les troubles identitaires d’une mère , enseignante en littérature, et la présence d’un père peintre, passé du « lettrisme » à la « figuration narrative » , ont sans aucun doute exarcerbé ma sensibilité créative. Une intranquillité transformée en intuition. D’où l’éclectisme de mes études universitaires : lettres modernes, cinéma, esthétique et sciences de l’art… Un cheminement qui m’a, in fine, mené à l’écriture d’une thèse consacrée à la délicate question de l’étude du « cinéma de l’immigration ».
Fer de lance de mes aspirations intimes, l’image-texte m’aura finalement propulsé socialement vers des postes de formateur en français-lecture de l’image, à Gobelins-L’École de l’image, notamment.
Un parcours familial chaotique et la rencontre de personnalités du monde du spectacle ont, en fin de compte, favorisé l’émergence de précieuses interventions ou collaborations : conférences-débats sur Georges Brassens, hommage à Abdellatif Kechiche avec les Films du Delta, partenariat avec des médiathèques pour des animations cinématographiques sur François Truffaut, Khaled Ghorbal…
Mon travail d’écriture est donc toujours plus axé sur la recherche d’« urgences iconologiques ». Avec La Poétique du pré-songe, je sondais l’image improbable. Mon étude sur Georges Brassens me guida sur les pas d’une conduite créatrice. L’adéquation entre un Thé au harem d’Archimède et une conscience « beur » m’amena sur les rives d’enjeux psychanalytiques métaphoriques, hors d’un débat social figé. L’Œil du texte, écriture visuelle et textuelle à deux mains, se voulut explorateur de nouvelles quêtes intertextuelles, sur des thèmes aussi variés que « la conscience de l’œil », la résilience, ou encore les espaces migratoires.

Pour tout contact :
Site des éditions Atlantica-Séguier.
Librairie Nizet, 41, rue de l’Auberdière, 37510 Saint-Genouph.

Bibliographie

Poésie
– La Poétique du pré-songe, préface de Mehdi Charef, VBD Communication graphique, 1994.

Essais
– Georges Brassens ou La Parole distanciée, librairie A.-G. Nizet, collection Chanteurs-Poètes n° 3, 1996.
– Mehdi Charef, conscience esthétique de la génération « beur », Séguier, collection Carré-Ciné, 2005.

Texte/Image
– L’Œil du texte, Altavox Paca, 2010
– Transe... figuration narrative, préfacier, Altavox Paca, 2011

Extraits

Extrait de Mehdi Charef, conscience esthétique de la génération « beur »

Monstration graphique d’un épiphénomène social, la banlieue de Mehdi Charef et l’évocation de celle-ci comme terrain d’ «apprentissage » ajoutent encore au potentiel d’acception psychanalytique d’un travail de réalisateur. À défaut d’être alors, à ce stade, le lieu d’élaboration de pulsions négatives – faut-il dire masochistes ? une cause d’actions contre soi-même –, celle-ci transparaît dès lors comme l’éclosion d’un « J’y suis, j’y reste » apaisé. Mot d’ordre subtilement actualisé par Mehdi Charef. La banlieue, chez lui, reste d’abord un lieu de fraternité, de transversalité pourrait-on dire : on s’y affronte mais on s’y respecte. La solidarité prédomine, jusqu’au non-sens parfois (il est fait allusion aux bandes rivales du Thé au harem d’Archimède qui, dans la difficulté, se soudent). Cette solidarité « intra-urbaine » consolide la fragilité de l’ensemble, des grands ensembles, avec comme situation paroxysmique la dignité de chacun. Une philosophie largement supposée par le titre lui-même et qui se retrouve déplacée, de façon symptomatique, sur le registre de l’humain : « Le té au arem darchimède : tout corps plongé dans un liquide subit une poussée dirigée de bas en haut et égale au poids du volume d’eau déplacé par ce corps. »

Extrait de Georges Brassens ou La Parole distanciée

Au contextuel succède alors l’essence d’une intentionnalité. Tout se passe comme s’il avait tenu à laisser paraître les indices nécessaires aux interprétations, en apposant sur la couverture la mention supplémentaire de « Bibliothèque du Lève-Nez ». En effet, en 1946-1947 Brassens « fait de la correction d’imprimerie et en profite pour apprendre au "marbre" du journal, rue du Croissant, les premières notions de mise en page ». Il y a donc fort peu de chance pour qu’il ait réussi à trouver l’ « imprimeur assez compréhensif » dont parle Berruer à propos de ce recueil, et il apparaît plus crédible qu’il l’ait fait réaliser par ses amis anarchistes d’alors, en y mettant lui-même de son savoir-faire.
D’autre part, si nous étudions presque étymologiquement l’origine de « Lève-Nez », nous nous apercevons clairement du jeu de mot construit sur l’expression typographique de « lever la lettre », qui signifie : « prendre les caractères dans la casse ». Cette bibliothèque n’est en conséquence pas si hasardeuse et fantaisiste qu’il n’y pourrait paraître, mais la signature et le ton en sont désormais donnés, pour le meilleur et pour le rire.

Lieu de vie

Île-de-France, 92 - Hauts-de-Seine

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques