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Les écrivains / adhérents

Bernard Collet

Roman / Essais / Scénario
photo Bernard Collet

Bernard Collet est né à Casablanca en 1950 et vit à Lyon depuis 1966. Ce qui marque son parcours c’est son goût pour les idées contemporaines, sa recherche pour une parole neuve, que ce soit dans le domaine de l’écriture qui le rapproche très tôt de l’œuvre de Marguerite Duras, ou dans celui de l’art contemporain, autre forme possible d’expression du sensible à laquelle il consacre une partie de son travail. Depuis 2006 il réalise des courts métrages, des « livres-films » qui, loin de l’adaptation cinématographique traditionnelle des textes littéraires, explorent le rapport en décalage du texte et de l’image.

http://www.bernard-collet.com
Bibliographie

Publications
– L’odeur des grands arbres, récit. Editions Le Bel Aujourd’hui. Lyon. 1997
– Casa Central, récit. Editions La Fosse aux Ours. Lyon. 2003
– Le vent du détroit » roman. Editions Aïni Benaï. Casablanca 2004
– Paradis Beach, récit. Editions Aïni Benaï. Casablanca 2004
– Regarde la mer, nouvelles. Editions Aïni Benaï. Casablanca. 2005
– Etrangers au paradis, roman. Editions JP Huguet. 2006
– Indalecio, roman. Editions La Fosse aux Ours. Lyon. 2007

Textes littéraires
– Blanc atlantique, texte. Revue littéraire : L’instant du monde n° 2. 2003
– Un jour encore, texte. Cahiers Intempestifs n° 14 Editions des Cahiers Intempestifs. 2004
– Le ciel partagé, texte. Cahiers intempestifs n° 17 Editions des Cahiers Intempestifs. 2005
– Khalil, texte. Revue littéraire JIM n° 8 : « l’étranger » Editions Bleu autour. 2005
– Marguerite Duras : l’écart de voir, Salon du Livre de Tanger SILT 2007

Livres-Films
– Loin de D.Masson, 13 mn 2006 (texte inédit)
– Tanger la plongée des eaux, 7mn 2006 (texte inédit)
– Jonas, 5 mn 2006 (texte inédit)
– Asilah, le passage lent et répété de la mercedes noire, 13 mn 2006 d’après « Paradis beach » Editions Aïni Bennaï
– Charlotte, 13 mn 2006 d’après « Etrangers au paradis » Editions JP Huguet
– Abraham, 8 mn 2007 d’après “Abraham remix” de Frederic Boyer Editions POL
– Et elle inaccessible, 6 mn. 2007 (texte inédit)
– Le fil bleu, 5 mn. 2007 (texte inédit)
– L’autre monde, 5 mn d’après « L’autre monde » de Christian Garcin Ed.Verdier. 2008
– Se souvenir du bleu, 5 mn d’après « du Baïkal au Gobi » de Christian Garcin Editions L’escampette 2008
– Indalecio, film 8 mn 2008 d’après Indalecio Editions La fosse aux ours, 2007

Livres, textes et films consacrés à l’art contemporain
En France
– Elle si proche de la mer, Texte. Patrimoine XX° 01 DRAC Provence Côte d’Azur. 2002
– D’après… catalogue du peintre Pierre Buraglio. Musée des Beaux-Arts de Lyon 2004
– Jean Pierre Alis, Galerie Athanor Marseille, Editions Jean Pierre Huguet. 2005.
– Jacques Barry. Le maintien de l’ordre, Editions Jean Pierre Huguet. 2007

Au Maroc
– Le maître de la chaux, film documentaire 26 mn. Perfect Productions Casablanca. Portrait du peintre marocain Khalil el Ghrib pour la chaîne de télévision marocaine 2M. 2001
– Casablanca à ciel ouvert, 26 mn, film réalisé à Casablanca avec Rachel Stella pour l’émission Métropolis ARTE France 2002
– Expériences croisées, catalogue exposition Musée de Marrakech 2004
– Viallat à Marrakech, Horizons maghrébins 51. Presses Universitaires du Mirail. 2004
– Jamila Lamrani, catalogue exposition Inst. Français Casablanca 2005
– Khalil el Ghrib, catalogue Inst. Français Marrakech 2005
– La Collection, Catalogue de la collection d’art contemporain de la Fondation ONA. Coordination éditoriale, réalisation des textes consacrés à la sculpture marocaine. 2006
– Grammaire du silence, Texte du catalogue de l’exposition du peintre Saâd Hassani. Espace Actua. Fondation Attijariwafabank Casablanca. 2006

Extraits

Extrait de Indalecio, roman, paru en 2007 aux Editions La Fosse aux ours Lyon
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Indalecio. Je le vois ainsi, à cet instant précis où je le nomme pour la dernière fois de ce nom : le cargo est à quai, il va descendre à terre, entrer dans ces rues pavées bordées de maisons à balcons de bois, il a quitté les siens, la terre où il est né, il s’est défait de son nom, il ne sait rien de ce qui se présente devant lui. Il pourrait être celui qui a traversé une mer, un détroit meurtrier, un fleuve frontière, celui qui a déjoué la surveillance des garde-côtes, celle des patrouilles armées, celle des chiens. Il sort des prisons, des camps, des zones de transit, des cales d’un paquebot, il a franchi des barrières, des haies de barbelés. Il est celui que les eaux portent sur les sables à cet endroit où meurent les vagues et qui épuisé redresse lentement la tête, étonné d’être vivant et qui cherche un regard autour de lui, une main tendue, un signe minuscule qui le remettrait au monde, quelqu’un qui lui dirait : Entre, je vais te permettre simplement de tenir debout. Ceux qu’il a laissés sont loin derrière, dans l’espace et dans le temps, de l’autre côté du fleuve ou de la mer, de l’autre côté des murs, il est celui qui ne se souvient plus s’il a pu seulement leur dire au revoir, s’il l’a fait avec assez de douceur, assez de gravité, on croit toujours qu’on n’a pas dit ce qu’il fallait dire dans ces moments-là, maintenant c’est trop tard. Il aurait dû leur dire qu’il les aimait, oui, il aurait dû, que c’était cela qui était venu entre eux, l’amour, mais voilà, maintenant c’est trop tard. Il marche. Il est celui qui n’a rien, que lui, que son propre corps, cette part irréductible de lui-même, d’une légèreté effrayante.
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Extrait de : Le vent du détroit, paru aux Editions Aïni Bennaï Casablanca 2004 (fin du roman)
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Sur le bateau hier, quand nous étions sur le détroit, elle m'a dit que depuis longtemps elle savait que je viendrais. Qu'elle avait toujours gardé en elle comme un lieu, un lieu personnel, qui n'était fait que de cette attente, celle d'un amour, sur lequel elle ne mettait pas de visage, pas de nom et qui n'était qu'un lieu de ça, de l'amour. Que j'étais venu habiter ce lieu, jusqu'à devenir cette attente même. C'est ce qu'elle avait vu. Elle regardait s'éloigner les côtes grises, arides et roses sur les reliefs exposés au soleil. Elle me l'a dit dans cet endroit du monde où elle se sentait comme légèrement extérieure à lui, entre deux rives, dans le temps d'un passage. Je lui ai dit que ce lieu dont elle me parlait, ni moi ni personne d'autre ne pourrait le combler, jamais. Je lui ai dit que c'était le lieu exact de l'écriture, et que c'était ce qu'elle devait faire, maintenant. Ecrire.

Il y avait un vent régulier sur la mer, presque frais et le bruit des écumes soulevées moussait dans le bleu très sombre de l'eau. Dans les salons, à l'intérieur, il y avait de la musique, une vitre tremblait. Je l'ai vue heureuse, grandie, dans le bonheur de ne pas savoir ce qui viendrait, dans cette innocence là.

Lieu de vie

Auvergne-Rhône-Alpes, 69 - Rhône

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire