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Les écrivains / adhérents

Koffi Kwahulé

Roman / Nouvelle / Théâtre
photo Koffi Kwahulé

Né en 1956 à Abengourou (Côte-d’Ivoire). Diplômé de l’Institut des Arts d’Abidjian, il complète sa formation à l’École nationale supérieure des arts et des techniques du Théâtre de Paris, (anciennement l’École de la rue Blanche), tout en achevant un doctorat d’Études théâtrales à l’université Paris III-Sorbonne. Installé à Paris, Koffi Kwahulé se consacre alors pleinement à l’écriture. Traduites en plusieurs langues, ses pièces, notamment Bintou, Jaz, Big Shoot, P’tite-Souillure et Misterioso-119, sont créées en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord.
« Au dialogue traditionnel, il substitue un entrelacs de voix, un alliage de sons et une primauté du rythme qui exigent du spectateur qu’il s’engage physiquement dans l’élaboration du sens des textes, jamais donné d’avance. Désorienté par une dramaturgie qui laisse place aux aléas et aux hasards, le spectateur doit alors se départir d’une approche intellectuelle pour se laisser émouvoir par une parole d’une grande puissance poétique. Si Kwahulé met en scène les formes de violence qui frappent le monde contemporain, il invite aussi à lui redonner du sens : ses propositions dramaturgiques, sans cesse renouvelées d’une pièce à l’autre, posent toujours la même question, celle de la responsabilité que l’on a à l’égard d’autrui, d’où qu’il vienne, et incitent à penser les conditions d’un avenir commun ». (Extrait d’un article de Virginie Soubrier dans le « Dictionnaire encyclopédique du théâtre » de Michel Corvin).
Prix Edouard Glissant, 2013 pour l'ensemble de son œuvre.

Septembre 2014-juin 2015 : Résidence Île-de-France avec la Compagnie Vagabond, Malakoff, 92. remue.net/spip.php?rubrique767 & www.m-e-l.fr/fiche-residence.php?id=16

Bibliographie

Théâtre
– La mélancolie des Barbares (Théâtrales, 2013)
– Nema (Théâtrales, 2011).
– Les Recluses (Théâtrales, 2010).
– La Mélancolie des barbares (Lansman, coll. "Urgence de la jeune parole", 2009).
– Les Créanciers, in « 25 petites pièces d’auteurs », Théâtrales, 2007.
– La Dame aux edelweiss, in « Les petites formes de la Comédie-Française », l’Avant-scène théâtre, 2007.
– Brasserie, Théâtrales, 2006
– Misterioso – 119, Théâtrales, 2005
– Blue-S-cat, Théâtrales, 2005
– Le Masque boiteux, Théâtrales, 2003
– Scat, in « Cinq petites comédies pour une Comédie », Ed. Lansman, Carnières (Belgique), 2003
– El Mona, in « Liban, écrits nomades 1 », Editions Lansman, Carnières (Belgique), 2001
– Big Shoot, Théâtrales, 2000
– P’tite-Souillure (Lauréat des Journées d’Auteurs du Théâtre des Célestins de Lyon), Théâtrales, 2000
– Village fou ou Les Déconnards (Prix UNESCO du MASA 99), Acoria, Paris, 2000
– Fama, Editions Lansman, Carnières (Belgique), 1998, 2006
– La Dame du café d’en face (Prix SACD-RFI 94), Théâtrales, 1998
– Jaz, Théâtrales, 1998
– ...et son petit ami l’appelait Samiagamal in « Brèves d’ailleurs », Acte Sud Papiers, Arles, 1997.
– Bintou, Editions Lansman, Carnières (Belgique), 1997 et 2005
– Il nous faut l’Amérique !, Acoria, Paris, 1997
– Cette vieille magie noire, Grand prix Textes et dramaturgies du monde 1992, Editions Lansman, Carnières (Belgique), 1993 et 2006
– Ces gens-là, revue « Siècle 21 », mai 2003.
– Une si paisible jolie petite ville, revue « Théâtres en Bretagne » n°10, 2001.
– Goldengirls, revue « Théâtre Public » n° 169/170.

Essais
– Frères de son, Koffi Kwahulé et le jazz : entretiens, (avec Gilles Mouëllic), Théâtrales, 2007.
– Senghor ou Le sacerdoce du pardon (essai) in « Mémoire Senghor » Ed. Unesco, 2006.
– Pour une critique du théâtre ivoirien contemporain (essai), Ed. l’Harmattan, 1996.
– Ubu roi de Jarry (essai), Ed. Bertrand Lacoste, Paris, 1993.

Roman
– Babyface (Grand prix Ahmadou Kourouma 2006 et Grand prix Ivoirien des Lettres 2006), Gallimard, 2006.
– Monsieur Ki, Gallimard, coll. « Continents noirs, 2010.

Nouvelles
– Bal masqué (nouvelle, in « Je suis né en prison ») Editions Tropiques, Yaoundé 2008.
– Elsa Cohen (nouvelle, in « Afrique(s) »), publiée dans « Librairies du Sud », Marseille, 2007.
– Entre les dents (nouvelle, in « Le XI° : tout un roman ! »), Editions Art et poésie, Sartrouville, 2007.
– Le jeune homme avec sa tête sous le bras (nouvelle, in « A feu et à sang »), Kristian Frédéric, Editions de la Pleine lune, Montréal, 2007.
– Western (nouvelle) Revue “ Le Paresseux ”, 2003.
– Veillée d’armes (nouvelle, in « Babel heureuse »), Editions L’Esprit des Péninsules, Paris, 2002.
– Babyface (nouvelle, in « Le marchand de fables est repassé »), Editions Luc Pire, Bruxelles, 2000.
– La Jeune fille au gousset (nouvelle) Africultures n° 10, 1998

Œuvres mises en scène
- Le Grand-Serpent (1977) et 1+1=1 (1982), mises en scène par Guédéba Martin en 1981 et 1982 à Abidjan.
- Cette vieille magie noire, mise en scène par Claude Bokhobza en 2007 à l’Atelier du Plateau de Paris, création radio France Culture, mise en espace Michel Didym, réalisation Jacques Taroni, 2002.
- Bintou, mise en scène par Gabriel Garran au TILF d Paris en 1997, par Pascaline Denis à L’Espal du Mans en 2000, par Vincent Goethals au Garage de Roubaix en 2001, par Leah Gardiner en au McGinn/Cazale Theater de New York, par Sacha Wares à The Arcola Theatre de Londres en 2002, par Annegret Hahn au Thalia theater de Halle (Allemagne) en 2002, par Rosa Gasquet au Théâtre Océan Nord de Bruxelles en 2003, par Hamidou Cyriaque Sy au Village Ki-yi d’Abidjan en 2004, par Celine Cateland au North Edinburgh Arts Centre en 2006, par Guy Lenoir au Centre Culturel Français de Djibouti en 2007, par Wécré Théâtre (théâtre de rue et de sensibilisation) en 2005 à Ouagadougou, par Patrice Kaboré au Carrefour International du Théâtre de Ouagadougou en 2007.
- Fama, par l’auteur au Centre Culturel Français d’Abidjan en 1998, reprise au 15° Rendez-vous des théâtres francophones de Limoges.
- Les Créanciers, mise en scène en 1998 par René Paréjà (théâtre forain), création radio France Culture en 2007, réalisation : Jean Couturier.
- Il nous faut l’Amérique !, Mise en scène par Sidiki Bakaba au Palais de la Culture d’Abidjan, en 2005.
- Village fou ou Les Déconnards, mise en scène par Sidiki Bakaba et l’auteur, à La Chapelle du Verbe incarné d’Avignon en 1998, création radio France Culture à La Chapelle du Verbe Incarné d’Avignon, réalisation : Hélène Daude, 1998.
- La Dame du café d’en face mise en scène par Johan Heldenberg au Theater Zuidpool d’Anvers en 2004.
- Jaz mise en scène par Daniela Giordano au Teatro del Fontanone de Rome en 2000, par Marisa Mirenda, janvier 2001 au Teatro Due de Rome, par Eric Veschambre au Naxos Bobine de Paris) en 2002, par Olivia Courtin et Léïla Gregson au Biplan de Lille en 2002, par Patrick Simon au Studio-Théâtre d’Asnières en 2003, par Serge Tranvouez au Lavoir Moderne Parisien en 2003, création radio France Culture au Théâtre du Rond-Point en 2004, lecture de et par Rachida Brakni, réalisation de Ghislaine David, par Michael Johnson-Chase au Lark Theater de New York en 2004, par Karen Fichelson à La Maison des 3 Quartiers de Poitiers en 2004, par Denis Mpunga au Théâtre Varia de Bruxelles en 2006, par Frédérique Niobey au « Coquelicot » de Fougères en 2006, par Daniela Giordano au Teatro Palladium de Rome en 2007, par David Farjon au Théâtre de Vanves en 2007, par Yaya Mbilé au Centre Culturel François Villon de Yaoundé en 2008, par Esther Bastendorff au Lavoir Moderne Parisien en 2008.
- P’tite-Souillure, mise en scène par Serge Tranvouez au Festival Frictions de Dijon, en 2002 par Aïda Boulekbache à l’Aktéon Théâtre de Paris en 2003, par Eva Salemannova au Studio DISK de Prague en 2003.
- Big Shoot mise en scène par Sandra Amodio au Théâtre du Grütli de Genève en 2003, par Michael Johnson-Chase au Lark Theater de New York en 2004, par Adrien Léal et Solène Briquet au Bouquin Affamé de Clichy-la-Garenne en 2004, par Leilo Plotton au Lavoir Moderne Parisien en 2008, par Enora Boëlle au Théâtre de la Paillette de Rennes en janvier 2005, par Myriam Youssef au Zone Urbaine Théâtre de Bruxelles en 2005, par de Soulay Thiân’nguel au CCF de Conakry en 2005, par Merel van Nes au Chassé Theater de Breda (Hollande) en 2005, par Krisrian Frédrick au Théâtre Denise-Pelletier de Montréal en 2005, par Mario Jorio au Teatro H.O.P Altrove de Gênes en 2006, par Tiziana Bergamaschi au Teatro Vascello de Rome en 2006, par Sydney Ali Mehelleb au Théâtre de Vanves en 2007.
- Blues pour Sonny (d’après la nouvelle « Sonny’s Blues » de Baldwin) mise en scène par Greg Germain à La Chapelle du Verbe Incarné d’Avignon en 2000, par Isa Armand au Théâtre Colombier de Bagnolet en 2004.
- Les Travaux d’Ariane (d’après la nouvelle du même titre de Caya Makhélé) mise en scène par Koffi Kwahulé au Théâtre de la Verrière de Lille en 2000.
- Cavéo ! (avec Arlette Namiand, M. Rouhabi et E. Durif) mise en scène par C. Beau, M. Rouhabi et J.-P. Wenzel à Hérisson en 2001.
- Le Masque boiteux par Souleymane Koly et d’Alougbine Dine au Glob Théâtre de Bordeaux en 2002, par Adama Diop au Lavoir Moderne Parisien en 2008.
- Les Troyennes et leurs soeurs (avec Jacques Séréna, Nocky Djedanoum, Claude-Henri Buffard) mise en scène par Moïse Touré au Festival des Réalités de Bamako en 2002.
- Scat mise en scène par Yves Bombay à la Comédie de Saint-Étienne 2003.
- Cocody Johnny (avec Souleymane Koly) mise en scène par Souleymane Koly à L’Hippodrome de Douai en 2004.
- Blue-S-cat mise en scène par l’auteur en 2006 à la Chapelle du Verbe Incarné d’Avignon.
- Brasserie par Yazid Lakhouache au Theater Brett de Vienne puis au Zold Macska Diâkpance de Budapest en 2008.
- Misterioso-119 mise en scène par Alex Lorette au Théâtre Marni de Bruxelles en 2007.
- Aziou Liquid (avec O. Brunhes et F. Prodromidès), mise en scène par Olivier Brunhes au Théâtre Berthelot de Montreuil en 2007.
- Train bleu mise en scène par Blandine Savetier (en appartement) à Béthune en 2008.
- Ave Maria par Michel Nadeau au Théâtre de la Bordée de Québec en 2008.

Traductions et Editions étrangères
- Cette vieille magie noire, « That old black magic », Ubu Repertory Theater Publications, New York 1993, trad. en anglo-américain de Jill Mac Dougall),
« Little-Jazz », trad. en allemand de Véronika Beiweiss.
- Bintou, Editions Verlag der Autoren, Francfort, 2000, traduction en allemand d’Oliver ESS.
Bintou, traduction en allemand de Johannes Westphalen.
Bintou, Editions Corsare, Perugia, 2002, traduction en italien de Gianni Poli.
Bintu, traduction en anglo-américain de Jill Mac Dougall.
Bintou , traduction en anglais de John Clifford.
Bintou , traduction en tchèque de Michal Laznosky.
- La Dame du café d’en face, amama om omcpewhomo kaoehe, Revue Panorama, Sofia, 2000, traduction bulgare d’Assen Zidarov.
De Madam van ‘t café van hierover, traduction en flamand d’Eva Schram.
- Armageddon, traduction en anglo-américain de Jennifer Meunier.
- Jaz, Editions Corsare, Perugia, 2005, traduction en italien de Gianni Poli.
Jaz, traduction en anglo-américain de Chantal Bilodeau.
Jaz, traduction néerlandaise de Lotte Heijtenis.
Jaz, traduction catalane de Mireia Trias
Babyface (nouvelle), Nebraska University Press, 2004, trad. en anglo-américain de M. Marcus.
Big Shoot, Rowohlt Theater Verlag, Hambourg, 2001, trad. en allemand de Bettina Arlt.
Big Shoot, Editions Corsare, Perugia, 2006, traduction en italien de Gianni Poli.
Big Shoot, traduction en néerlandais d’Eveline van Hemert.
Big Shoot, traduction en anglo-américain de Chantal Bilodeau
- P’tite-Souillure, Baby Stain - in « Voices From France », Editions Banff Centre Press (Canada) 2006, traduction en anglo-américain de David Homel.
Nestyda, Editions Ceské divaldo, Prague, 2002, traduction en tchèque de Michal Laznovsky.
Porcellina, Editions Corsare, Perugia, 2006, traduction en italien de Gianni Poli.
- Une si paisible jolie petite ville, « Een zo vredig schoon klein stadje », Zuidpool n° 28, Anvers 2004, trad. néerlandaise d’Eva Shram.
- Scat, Revue Africa e Mediterrano n°46, Rome 2004, trad. italienne de Paola Messotto.
- Misterioso-119, Editions Epsylon, Athènes, 2007, trad. grecque de Maria Efstathiadi.
Misterioso-119, Editions Omonia, Bucarest 2007, trad. roumaine de Doru Mares.
Misterioso-119, Ed. Theatre institute in Brastilava, 2008, trad. slovaque de Zuzana Prochazkova.
Misterioso-119, trad. anglo-américaine de Chantal Bilodeau, 2005.
- Blue-S-cat, traduction italienne de Gianni Poli

Extraits

Extrait 1, Jaz (Editions Théâtrales)

D’abord
une note
puis une autre
note puis encore
une autre note
la même
comme on frappe à la porte une myriade de notes la même se frottant les unes contre les autres comme pour se tenir chaud une note de toutes les couleurs même de celle qui fut abolie de
l’arc-en-ciel un
flot de notes la
même de tous les
sons notes espiègles
turbulentes la même
se précipitant pour
arracher le secret du
silence explosant
souvent à peine
leur envol éclos
pour enfanter
d’autres notes la
même encore plus
imprévisibles
incandescentes
volcaniques et enfin
rythmer le Nom dont
on ne saura jamais la nommer.


Extrait 2, Ave Maria (à paraître aux Editions Lansman)

Tout à l’heure, en descendant de la sérénité radieuse des Plaines d’Abraham, avant de plonger dans la Basse-Ville, je me suis arrêté dans cette bibliothèque, rue Saint-Jean, bibliothèque Saint-Jean-Baptiste, anciennement église Saint-Matthew, là où il y a toutes ces tombes sur lesquelles le regard ne s’accroche plus. Il y avait là, à l’écart des regards enfouis dans les livres, un homme et une femme… Ils chuchotaient. Une scène étrange. Une séparation, je présume. L’homme a glissé sa main sous la table, entre les jambes de la femme et lui a susurré Dans le ciel ou dans la terre, où que tu ailles, je serai ton ombre. Aussitôt la femme a serré les cuisses pour arrêter la reptation de la main de l’homme. Et elle a murmuré dans une suffocation effarée Pas ici. Pas maintenant. Pas en ce lieu. Je t’ai dit : c’est fini. Ne profite pas de ma faiblesse. C’est fini. Envers lui j’ai péché. Envers lui tu as péché. N’en rajoutons pas. Qu’y a-t-il, a demandé dans un halètement l’homme, que l’on puisse encore rajouter au péché ? C’est fini, je te dis. Terminé… Arrête ou je crie ! Tu ne crieras pas, lui a répondu l’homme d’une voix sans aspérité. Sans âpreté. Tu le sais et je le sais. Sans que je te supplie, sans que je m’abîme en prières à tes pieds, tu vas ouvrir la supplique de tes cuisses afin que je m’y engouffre pour humer, maintenant et en ce lieu, l’âcre encens de l’apostasie qui te damne à moi. Alors la femme a giflé l’homme. Du narthex la bibliothécaire s’est dressée comme réveillée par la gifle cependant que tous les regards se levaient des livres pour se poser sur eux. La femme a traversé la nef de la bibliothèque, traversé le transept, traversé le chœur jusqu’à l’impasse de ce qui fut une absidiole du temps de l’église Saint-Matthew. La femme fuyait. L’homme, d’un pas tranquille, l’a rejointe dans l’absidiole. Les deux semblaient ignorer nos présences. Seuls au monde à l’intérieur de ce qui l’un à l’autre les damne.

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire