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Les écrivains / adhérents

Bruno Allain

Roman / Essais / Théâtre / Récits
photo Bruno Allain

Après avoir obtenu le diplôme d’ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures de Paris, Bruno Allain opte pour le métier d’acteur. Il joue de grands rôles du répertoire : Lorenzaccio, Hamlet, Perdican ou Rodrigue. Il écrit une vingtaine de pièces parmi lesquelles Assassinez-moi! (L’Avant-Scène), Quand la viande parle (Les Impressions Nouvelles), Eden Blues pour France-Culture ou L’Anniversaire (L’Amandier) représenté en 2005 au Théâtre de l’Étoile du Nord, des textes courts, des récits sur des personnages âgés atteints de maladies de la mémoire et un roman Monsieur Néplion (L’Amandier). Il écrit aussi pour les Arts de la rue (KMK, Krache théâtre…). Il est en 1998, 2003 et 2009 lauréat du Centre National du Livre. Il obtient une bourse Beaumarchais en 2005 pour Tel Père (publié prochainement chez Lansmann). Il travaille en résidence dans un collège (Utrillo, Paris 18ème) de 2003 à 2006, expérience relatée dans Viens écrire et tu verras (Éditions Punctum). Grâce au soutien de la régionÎle-de-France, il est en résidence d’écriture de mars 2008 à mars 2009 dans un foyer de Jeunes Travailleurs à Paris ; par ailleurs il tourne dans toute la France son spectacle en solo intitulé Inaugurations. Sa dernière pièce, La Ville suspendue, est créée en février 2010 par le Tanit Théâtre. Il est en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en mai 2010 où il travaille sur une pièce-paysage intitulée Perdus dans l’immensité dont chaque thème, issu d'un article de journal, mêle l'intime et le collectif. Il a été également administrateur de la SACD de 2006 à 2009. Il suit parallèlement une carrière de plasticien (visages, boîtes à cris, sculptures sur fil et autres gueulards).

http://www.brunoallain.fr
Bibliographie

Théâtre
– “L’Adieu” & “L’Interview”
in Rencontres à la Cartoucherie, éditions CRATER, juin 2000
Assassinez-moi!
Collection Les Quatre Vents, éditions l’Avant-Scène, juin 2002
– “Rubato Amoroso”
in Confessions Érotiques, éditions CRATER, mars 2003
– “Moi, je sais d’où”
in Fantaisies Potagères (coll. Les Quatre Vents), éditions de l’Avant-Scène, mai 2003
L’Anniversaire, éditions de l’Amandier, janvier 2005
– “L’alternance des cloportes”
in La Baignoire et les deux chaises, "le off"
éditions de l’Amandier, janvier 2005
Quand la viande parle, éditions Les Impressions Nouvelles, février 2005
– « Roman Fleuve épisode 3 »
in Roman Fleuve, éditions L’Entretemps, avril 2007
Inaugurations, éditions de l’Amandier, juillet 2009
Tel Père, éditions Lansmann, octobre 2010

Roman
Monsieur Néplion, éditions de l’Amandier, mars 2004

Récit
Âge et visages, éditions de l’Amandier, novembre 2002
Paysages Urbains, Publie.net, décembre 2008

Document
Viens écrire et tu verras, Punctum éditions, octobre 2007

En cours
Quand la viande parle au théâtre des Déchargeurs entre le 17 novembre et le 19 décembre 2015 - www.lesdechargeurs.fr/spectacle/quand-la-viande-parle et https://www.facebook.com/quandlaviandeparle/
– Exposition à la Mairie du 13è arrondissement avec mes camarades des Lézarts de la Bièvre du 1er au 11 décembre 2015, vernissage le 3 décembre à 18h30
– De retour de Guyane où j'étais en résidence et autres réalisations (Boites à cris, Villages visages...) , des images sur mon blog brunoallain.blogspot.fr/
– Et toujours l'atelier d'écriture régulier le mercredi 10h-13h au CRTH www.crth.org/index.php/theatre-acte-21-formation-pratique/formation-technique-de-comedien/ecriture

Extraits

Il s’est retrouvé un beau matin avec un truc pas beau à l’échographie
Un truc au rein
Paf ! a fait le toubib en découvrant la chose.
- Y dansons tout un avec le fossoyeur, lance Françoise pour le réconforter
Ta grand-mère, elle a ressuscité trois fois, tu feras sûr tout autant. Mieux même, j’ai vu qu’au Loto tu comptes comme un notaire, ça pourrait…
C’est qu’il a le cerveau dans la culotte, ajoute-t-elle à qui veut l’entendre, ça y atteindra pas le moral.
Il a continué avec le paf au dedans
Et le paf qu’on lui a enlevé et mis en bouteille
Et le paf qui est revenu ailleurs à l’intestin
Et comme ça trois fois
Trois fois que bye bye le fossoyeur
Alors maintenant
Vous comprenez
Il n’attend pas
Il vit.

Bruno Allain (extrait de S’emballent)

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L’Épouse : - Fais-moi un enfant.

Le Fils : - Un enfant…

L’Épouse : - Oui, un enfant.

Le Fils : - Là, tout de suite ?

L’Épouse : - Oui, tout de suite.

Le Fils : - C’est que je... Qu’est-ce que tu dis ?

L’Épouse : - Pourquoi attendre ?

Le Fils : - On se connaît à peine.

L’Epouse : - Et alors ? Moi, ça me suffit.

Le Fils : - 48h, ça te suffit ?

L’Épouse : - Je t’ai vu, j’ai su. À la première seconde. Tu étais là avec tes cheveux dans la bourrasque, ta voix en diagonale, le lacet défait de ta chaussure, un môme et en même temps du solide, du solide quelque part à découvrir, comme une île qui apparaît à marée basse, j’ai su.

Le Fils : - Ah oui euh.

L’Épouse : - Viens.

Le Fils : - Peut-être moi aussi, peut-être je ne sais pas, attends peut-être tellement la surprise. 48h, n’empêche euh pas beaucoup.

L’Épouse : - On ne s’est pas lâché. Depuis 48h, pas lâché d’un centimètre, d’une respiration, d’un regard, pas lâché des lèvres, pas lâché d’un neurone. C’est la preuve.

Le Fils : - Tu as dit toi-même : “de toute façon je n’aurai pas d’enfants”. Tu ne sais pas ce que tu racontes.

L’Épouse : - C’est vrai. Il m’a fallu 48 h. À la première seconde, j’ai su que c’était toi. Dans mon ventre, dans mon coeur. Seulement il m’a fallu 48h pour que ça atteigne la tête, mes doigts, le bout des pieds. Pour que ça m’atteigne toute entière, pour que je sois certaine et me le dise et redise et reredise, pour que ça vibre au diapason avec le monde. Maintenant je n’ai plus de patience. J’ai oublié ce que c’est. Fais-moi un enfant.

Le Fils : - S’il te plaît. Attends. C’est compliqué. Tu me submerges. Je ne peux pas, je ne peux pas si tu me submerges. Ça m’affole. En même temps ne t’arrête pas, j’aime bien que tu me submerges, je reconnais. J’aime que tu m’aimes, j’aime que tu m’aimes trop. C’est compliqué. Je voudrais décider. Je voudrais décider que tu m’aimes trop. Mais là tu me submerges sans que je sois averti. Laisse-moi juste un peu de temps. Juste un peu de temps pour que j’ai l’impression que c’est moi qui décide que tu m’aimes trop.

L’Épouse : - Le temps est une erreur. Quand on pense à demain, demain c’est déjà hier et la vie file entre tes doigts comme du sable sur la plage. Tu te retrouves au bord, tout au bord de l’éternité et tu te rends compte que tu n’as rien fait. Que tu n’as fait qu’imaginer que tu pouvais faire quelque chose. Et tu es plein de regrets. Non, non. Je ne m’arrêterai pas. Je n’ai pas une minute à perdre. Regarde : ton bras s’enroule exactement autour de ma taille.

Le Fils : - Laisse-moi te respirer. Laisse-moi dessiner ton visage. Même les yeux fermés, je peux déjà en retrouver les contours. Mes mains sont ma mémoire.

L’Épouse : - S’il te plaît, mon amour, ton romantisme à la con, basta. Je le vois bien : tu cherches à me distraire.

Le Fils : - Je ne t’ai même pas demandé en mariage.

L’Épouse : - On s’en fout. Bonjour monsieur le maire. Et sous votre pantalon, y a-t-il aussi un cordon bleu blanc rouge ? Surtout je ne veux pas de robe blanche. Promets-moi. Pas de robe blanche. Seulement rouge pétard, cramoisie à fond, pour faire chier les familles. Viens.

Bruno Allain (extrait de Tel Père)

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
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