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Les écrivains / adhérents

Georges Guillain

Poésie
photo Georges Guillain

Georges Guillain sait qu'il n'occupe qu'un petit espace ridicule sur le globe. Mais il entre parfois dans le tableau comme un grand lépidoptère laissant un peu de ses poudres jaunes au glacis trompeur des feuilles. Bombyx ou machaon il révise à son tour les échelles. Il se fait peintre. Il a l'œil.
Principalement occupé depuis une dizaine d’années à promouvoir la littérature contemporaine, comme chargé de mission à la Direction Académique des Arts et de la Culture de Lille, il a formé, entre autres, un grand nombre d’enseignants à l’accueil des écrivains, à la réflexion sur l’écriture et a fondé le Prix des Découvreurs, devenu en 2000 un prix national visant à faire lire, au plus grand nombre possible de lycéens, la poésie qui s’écrit de leur temps. Il collabore à la Quinzaine littéraire où il a signé quelques dizaines d’articles sur les auteurs les plus variés, d’Ariane Dreyfus au poète américain W.S. Merwin, en passant par Michaux et Aragon.
Sa formation de professeur de lettres l’a conduit à chercher principalement à transmettre, à partager. A saisir la littérature comme une aventure sans cesse renouvelée qui s’inscrit dans le temps. Le temps long des livres qui survivent aux auteurs qui les ont écrits.
Sa sensibilité particulière le pousse à préférer les questions inattendues aux réponses convenues. Et les années qui s’accumulent l’ont libéré de bien des choses apprises.
Drôle, direct, parfois provocateur, il aime les rencontres pour ce qu’elles apportent de découverte, de déroutant. Pour le risque qu’elles constituent et l’énergie qu’elles libèrent quand elles sont réussies.
Poète, il ne se fait pas d’excessive illusion sur l’importance d’un travail qu’il considère pourtant comme essentiel, pour lui. Il écrit pour y voir clair. Un peu plus clair. Eprouver aussi sa part très relative de conscience et de liberté dans un monde où la pensée n'est désormais qu'une figure de bord, n'indiquant plus aucun centre.
Tandis que sous le rideau tombé des couleurs tout nous aspire dans le noir.

Bibliographie

Publications
– Vignettes : petites encres noires pour paysages bien tranquilles : Unimuse (Belgique) Prix Casterman 95
– un seul jour sans rimbaud : éditions P.P.P. Grand Prix de la ville de Béziers 1997
– comme existé… : Ecrit(s) des Forges (Québec )1997
– l’hiver est une main précise : Ecrit(s) du Nord 2000
– Déplacement du poème dans l’espace à plus de 30 kms. / seconde Livre d’artiste réalisé à 6 exemplaires avec le peintre Rémi Darbre juin 2007
– Petite ménagerie avec restes de chien merles livre d’artiste en collaboration avec le peintre Monique Tello Editions Rehauts septembre 2008
– Diverses publications en revues : Le Mâche-Laurier, Triages, Aujourd’hui-Poème, Mensuel littéraire et poétique, Rétroviseur, Lieux d’être, Estuaires, Autre Sud, Rehauts, l’Atelier de l’Agneau…
– Biographie de Jean Rictus pour l’édition des Balades en Pas-de-Calais paru aux éditions Alexandrines.
– A rassemblé pour le compte des Editions d’art Anakatabase, les textes des auteurs contemporains pour la série intitulée : Epreuves avec la lettre (visible à la Galerie Herzog Paris ) ( exposition au Carrousel du Louvre en novembre 2002 )

Interventions
Diverses lectures publiques : Bruxelles (Théâtre-Poème), Paris (Galerie Herzog, SGDL, Arboretum), 24 heures du Livre du Mans, Salon du livre de Caen, Lodève, Nantes, Lille, Rennes, Clermont-Ferrand…
Invitations au Festival international de Trois Rivières Québec, au Salon du Livre de Paris sur l’écriture biographique, au Salon du Livre de jeunesse de Montreuil, Maison de la Poésie de Saint-Quentin les Yvelines…
Animation de rencontres et d’ateliers d’écriture

Extraits

1. extrait d’une Histoire d’Il tiré d’un recueil à paraître intitulé Parmi tout ce qui renverse :

un monde ! c’est un monde ! s’emporte Il trouvant étrange
d’habiter tranquillement sa trop grande maison
quand d’autres à son sens moins coupables sont jetés
au fond d’une prison pour un chèque falsifié un geste
revenu de l’enfance ou comme lui d’une tristesse étroite
qui s’entête aujourd’hui à braver monte plus haut
que le marronnier centenaire qui bouche la fenêtre
de la cuisine où il écoute la radio puis retombe
d’un coup aussi vite que le lait

*

bienvenue à ce qui passe quand même

ce matin fait beaucoup plus que son âge
les vivants vivent avec

peine

alors Il se demande
rescapé d'une arrière cour alourdie de friture

quelle chose sur ce globe reste ferme
comme la chair heureuse et rose
des pommes de terre


2. Extrait de Déplacement du poème dans l’espace à plus de 30 kms/seconde

Les mots te parlent par erreur parole pareille à la fausse face des guérisseurs taillée à même le bois toujours vif de la langue et qui sauve. Ainsi compris dans ton humanité patraque tu attends sans bien savoir ce que cela signifie qu’un peu de l’esprit du monde parvienne à toi te délivre de cette tension que fait l’informe l’empêchement du vrai dans les paroles incapable autrement de présence perdu comme au milieu d’hiver dans une maison longue.
Alors rime à quoi de mettre aujourd’hui bout à bout ces lignes comme des cartes et t’obliger à cette patience quand devant toi tant de vrais livres t’appellent de tout leur poids leur couverture soignée au titre capital qui t’impressionne VIE et DESTIN De PROFUNDIS AMERICAE LE GRAND RECUEIL et tu pourrais en rallonger la liste mais non tu te reprends à conduire un peu plus loin ton petit cortège de mots attendant que plus ou moins rapidement et sans que tu en saches jamais la raison leurs figures s’éclairent et justifient encore que tu ne sois pas avec ceux que tu aimes parti faire courir le chien ou descendu admirer pour la nième fois dans le jardin le blanc déjà des primevères.
D’ailleurs est-ce si simple d’écrire simplement sans t’encombrer des précautions dérisoires du style de te parler désormais comme à toi-même pour n’être plus l’allégorie d’autre chose que d’une pulsion de ce que Freud appelle dans un livre de 1915 non pas instinkt mais trieb presque la guerre un appareil sûrement compliqué de forces toujours au bord de s’accomplir mais sans maîtrise l’écran sur lequel ainsi tu les exprimes n’existant plus dans la surface en tous cas pas davantage que le tableau devant toi sur sa toile inscrit désormais dans le geste enlevé de l’artiste qui ne comptait lui survivant que sur ton œil.

Lieu de vie

Hauts-de-France, 62 - Pas-de-Calais

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire