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Les écrivains / adhérents

Hafid Aggoune

Roman
photo Hafid Aggoune

Je suis né à Saint-Étienne en 1973 avec le vert des yeux de ma mère et du maillot de Saint-Étienne.
Après mon bac, j'ai quitté ma ville natale pour vivre à Lyon, financé des études supérieures par différents petits emplois (réceptionniste d'hôtel, livreur de pizza, vendeur de chaussures, barman, garçon au pair), tout en écrivant de la poésie, un important journal et ce qui deviendra mon premier roman, Les Avenirs.
Licencié en lettres modernes et en histoire de l'art, titulaire d'un DUT Métiers du livre, j'ai a vécu à Aix-en-Provence, Venise et Paris où j'ai choisi de me fixer en 2002.
En septembre 2004, j'ai publié Les Avenirs (éditions Farrago), récit accueilli de manière très positive par la critique et les libraires, récompensé par deux prix littéraires. Pour mon second roman, Quelle nuit sommes-nous ? (éditions Farrago), paru à l'automne 2005, la critique a confirmé les qualités d'un jeune écrivain exigeant et discret que je tente de devenir en me consacrant exclusivement à l'écriture, au prix de nombreux sacrifices matériels.

Les thèmes
"J'évoque de façon récurrente les thèmes de l'exil intérieur, de la solitude, du rêve et du dépassement de soi, en soi et dans l'espace. Les démons qui nous habitent, nos cicatrices encore vives du passé, la difficulté de vivre en harmonie avec soi et la quête de liberté malgré les plaies de nos histoires et de l'Histoire, je pense, fondent les sources de mon écriture.
Les souffrances de l'enfance jouent un rôle primordial aussi, dans le sens où l'enfance ne peut jamais être revécue ou réparée. Elle est le terreau, les racines par lesquelles nous essayons de devenir des hommes et des femmes libres, justes et libres.
A vrai dire, je résume en quelques mots des choses complexes qui arrivent lorsque j'écris, de ces choses innommables, difficilement accessible, choses de l'être au sujet desquelles il est ardu d'avoir un propre recul et un jugement définitif ou exhaustif.
Pour finir, mon rapport à ma langue maternelle, natale, le français, est central. Évoqué dans Les Avenirs par le biais d'une fiction, mon exil précoce sur une terre qui n'est pas la mienne, l'Algérie, de 2 ans à 4 ans, a creusé le sillon des pages présentes et celles à venir de mon identité d'écrivain. Ces deux années sans ma mère (et sans mon père aussi, dans une moindre mesure, cette absence a été moins douloureuse en profondeur et dans l'inconscient) m'ont appris le manque, le poids de l'amour dans une vie, et donné conscience de l'espace et de la place de l'Autre. Là-bas, avant même d'être une personne j'étais l'étranger. Revenir en France, c'était revenir au monde et, paradoxalement, ne plus être étranger.
Les affres de ma solitude d'enfant, solitude née dans l'ailleurs, m'ont conduit d'abord au dessin, à la peinture, puis très vite à la lecture et à l'écriture.
Lire m'a sauvé la vie. Écrire m'apprend à vivre."

http://www.hafidaggoune.com/accueil.html
Bibliographie

Anne F. ed. Plon / Miroir, 2015
Et la colère monta dans le ciel rouge et noir, Storylab, 2014
Rêve 78, collection Joëlle Losfeld, Gallimard, 2009
Premières heures au paradis, éditions Denoël, 2008
Les Avenirs, éditions Farrago, réédition Storylab, 2013
prix de l’armitière 2004, prix Félix Fénéon 2005
Quelle nuit sommes-nous ?, éditions Farrago, 2005
Rue des fugues, Siècle 21 numéro 7 (revue semestrielle)

Extraits

Hafid Aggoune, Les Avenirs, éditions Farrago

« C'est à cause de la mort, c'est toujours à cause de la mort, partout, à toutes les époques, pour chacun d'entre nous, ce qui arrive et ce qui n'arrive pas, parce qu'il n¹y a rien à quoi se tenir, il n'y a rien et le vide tourne autour du vide et dans cette vie il faut apprendre à vivre avec ce vide, apprendre à le combler de vie, apprendre à voir derrière les images, apprendre à jouir sous les bombes, les crachats, les injures, les trahisons, les exils, les déportations, les silences, les cris et tous les manques, apprendre à danser dans les bras sans corps du néant, apprendre à être fier de soi, à s'aimer soi, à aimer l'autre parce que chacun est un étranger, parce que personne ne se ressemble, apprendre à aimer cette vie et ce monde qui recommencent toujours, parce que nous sommes fragiles.»


Hafid Aggoune, Quelle nuit sommes-nous ?, éditions Farrago

«Je sors un livre du sac noir qui en regorge, le premier qui vient, ouvert au hasard.
La page est un cliché en noir et blanc.
Un homme entouré d'objets nous regarde.
C'est l’atelier de Francis Bacon.
Ces choses éparses ressemblent à des fantômes l’accompagnant dans son quotidien. L’homme semble faire corps avec le chaos. Il appartient à son espace. Son art le compose, l’englobe. Il s’y noie comme l’alcool vous prend votre vie. C’est la passion. La peinture est son corps. Son corps est dans les tubes, prêt au cri sur la toile.
J’imagine toute cette poussière, la peau du temps sur le monde.
L'homme est assis dans une posture étrange, au milieu de la pièce : une fosse de tubes, chiffons secs et matériaux aux origines à jamais perdues, cahiers, classeurs empilés, croquis, ébauches.
Il regarde notre laideur.
Son regard nous traverse, nous taille. Il nous ouvre au scalpel. La peau s’écarte sans résistance. Les os craquent. Nos visages se tordent. Nos êtres montrent les affres, les peurs, les cicatrices, la beauté cachée de notre plus belle humanité.
Défigurés, nous existons enfin.»


Hafid Aggoune, Quelle nuit sommes-nous ?, éditions farrago

«Fuis, chasse la honte de ton corps, arrache la culpabilité de ta tête, griffe les remords, échappe-toi, pense à toi, protège l'amour qui te contient, que tu contiens, garde-le pour tes pas sur terre, donne-le aux visages dont tu ignores tout, préserve tes caresses pour la peau qui te rend la félicité.
N'aime pas, n'aime plus quand l'autre est absent à lui-même, absent à toi, laisse le vent l'emporter.
Toi, ton corps, ta bouche, tes mains, à toi, de toi, pour toi.
Cours, vole, regarde le monde, il est plus grand que tes tristesses, vis, sois cruel, égoïste généreux, cherche-toi. Plus tu seras toi-même, plus tu seras limpide et clair.
Donne à qui sait lire ton âme, fuis qui la déchire, car tu n'as pas le temps.»

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Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

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