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Les écrivains / adhérents

Isabelle D. Philippe

Essais / Scénario / Traduction
photo Isabelle D.  Philippe

Isabelle D. Philippe est née et a grandi à Toulouse. Son CAPES de philosophie et ses études de langues anciennes la destinaient à l’enseignement, mais elle a préféré s’intéresser aux revues tous médias avant de se consacrer aux travaux d’écriture. Pour l’amour de l’art (contemporain) et de la langue anglaise, elle a commencé à traduire des textes de l’underground américain (Richard Foreman, Dan Graham…). Art Présent, Créatis, Erres, Doc(k)s, Ciné-Melba faisaient alors la pige à Art Press et aux Cahiers du Cinéma. Isabelle faisait la navette entre la Ville Rose et la Ville Lumière. Depuis l’enfance, elle puisait dans la bibliothèque familiale des éditions rares de Jean Cocteau et des poches de littérature étrangère. Elle entendait parler du cercle littéraire et artistique d’Alger : Albert Camus, Emmanuel Roblès, Raoul Tarrou, Edmond Charlot, Sylvain Dhomme… Le monde des lettres, l’édition, elle en a toujours rêvé obscurément. Arrivée à Paris, elle est allée toquer à la porte des éditions Gallimard. Robert Soulat, alors directeur de la Série Noire, lui a donné des « polars » à traduire sur sa vieille Underwood. Elle était payée au lance-pierre, mais les moments qu’elle passait au sous-sol du 7, rue Sébastien-Bottin restent à jamais gravés dans sa mémoire. Dans le bureau tapissé de livres noir et jaune, elle a croisé Robin Cook, Didier Daeninck, Samuel Fuller et tutti quanti, parlé verlan et entendu les potins les plus extravagants de Paris. Et c’était parti ! Pour une déracinée, fille d’un immigré catalan et d’une Française d’Algérie, la traduction est une planche de salut qui l’aide à surfer sur les vagues à l’âme de l’exil. Tantôt sur la crête, tantôt en apnée, Isabelle louvoie pour tracer sa route. Plus tard, bien plus tard, il y a eu l’année Nobel de Doris Lessing (2007), dont elle a traduit plusieurs ouvrages. IDP a aussi travaillé sur les livres de l’auteur pop américain Michael Chabon. Incorrigible, elle reprend déjà ses incursions hasardeuses sur d’autres territoires dont elle n’a pas toujours la carte. Et cetera, et cetera…

Bibliographie

2011 : Co-direction d’ouvrage, avant-propos, traduction :
Graham Green, La Chaise vide et autres récits, éd. présentée par François Gallix et Isabelle D. Philippe, BouquinS, Robert-Laffont
2010 : Coordination éditoriale :
Geoffrey Chaucer, Œuvres complètes, éd. d’André Crépin, membre de l’Institut

Traductions
2012: Paula Spencer, Roddy Doyle , Pavillons, Robert Laffont
2012: Les Partenaires, John Grisham, Robert Laffont (avec Abel Gerschenfeld)
2012: Les Dames de Grâce Adieu, Susanna Clarke, Robert Laffont
2011 : Geoff Dyer, Voir Venise, Mourir à Varanasi, Denoël
2010 : Harold Pinter, Un verre à minuit, L’Arche éditeur ; Mark Crick, Le jardin de Machiavel, Baker Street – pastiche d’Alan Bennett ; Geraldine Brooks, La solitude du Dr March, Belfond (Pulitzer 2006) ; Michael Chabon, Les Princes Vagabonds, Robert Laffont
2009 : Michael Chabon, Le Club des Policiers Yiddish, Robert Laffont
2008 : Mark Crick, La baignoire de Gœthe, Baker Street – pastiche de César ; Lucy Moore, Maharanis, Payot & Rivages
2007 : Doris Lessing, Discours de réception du prix Nobel de littérature ; Michael Chabon, La Solution Finale, Robert Laffont ; Doris Lessing, Un enfant de l’amour, Flammarion ; Susanna Clarke, Jonathan Strange & Mr Norrell, Robert Laffont
2006 : Mark Crick La soupe de Kafka , Flammarion – pastiche de Homère ; Toni Bentley, Ma Reddition, Maren Sell
2005 : Doris Lessing, Les Grands-mères, Flammarion
2004 : Doris Lessing, Le Rêve le plus doux, Flammarion
2003 : Michael Chabon, Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay, Robert Laffont (Pulitzer 2001)
2001 : Doris Lessing, Mara et Dann, Flammarion
2000 : Harold Pinter, Autres Voix, Buchet-Chastel ; Angela Carter, Vénus noire, Christian Bourgois Éditeur
1999 : Angela Carter, Le Magasin de jouets magique, Christian Bourgois Éditeur
1998 : Jeanette Winterson, Art et Mensonges, Feux Croisés, Plon
1997 : Roddy Doyle, La Femme qui se cognait dans les portes, Robert Laffont
1996 : Roddy Doyle, The Commitments, Robert Laffont…

Traductions et notes de lecture en revues
2008-2009 : Notes de lecture pour Europe n° 947 et 961 (sous le pseudo Nikki Copper)
2007 : L’Infini, n° 100, Doris Lessing, Écrire (son) autobiographie,
2005 : L’Infini, n° 92, Doris Lessing, Censures ; Jeanette Winterson, La sémiotique du sexe
1991 : La Nouvelle Revue Française, n° 466, Jeanette Winterson, Le sexe des cerises

Avant-propos et postfaces
2009 : « L’éternel exil », Cahiers Bernard Lazare
2008 : « De Roger-la-Grenouille à Cocotte jolie », Mélanges de langue, de littérature et de civilisation offerts à André Crépin, Université de Picardie 06
2007 : « Un pavé dans la mare aux lettres anglaises », Bifrost, La Revue des Mondes Imaginaires, n° 47

Secrétaire d'édition aux éd. Phébus (mars 2003/mars 2004)

Collaborations artistiques
2012 : Une Saison de Nobel
Samedi 28 avril 2012 à 14h30 au Grand Palais
Doris LESSING Prix Nobel : 2007 Grande-Bretagne (1919-)
Mara et Dann - Flammarion
Présentation par Isabelle D. Philippe, traductrice
Lecture par Sarah Biasini, en français et en anglais.

2011 : Coscénariste d’un 52 mn : Keur Massar, la médecine africaine, une efficacité étonnante, film de Chantal Perrin
1984 : Assistante de production pour Antoine Lefébure, Havas : festival de Cannes
Exposition février 1979, 49 artistes contemporains, Université Toulouse-Le Mirail : membre du comité d’organisation
Comité de rédaction, Revue Art Présent ; Directrice de la publication, Revue Erres

Extraits

Remarque à la Wittgenstein

Un traducteur est fasciné par le miroir de l’interface linguistique, mais il ne doit surtout pas passer de l’autre côté, devenir bilingue, sinon il perd paradoxalement sa dualité, sa duplicité. Il se met alors à penser dans l’autre langue, à utiliser les catégories de l’autre pensée dans ses propres catégories de langue, et ne peut plus jouer à ce double jeu qu’est la traduction. Pour pouvoir passer un message, il faut savoir garder sa préférence. Oublier sa dualité revient à se priver des délices de l’« embarras du choix ». Est-ce cette double vie, cette clandestinité, condition de la liberté du messager, qui rendrait l’acte de traduction « vaguement indécent » ? Seul ce choix, en tout cas, permet de faire entendre dans la langue-cible la rumeur, l’écho diffus de la langue de départ , comme un double sens transformationnel. Impératif catégorique : Ne pas tomber dans « tous les aplatissements du “traduit-du” ».


Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris