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Les écrivains / adhérents

Jean-Marie Defossez

Roman / Jeunesse
photo Jean-Marie Defossez

Jean-Marie Defossez est né en 1971 en Belgique et vit aujourd'hui en France, dans l'Essonne.
Selon lui, l'auteur est juste le passeur qui remonte le fil de la vie, poussé par les souffles du monde. L'essentiel n'est donc pas lui, mais ce qu'il "livre" à la force de son cœur. Ecrire pour dire dans l'espoir de faire grandir, tel est le moteur de cet auteur.

http://jmdefossez.canalblog.com
Bibliographie

– La vengeance de Crabouille (Bayard Poche, 2002, 2006)
– Aïninak (Bayard Poche, 2003)
– Capitaine Brochet (Casterman, 2003)
– L'étincelle (coll. Métis, Rageot, 2004) 9 prix régionaux.
– Les Enfants-Soldats (coll. Petits Rebelles, Michalon, 2004)
– Face Nord (coll. Tribal, Flammarion, 2005) Prix Farniente.
– Quand l'amour s'en mail (coll. Métis, Rageot, 2006)
– La fiancée du désert (coll. 12 +, Nathan, 2006)
– L'étoile de Sagarmatha (coll. 12 +, Nathan, 2007)
– Envol pour le paradis (Millézime, Bayard, 2008)
– Un présent imparfait (Seuil, 2008)

Et la série des Sauvenature

– Pandas en danger ! (Père Castor - Flammarion, 2006)
– Menace sur les tortues (Père Castor - Flammarion, 2006)
– Dauphin prisonnier (Père Castor - Flammarion, 2007)
– Le vol du condor (Père Castor - Flammarion, 2007)
– SOS Bonobos (Père Castor - Flammarion, 2008)
– Gare aux loups (Père Castor - Flammarion, 2008)
– De l’air pour la planète (Père Castor - Flammarion, 2009)

Extraits

Extrait d’un roman à paraître chez Bayard Jeunesse en juin 2009

Les yeux de David brillaient. A treize ans il était toujours en CE2, mais le jeune enseignant qui remplaçait le maître avait eu une bonne idée.
- Toi mon garçon, pendant que les autres calculent, tu prends une feuille et tu inscris dessus ce que tu veux.
David avait réfléchi un instant avant de coucher sur le papier blanc :

J'MMMMMe la nature.
Elle est ma seconde famille, mes seconds parents.
Car la forêt est mon re-Père et le ciel, mon fir-Maman.
J'MMMMMe aussi l'à-vie, qui s'écrit ainsi par ce que, même si elle change de forme, elle n'est jamais finie.

Depuis toujours David trempait sa plume dans l'encrier de son cœur. Il feintait, coupait, dribblait jusqu'à ce que le maître sorte son stylo rouge et siffle :
- Fautes !
Malgré ses dictées rougies, David ne démordait pas. Jamais il n'écrirait 'j'aime' avec un seul et minuscule "m". Il avait cherché au dictionnaire et décidé qu'aimer était trop "Merveilleux, Mirifique, Magique, Mirobolant, Magnifique !"
A l'opposé, il réduisait la "haine" à un simple 'n' pour la désarmer un peu en la privant de 'h'. Et parce qu'une chose aussi terrifiante, estimait-il, ne méritait pas mieux.
L'enseignant hocha la tête.
- Mon garçon, tu es étonnant. Si tu acceptais, lorsqu'il le faut, de respecter les règles…
David se pressa d'ajouter au bas de son texte :

J'en-freins lè règles qui n'èdent personne,
qui m'enfèrment ou qui "mentent ferme"

La classe finie, David enfourcha une vieille bicyclette rouillée à la selle de cuir racornie. Ses parents lui en avait bien offert une neuve, brillante comme un sous neuf, mais il préférait celle-là qui avait appartenu à son grand-père.

Trois kilomètres d'une route empierrée, tendue comme un fil clair du village de Goldwood au bord de la forêt. Un chemin en pente douce, bordé de fougères durant l'été. Un ancien chalet mi-bois mi-pierre, qui veille au bord d'un lac, solitaire.
David, rentré chez lui, offrit à sa mère une tour d'amour avec ses bras.
- Je t'aime, Maman.
- Mon ange, souffla Mme Deans entre deux baisers. Ta journée s'est bien passée?
- Je crois. Le remplaçant du maître a dit que j'étais étonnant. C'est gentil ou c'est méchant?
- Je dirais que c'est gentil.
- Quand il a corrigé les calculs des autres, j'ai levé la main pour expliquer que un plus un ne donnait pas forcément deux. Tout le monde à ri. Je ne comprends pas ce qui les amuse. Mais j'ai été content parce que, tu le sais, j'aime rendre joyeux les gens.
Mme Deans fit avancer son fauteuil roulant pour caresser d'une main les cheveux son fils, châtains bouclés, pareils au siens.
- Tu es un merveilleux petit écureuil qui grimpe au arbre, dit-elle. Eux, sont cloué à terre avec de gros pieds d'éléphant. Ils n'en reviennent pas de tes cabrioles alors ils rient, forcément, et quelque part au fond de leur cœur, ils t'envient.
David affectionnait particulièrement les écureuils. Il sourit, heureux de l'explication de sa Maman.
- Je voudrais ressortir un peu, dit-il. On mange quand?
- Tard, mais ne ferais-tu pas plutôt tes devoirs? Ton père rentre aujourd'hui. Tu serais tranquille le reste du week-end et il serait heureux de te voir au travail.
- Je sais très bien que Papa rentre aujourd'hui, nous somme vendredi. Mais le remplaçant n'a rien donné à faire. Il y a juste…
David passa derrière sa mère, ouvrit son cartable et posa sans bruit un livret jaune sur la table. Le temps que Mme Deans se retourne…
- David? Ou es-tu?
David n'entendait pas. Il était déjà dehors et courrait vers la forêt. Au loin quelques vieux arbres écartaient leurs branches pour mieux l'accueillir.

Lieu de vie

Île-de-France, 91 - Essonne

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques