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Les écrivains / adhérents

Jean Portante

Poésie / Roman / Essais / Théâtre / Traduction
photo Jean Portante

Jean Portante est venu à l’âge de 33 ans à l’écriture. Avant, il a étudié en France, à Nancy, et était tour à tour agitateur dans la foulée de mai 68 et professeur de français. En 1983, alors qu’il écrit son premier recueil de poèmes, «Feu et boue», il s’installe à Paris. De longs séjours en Amérique latine l’ont familiarisé avec la langue espagnole et, parallèlement à son travail d’écriture, Jean Portante développe depuis plus de vingt ans une activité de traducteur (notamment de Juan Gelman, mais aussi de Gonzalo Rojas, de Jerome Rothenberg, d’Ulrike Draesner et de dizaines de voix poétiques de langue espagnole, allemande, anglaise ou luxembourgeoise). Ses propres livres sont largement traduits.

Au Luxembourg il est chroniqueur à l’hebdomadaire Le Jeudi et à la Radio socioculturelle. En France, il est membre de l’Académie Mallarmé et du jury du Prix Apollinaire. En 2003, il a reçu le Grand Prix d’automne de la Société des gens de lettres, pour l’ensemble de son œuvre, ainsi que le Prix Mallarmé. Auparavant, son roman Mrs Haroy ou la mémoire de la baleine, lui avait valu, au Luxembourg, le prix Servais (meilleur livre de l’année, tous genres confondus), prix qu’il a obtenu de nouveau en 2016, cette fois pour son roman L’architecture des Temps instables paru chez PHI. En 2011, son œuvre a été couronnée par le Prix national Batty Weber, alors qu’en France il a reçu la même année le Prix Benjamin Fondane. En 2013, sa traduction des poèmes de Juan Gelman, lui a valu le Prix Alain Bosquet.

Au Luxembourg, il a fondé en 2009 la revue littéraire TRANSKRIT, consacrée à la traduction de la littérature contemporaine. En France, il est à l’origine, avec Jacques Darras et Jean-Yves Reuzeau de la revue INUITS DANS LA JUNGLE, dont le premier numéro est paru en juin 2008. Il dirige d’autre part en France la collection Les Cahiers latins initiée par Claude Couffon aux Editions Caractères, et codirige avec Jacques Darras la collection Les Passeurs d’Inuits au Castor Astral.

http://www.jeanportante.com
Bibliographie

Romans
– Projets pour un naufrage prémédité. Ed. PHI, Luxembourg, 1987
– Un deux cha cha cha. Ed. PHI, Luxembourg, 1990
Mrs Haroy ou la mémoire de la baleine, Editions PHI, Luxembourg, 1997
réédité sous le titre
– La mémoire de la baleine. (préfacé par Ismail Kadaré). Le Castor Astral, Paris 1999 et sorti en livre de poche aux éditions PHI en 2008 .
– Mourir partout sauf à Differdange. Roman. Editions PHI, Luxembourg, 2003
– L'Architecture des temps instables, roman, Editions Phi, Luxembourg, 2016

Poésie
– Feu et boue, Editions Caractères, Paris 1983
– L’instant des nœuds, Editions Saint-Germain-des-Prés, Paris 1984
Méandres, Editions du Guichet, Paris 1985
– Horizon, vertige & italie intercalaire, Editions Arcam, Paris 1986 (Prix Rutebeuf)
– Ex-odes, Editions PHI, Luxembourg 1991
– Ouvert fermé, Editions PHI/L’Orange Bleue 1994
– Effaçonner, poèmes. Editions PHI/Ecrits des Forges. Luxembourg/Québec 1996
– Point. Poèmes. Editions PHI/L’Orange Bleue 1999.
– La morte del padre. En plein edizioni. Milan 1999
– La pluie comme un œil. Poèmes. Editions Empreintes, Lausanne 2001
– L’étrange langue. Poèmes. Editions Le Taillis Pré, Namur 2002 (Prix Mallarmé)
– L’arbre de la disparition, poèmes, Editions PHI/Ecrits des Forges, Luxembourg/Québec 2004
– La cendre des mots. Anthologie personnelle. Editions Le Castor Astral, Paris. Juin 2005.
– Le travail du poumon, Editions Le Castor Astral, Paris, mars 2007.
– Je veux dire, poème, Editions Estuaires, Luxembourg, novembre 2007
– En réalité, poème, Editions PHI, Luxembourg, juin 2008
– La réinvention de l'oubli. Editions Le Castor Astral, Paris, 2010
– Conceptions, Editions PHI, Luxembourg, juin 2012.
– Après le tremblement, Editions Le Castor Astral, Paris, juin 2013.
– Richter, Editions Caractères, janvier 2014.
– Le travail de la baleine, Poèmes 1983-2013, Editions PHI, Luxembourg, juin 2014
– L’Aquila, avec des dessins de David Hébert, Editions Les Vanneaux, juin 2015
– La tristesse cosmique, éditions PHI, 2018
Théâtre
– Le mariage de Pythagore, Teatro Vivace, Luxembourg 1995
– Destin Destination. Théâtre. Editions PHI, Luxembourg 1998
– Hexaméron. Dernier jour, suivi de Orphée au pays des mortels. Editions PHI, Luxembourg. 2011

Essai, Anthologie
– Allen Ginsberg. L’autre Amérique. Essai. Le Castor Astral, Paris, 1999.
– Anthologie luxembourgeoise. Poésie. Ecrits des Forges, Trois-Rivières 1999
– Journal croisé d'un tremblement de terre. Editions Convivium, Luxembourg, 2010
– Florange sans fin, Editions Créaphis, Lyon 2013
– Avec du soleil sous la semelle, Onze poètes mexicains d’aujourd’hui, Editions Caractères, Paris, 2016
À paraître :
– Automne 2016. Yvan Goll, Poète sans Terre, Editions Caractères, Paris.

Livres d’artistes
– Promenade nocturne dans l’étang en fleur. Poèmes. Avec le peintre Paul di Felice et le compositeur Roland Kaber. Editions Kulturfabrik, Luxembourg 1984
– Point dappui. Poèmes. Avec le peintre Scanreigh. Café des attributions, éditeur. Eymoutiers, 1999
– Point de suspension. Poèmes. Avec le peintre Marek Sczcesny. Editions PHI, Luxembourg, 1999
– L’olive provisoire, poèmes, avec la peintre Anne Slacik. Editions Trans-Signum, Paris mars 2004
– Rue du Nord, poèmes, avec la peintre Yarmilla Vesovic, Editions l’Eventail, Tours mars 2004
– La hache du pourquoi, poèmes avec Anne Slacik, Paris mai 2004
– Le charbon descend, poèmes, avec Anne Slacik, Ed. Lucien Schweitzer, juillet 2004
– Tous les feux sont éteints, poèmes, avec la peintre roumaine Augusta de Schucani. Éditions ICI & AILLEURS, Paris décembre 2004.
– L’histoire est finie, poèmes avec le peintre luxembourgeois Jean-Marie Biwer, Ed. Red Fox, Irlande, mars 2005
– Puisque je fouille dans les mots humides, avec la peintre française Anne Slacik. Éditions Brèche, Alain-Lucien Benoît, Rochefort du Gard, France, avril 2005
– Les amants/le souffle, avec la peintre Génia Golendorf. Editions TransSignum, Paris, mars 2006.
– Le partage des (p)eaux, avec la peintre Wanda Miluheac. Editions TransSignum, Paris, 2008
– Ce qui advient et ce qui n'advient pas, avec le peintre Robert Brandy.
Redfox Press, Irlande, 2010

Traductions
– La dernière traversée de la Manche, de Pierre Joris. Poèmes. Editions PHI, Luxembourg 1995
– Hiver clinique, de Ioana Craciunescu. Poèmes. Editions PHI, Luxembourg 1996
– L’épiphanie de l’alphabet, de Maria Luisa Spaziani, Editions PHI. Poèmes Luxembourg 1997
– La cathédrale en flammes, de Guy Rewenig. Roman. Editions du Castor Astral. Paris 1997
– Obscur ouvert, de Juan Gelman. Editions PHI. Poèmes. Luxembourg 1997
– Christ avec renard urbain, de John F. Deane, Editions PHI. Poèmes. Luxembourg 1999
– Poèmes quotidiens, de Esteban S. Cobas. Editions Indigo, Paris 1999
– La nuit avant de monter à bord, de Daniel Samoilovitch. Editions PHI. Poèmes. Luxembourg 2001
– Salaires de l’impie et autres poèmes, de Juan Gelman. Editions PHI. Poèmes. Luxembourg 2002
– Un nirvana cruel, de Jerome Rotheberg. Editions PHI. Poèmes. Luxembourg 2002
– L’illuminé, de Gonzalo Rojas. Editions Myriam Solal. Poèmes. Paris 2003
– Par dessus l’épaule du poème, de Milan Richter, traduction collective, dans le cadre des ateliers de traduction de la poésie contemporaine de l’IPW. Editions PHI, Luxembourg, 2005.
– Travaux en vert, de Simona Popescu, traduction collective, dans le cadre des ateliers de traduction de la poésie contemporaine de l’IPW. Editions PHI, Luxembourg, 2007.
– Alexis Gómez Rosa. Espace où tout est bord, traduit de l'espagnol - Saint-Domingue. Ed Horizontes insulares. Canaries, 2010
– Reina María Rodríguez. María Mariosh, traduit de l'espagnol – Cuba, Ed Horizontes insulares. Canaries, 2010
– Víctor Rodríguez Nuñez. Une étrange odeur de monde, traduit de l'espagnol – Cuba, Ed. L'oreille du loup, Paris, 2011
– L'Amant mondial, de Juan Gelman, Editions Caractères, Paris, 2012.
– La solitude de l'abeille, de Tzveta Sofronieva, Editions L'Oreille du Loup, Paris, 2013.
– Pologne / 1931, de Jerome Rothenberg, Editions Caractères, Paris 2013.
– Traductions / Les autres, de Juan Gelman, Editions Caractères, Paris 2014.
– Reste d’hirondelle, d’Ulrike Draesner, Le Castor Astral, Paris 2015
– Le flou de l’animal, de Jorge Boccanera, L’oreille du loup, Paris 2015
– Le manuel des miroirs de Piedad Bonnett, Caractères, Paris 2015

Discographie
CD La Strana Lingua (L'étrange langue), Roberto Carosone chante Jean Portante.

Extraits

C’est tout de même dur de devenir un vrai Luxembourgeois. Plus on renie sa nationalité, plus celle-ci s’acharne contre nous. Prenons papa. Il a beau crier sur tous les toits qu’il est né à Differdange et qu’il s’est fait naturaliser en 1952... Eh bien, tout luxembourgeois qu’il est, sa vraie nature se déchaîne dès qu’un match de foot oppose quelque équipe que ce soit à la squadra italienne. Le temps d’un match, il oublie sa naturalisation et tout, et se met à hurler comme un ours en faveur des bouffeurs de macaronis.

(La Mémoire de la baleine, Editions Le Castor Astral, 1999, Préface d’Ismaïl Kadaré)


QUAND J’ENTRE j’ai besoin de deux portes
l’une pour moi l’autre pour mon ombre
parfois comme si j’étais elle
j’ouvre celle qui lui est destinée
et parfois comme si elle était moi
elle ouvre celle qui m’est destinée
et les gens quand ils nous voient
font semblant de savoir qui nous sommes

(De Ouvert Fermé, dans La cendre des mots, Editions Le Castor Astral, 2005)

JE T’AI DONNÉ UN LIVRE et je t’ai dit
c’est ça la vie
t’ai-je dit en te donnant le livre
que je ne l’avais pas lu
c’est ça la vie
dire et ne pas dire
faire comme si de l’un à l’autre
il y avait un chemin clandestin

je t’ai donné un livre et je suis
entré dans la clandestinité
le livre est passé d’une main à l’autre
et je me demande
si celui que je t’ai donné
ressemble à celui que tu as reçu

(De Effaçonner, Editions PHI, 1996)

UN BEAU JOUR DE CINQUANTE
comme tous ceux de ma génération je suis
tombé dans la parenthèse.

ceux qui avant tuaient industriellement
étaient encore là : je veux dire : il y a eu
un moment dans ma vie où côtoyé par des
tueurs aînés j’ai continué à croire à
l’innocence génétique.

puis on s’est mis à marcher sur la lune
sans que cela modifie les axes
élémentaires
du système : je veux dire : personne n’a
vu que ces petits pas là ne faisaient pas
l’éloge
de l’ombre mais sortaient comme d’une
fumée familière.

quelqu’un s’est alors mis à recompter les
étoiles et parvenu à la tienne plus brillante
que jamais il a dit ce qu’on dit toujours en
pareille situation : je veux dire : si après
les charniers la nostalgie est encore
possible ce n’est pas une parenthèse
lunaire qui arrêtera la poésie : je veux
dire : ne faudrait-il pas maintenant qu’un
mur s’écroule.

(De En réalité, Editions PHI, 2008)

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences