Les écrivains / adhérents
Kostas Axelos
Roman / EssaisNé le 26 juin 1924 à Athènes.
Décédé en 2009.
Suit, parallèlement à ses études dans un lycée grec, l’enseignement de l’Institut français d’Athènes et de l’Ecole allemande. La Faculté dite de philosophie ne dispensant pas un enseignement de philosophie satisfaisant, il s’inscrit à la Faculté de droit. Mais la guerre l’oriente vers la politique : sous l’occupation allemande et italienne il prend une part active à la Résistance et ensuite à la guerre civile, où les Anglais s’engagent militairement, comme organisateur, journaliste et théoricien communiste (1941-1945). Se fait exclure du P.C et est condamné à mort par une cour martiale.
S’installe fin 1945 à Paris. Poursuit des études de philosophie à la Sorbonne. De 1950 à 1957, il est chercheur au Centre National de Recherche Scientifique (section philosophie). Ensuite, jusqu’en 1959, il continue à travailler à ses thèses, comme attaché de recherches à l’École pratique des hautes études. De 1962 à 1973, il enseigne la philosophie à la Sorbonne. Publie, d’abord en grec, ensuite et principalement en français mais en allemand aussi, des écrits, traduits au total en seize langues, et donne des conférences un peu partout dans le monde. La plupart de ses textes et de ses conférences sont incorporés dans ses livres.
Son premier livre, des écrits de jeunesse, Essais philosophiques, paraît à Athènes en 1952, où il fait paraître, en grec aussi, Que penser ? Que faire ? en 1993, et L’Époque et l’enjeu suprême en 2002
Collaborateur, rédacteur puis rédacteur en chef de la revue Arguments (1956-1962), fonde et dirige depuis 1960 la collection « Arguments » aux éditions de Minuit.
Soutient en 1959 ses thèses de doctorat en Sorbonne, publiées aux éditions de Minuit : Marx penseur de la technique (1961) et Héraclite et la philosophie (1962). Ce sont les deux premiers volumes d’une trilogie, « Le déploiement de l’errance », dont le troisième est constitué par Vers la pensée planétaire (1964). Publie ensuite en allemand Einführung in ein künftiges Denken - Introduction à une pensée future – chez Niemeyer, Tübingen, 1966.
La deuxième trilogie, « Le déploiement du jeu », également aux éditions de Minuit, est formée par la Contribution à la logique (1977), Le jeu du monde (1969) et Pour une éthique problématique (1972). La troisième, « Le déploiement d’une enquête », comprend Arguments d’une recherche (1969), Horizons du monde (1974), Problèmes de l’enjeu (1979). En 1973 paraît un court volume d’Entretiens(Montpellier, Fata Morgana).
Puis viennent : Systématique ouverte (1984), Métamorphoses (1991), Lettre à un jeune penseur (1996), Notices « autobiographiques » (1997), Ce questionnement (2001), Réponses énigmatiques (2005), aussi aux éditions de Minuit.
Thèmes
Remontant à la pensée poétique d’Héraclite et à travers l’histoire mondiale de la pensée, il s’efforce de promouvoir, en scrutant l’horizon de l’errance, une nouvelle pensée du jeu de la totalité fragmentaire, pensée historique et systématique, ouverte et multidimensionnelle, questionnante et planétaire, affrontant l’enjeu de l’ère de la technique. Le monde demeure la question de sa pensée liée à l’expérience individuelle
Et historico-mondiale : sont interrogés ses différentes instances et notre rapport à lui. Par-delà la clôture, se trouve proposée une ouverture.
Bibliographie
Aux éditions de Minuit
– Marx Penseur de la technique, 1961 (en livre de poche, 1974)
– Héraclite et la philosophie, 1962
– Vers la pensée planétaire, 1964
– Le jeu du monde, 1969
– Arguments d’une recherche, 1969
– Pour une éthique problématique, 1972
– Horizons du monde, 1974
– Contribution à la logique, 1977
– Problèmes de l’enjeu, 1979
– Systématique ouverte, 1984
– Métamorphoses, 1991 (en Livre de Poche Pluriel, 1996)
– Lettres à un jeune penseur, 1996
– Notices « Autobiographiques », 1997
– Ce questionnement, 2001
– Réponses énigmatiques, 2005
Autres Editeurs
– Essais philosophiques, en grec, Athènes, 1952
– Introduction à une pensée future, en allemand, Tübingen, 1996
– Entretiens, Montpellier, Fata Morgana, 1972
– Que penser ? Que faire ?, en grec, Athènes, 2002
– Ce qui advient, éd. Les Belles Lettres, Paris, 2009
Traductions
– "Les fragments d’Héraclite d’Ephèse", Les Cahiers d’Estienne, Paris, 1958
– M. Heidegger, Qu’est-ce que la philosophie ? en collaboration avec Jean Beaufret, Gallimard, 1957 (nombreuses rééditions)
Extraits
Extrait du livre Réponses énigmatiques (p.38), éditions de Minuit, 2005.
Tant qu’il est ou serait question de l’amitié, envers et contre tout, pour la catastrophe, de complaisance, nous demeurions grossièrement dévoyés. Le chemin ou même les chemins qui sont aptes à nous conduire à une amicalité envers la catastrophe se révèlent différents. Ils permettent de questionner la catastrophe elle-même qui nous cache son énigme. L’amicalité en question est d’autant plus riche en dissonances que la catastrophe – structure d’ensemble et ensemble de conflits – ne se tient pas immobile, mais constitue une systématique de fragments variables et en mouvement. Dire l’amicalité envers la catastrophe n’est pas aisé. En faire l’expérience, l’éprouver est encore plus difficile.
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Extrait du livre Ce qui advient (p.97, fragment 197), éditions Les Belles Lettres, collection encre marine, 2009.
Pâtir. Souffrir. Agir. Faire. Omettre. Notre vie de tous les jours – les nuits peuvent en différer – obéit à des signes qui s’imposent à elle et en émeut d’autres. Seuls mais pas isolés, dans notre être avec les autres, conformes ou novateurs – les novateurs décisifs sont peu nombreux et quelque part ils sont obligés de payer leur part à l’esprit du temps -, dans une immense combinatoire que nous sommes loin de comprendre sinon de contrôler, sédentaires ou migrants, nous ne nous trouvons pas simplement emportés dans un vague flux – où tout coule – mais nous sommes des pions et des protagonistes des lieux et des instants de l’espace-et-du-temps. Car le temps n’est pas constitué par la pure durée, qu’elle soit continue ou discontinue.
Lieu de vie
Île-de-France, 75 - Paris