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Les écrivains / adhérents

Léo Lamarche

Roman / Nouvelle / Jeunesse / Polar / Contes
photo Léo Lamarche

Je suis née un jour de juillet à Besançon et je ne regrette pas d’avoir passé mon enfance dans le beau pays de Franche-Comté. J’ai fait une partie de mes études à Lyon : un bac littéraire, puis hypokhâgne et Khâgne, une licence, une maîtrise, un DEA, le CAPES et enfin l’Agreg… bref, la totale ! Je suis ensuite nommée au Lycée Chaptal à Paris, mais je ne suis pas heureuse dans ma peau de prof, le derrière perpétuellement entre deux chaises. Je me rends compte que l’autorité n’est pas ma tasse de thé. Dont acte. Sur un coup de tête, après 20 ans de carrière, je pars et m’invente mon nouveau métier de rédactrice pédagogique après avoir été journaliste à Nouvelle Donne, pigiste et même nègre à l’occasion, bref, intermittente de l’écriture. Et le pire, c’est que ça me plaît. Je ne respire plus que pour écrire, du noir de préférence, j’ai chopé le virus. Je vis vingt-cinq ans à Barbès et tombe amoureuse du bitume et des quartiers louches, des tags, du slam, des bistrots enfumés. Des grisailles de l’aurore sur les toits de Paris. Je m’en inspire pour 25 courtes dramatiques, diffusées sur Radio-France Bleu et une quarantaine de nouvelles qui paraissent dans des anthologies, magazines et recueils collectifs. Aujourd’hui, je mène une vie plus calme dans ma maison à côté de Troyes, avec mes cinq chats. Mais la tentation du pavé résiste, alors j’aime à retrouver le milieu urbain grâce à l’écriture…

Thèmes
Tout ce qui s’apparente au noir : les paysages urbains, les campagnes sordides, les passions délétères et les faits divers. Surtout les faits divers qui dépassent, de loin, tout ce qu’on pourrait inventer. Prenez les enfants maltraités, par exemple. Ne méritent-ils pas que l’on pousse à leur place un cri de désespoir ? J’aimerais être le cri des minorités silencieuses. Mes personnages portent tous, en creux, une déchirure qui peut les mener à leur perte. J’aime les apocalypses intérieures sur fond de violence sociale. Les marginaux et les paumés. Les identités meurtries.

Bibliographie

Divers
Nouvelliste passionnée par la littérature noire, a publié :
– une quarantaine de nouvelles parues en anthologies, en revues et sur Internet (sites Rayon Polar pour le noir et Infini pour la SF)
– 25 dramatiques pour Radio France-Bleu en 2006/2007
Tient depuis septembre 2008 une rubrique « lectures jeunesse » dans les quotidiens l’Est-Éclair et Libération Champagne.

Littérature adulte
– Leçons de Ténèbres, éd. Noir Délire, 2003 (nouvelles noires).
– Mal de Mère, Éditinter, 2005 (roman noir psychologique).
– Enfanticides, éd. l’Embarcadère, 2006 (nouvelles noires)
– Nouvelles urbaines, éd. Mot à Mot, 2006. (nouvelles noires)
– Sale Temps pour vivre, Les 400 coups, 2008 (nouvelles noires)
– Kyra, éd. les 400 coups, Coups de tête, 2008 (roman SF)
– Macadam Blues, les 400 coups, Coups de Tête, 2010 (roman noir)
– La Chienne de Naha, Gallimard, 2012 (roman)

À paraître :
– Nous sommes tous des assassins, nouvelles noires, éd. Souffle court

Littérature jeunesse
– Contes et légendes du Loup, Nathan, 2004
– Contes et légendes des sorcières, Nathan, 2006
– Les Larmes de Psyché, Nathan, 2007 (coll. Histoires noires de la Mythologie).
– Attention aux Pickpockets, Hachette jeunesse, 2005
– La Cité perdue, Hachette-jeunesse, 2005
– Julie et le vaisseau fantôme, Hachette-Jeunesse, 2008.
– Lucas sur la route, Hachette-Jeunesse, 2009
– Rémi et Juliette, Hachette-Jeunesse, 2009
– Érec et Énide et autres histoires de chevaliers, Hachette, Livre de Poche Jeunesse, 2010
– Farces, de Maître Pathelin à Sganarelle, éd. Hachette, Livre de Poche Jeunesse 2011
– Contes du diable Vauvert, Tome 1, Oskar éditions 2011
– Contes du diable Vauvert, Tome 2, Oskar éditions 2012

Extraits

D’abord, il y a eu l’escargot, une frêle coquille rayée, un petit corps gluant, une tête surmontée de deux cornes fébriles avec, tout au bout, les yeux en points noirs. Il progressait sur la feuille de salade, laissant derrière lui un sillon irisé… Assis dans le jardin, son petit ciseau à la main, Didou s’occupait à ses jeux solitaires. Il n’a rien vu venir quand tout à coup, une grosse voix, la voix de Papa, a demandé dans son dos, d’un ton brusque :
– Mais qu’est-ce que tu fais là, Didou ?
L’enfant a sursauté, il a expliqué qu’il voulait couper les cornes de l’escargot avec les ciseaux, mais bien doucement, hein, pour pas lui faire de mal, à l’escargot… Papa n’a pas aimé. Du tout. La baffe s’est écrasée sur la joue de Didou.
– On règlera ça ce soir ! …
Le petit n’avait eu qu’un acompte.
Extrait de « Il ne faut pas couper les cornes aux escargots… », in Sale Temps pour vivre


Elle a claqué la porte.
Sur le passé. Bleu outremer des projets et des rêves que la vie n'a jamais fécondés. Noir du quotidien dense tout émaillé de rouge : plaies et bosses. Un homme la retient prisonnière dans les rêts de sa haine. Pantin tragique, et désarticulé.
Beurre noir des hématomes à se heurter aux angles contondants du destin. Violâtres lorsqu'ils tournent à l'aigre sous les coups de l'homme. Puis s'éraflent de jaune et se résorbent.
Mais pas ce soir. Elle a brisé les liens tissés de rancœurs qui l'étranglent, la retenant à l'homme. Elle part et ne reviendra pas.
Elle dégringole les marches ; la cage de l'escalier s'éraille de couleurs indéfinissables. Comme l'amertume. La porte de l'immeuble s'ouvre sur la rue obscure, ses brouillards translucides. Pour se refermer sur sa vie. Elle ne laisse rien, derrière. Que des choses qui déchirent. Comme l'incompréhension. La haine. Une agonie de corps fêlés, de jurons éclatés.
Elle ne regrette rien, derrière, que d'avoir trop tardé.
« Elle », slam inédit

Lieu de vie

Grand Est, 10 - Aube

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire