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Les écrivains / adhérents

Marie-Laure Le Foulon

Essais

Marie-Laure Le Foulon, née en 1961, est journaliste. Elle rentre en 1988 à l’hebdomadaire Télérama où pendant huit ans elle suivra l’actualité internationale (grands reportages, chute du mur de Berlin, révolution roumaine, reconstruction de Beyrouth…) et l’actualité culturelle notamment au travers de critiques de documentaires, de TVfilms et de livres. C’est à l’occasion de la rencontre avec l’écrivain iranien, Ali Erfan, qu’elle publie son premier texte, Un délicieux mensonge.
En 1996, elle déménage en Suède et devient la correspondante du Figaro pour la zone nordique pendant dix ans. Elle participe à l’émission Dessine-moi l’Europe sur Europe 1 et collabore régulièrement à plusieurs médias suédois, notamment à la première chaîne de la télévision. Elle écrit en 2006 un livre sur le modèle social scandinave.
En 2008, elle revient en France où elle écrit avec un chercheur finlandais un livre sur le culte de l’Ours de la Sibérie à la Laponie en passant par le Groenland. Elle reprend à la même époque des collaborations avec divers magazines dont Livres Hebdo. En 2009, elle suit une formation longue (7 mois) de vidéaste afin de pouvoir doubler une partie de ses projets littéraires en weddocumentaire. Elle est membre pendant deux ans de l’équipe du bimensuel Esprit Yoga à son démarrage en 2010.
Actuellement elle fait des allers-retours entre Paris, Berlin et Stockholm car elle travaille à l’ambitieux projet d’un docufiction littéraire et vidéo sur la Stasi.

Bibliographie

– Un délicieux mensonge Office du Livre en Poitou-Charentes Ville de Niort 1992
– Le rebond du modèle scandinave Lignes de repères 2006
Presse : Politique Internationale, International Herald Tribune, le Figaro, la Croix, BFM, le Parisien. Sélectionné pour la journée Dédicaces de Sciences Po en décembre 2006
– Copyright Norden ( Homo Nordicus, une figure paradoxale) Norden 2008
Disponible seulement en suédois et en anglais
– L’Europe des universités avec Jean-Maurice de Montremy Découvertes Gallimard 2008
– L’Ours, le grand esprit du Nord Larousse 2010

Presse : Le Monde, France-Inter (2000 ans d’histoire)

Extraits

Page 17 – Le rebond du modèle scandinave
(…) Malgré un quotidien moderne et intrépide, les peuples du Nord vivent en contact plus étroit avec la nature. Ils l’observent davantage ; peut-être l’aiment-ils mieux aussi. Le fond de l’âme nordique est animiste. Il n’est pas rare d’ailleurs d’entendre les habitants du Grand Nord parler d’un ours ou d’un bosquet comme d’un être animé. Et dans les livres pour enfants de la Suédoise Elsa Beskow, la nature n’est pas un décor, comme chez Charles Perrault, mais un personnage à part entière. Cette compagne est aussi une force profondément respectée. On ne se donne jamais au monde,
on se garde, car la nature est danger même si elle est beauté, note un érudit islandais. Le moindre relâchement, la moindre erreur d’attention peut être fatal. C’est la glace qui rompt, c’est la tempête qui engloutit les embarcations et les hommes, c’est la neige qui aveugle, c’est le blizzard glacial qui gèle les végétaux, les mains, les pieds... Malgré leurs
maisons bien chauffées, les Scandinaves sont confrontés dès l’enfance à cette nature hostile. Qu’il pleuve ou qu’il vente, les parents ou le personnel des crèches laissent les enfants s’amuser dehors. Une chercheuse suédoise vient de conclure que les enfants sont plus indépendants, plus autonomes et plus créatifs lorsqu’ils jouent à l’extérieur : Les activités de plein air
ont un impact direct sur le climat social ainsi que sur la santé et le bien-être des enfants. C’est aussi une façon d’apprivoiser les forces telluriques et d’imprimer au plus profond de son être que rien n’est jamais acquis à l’homme . À skis, à pied, sur leurs bateaux, ils labourent, ils violent cette nature écrasante et arrachent de ses flancs la force de lui résister. (…)

Page 48- L’ours, le grand esprit du Nord
(…) La figure emblématique de l’ours contient une charge sexuelle très forte. Animal féroce aux désirs sexuels impérieux, l’ours symbolise à l’extrême les deux instincts antagonistes décrits par Freud, Eros et Thanatos. On a longtemps cru que les ours s’accouplaient à la manière des humains c’est-à-dire enlacés face contre face. Mentionnée au premier siècle après JC par Pline l’ancien, l’allégation survit longtemps tant son Histoire naturelle resta la principale référence en matière de connaissances scientifiques pendant des siècles.
Si cet accouplement était interprété par certains comme une preuve supplémentaire de la « nature » humaine de l’ours, il était regardé par d’autres, notamment les clercs et les théologiens chrétiens, comme la conséquence d’une nature viciée. La luxure fut dès lors constamment associée à l’ours avec quatre autres péchés capitaux, la colère, la goinfrerie, l’envie et la paresse. Mais c’est surtout cette sexualité supposée débridée qui contribuera à diaboliser le mammifère.( …)

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris