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Les écrivains / adhérents

Marie Nau

Roman / Nouvelle
photo Marie Nau

« Qui êtes-vous ? » m'a-t-on demandé pour Lechoixdeslibraires.com .
Qui peut répondre à cela alors que chaque instant nous fait différents ?
Je suis une gouttelette dans le grand fleuve du monde toujours à découvrir. J'ai une insatiable gourmandise pour les visages, les chemins, les mots, les paysages, les mains, je vais, je viens, j'engrange, j'hiberne, et puis j'écris et j'offre.
Il me faut ici peut-être en dire un peu plus ?
Mais que dire ? Que j'aime laisser flotter, rêver, mon regard sur la Garonne dans les reflets rouges des nuages accrochés aux lumières des couchants, en bordures des vignes noires et tordues, aller sur les chemins, du papier dans la poche, avec stylo ou bout de crayon, appareil photo, jumelles, sacs où fourrer tous les trésors de ferrailles, cailloux, morceaux de bois à rapporter pour encombrer mon antre...
Mon cursus ? Comme je ne suis plus jeune, c'est un peu long, avec des chemins de traverse, alliant les nécessités de la vie et mes centres d'intérêts qui restent nombreux. En très, très bref, de l'architecture aux lettres, en passant par les sciences. Cela m'a nourrie, a nourri mes enfants. En outre je menuise, couds, jardine, sculpte mots et images avec l'outil info-graphique, je suis l'émulsion de tout ça, bonne ou mauvaise, à chacun d'apprécier, moi, ça me convient, et j'ai encore envie d'apprendre, d'observer, de contempler, de rêver.
Des origines, j'en ai, comme tout être vivant. Et je les connais (alors que le héros de mon roman Fait noir, lui, est dans l'impossibilité de connaître les siennes).
Charentaise de naissance, je vis, marche, lis, écris en Aquitaine, après vingt ans de Paris, une année méditerranéenne, et quelques brèves mais si riches incursions en terres d'ailleurs, Corse, Espagne, Mexique, Québec... et les pays d'enfance, les quelques voyages d'adolescence, monde tremplin et nourricier... Voyages intérieurs, aussi, solitaires, emplis de musiques, de nuits odorantes, d'ombres amicales ou de fantômes douloureux.
Je ne suis pas quelqu’un de lisse. J’ai des aspérités partout auxquelles s’accrochent petits et grands bonheurs, petits et grands malheurs. Je ne sais pas comment laisser glisser les choses pour qu’elles ne me cognent pas. C’est ça la vie, sans doute. J’apprends encore, j’apprends toujours...
J'ai beaucoup travaillé, travaille encore à d'autres tâches qu'alimentaires, j'ai toujours écrit, pour que le monde me soit moins obscur, et depuis peu, grâce à Internet, des lecteurs inconnus ont lu mes textes, attribuant à certains des prix, lors de concours. J'ai alors cherché un éditeur, une belle aventure a commencé avec La Cheminante et, je l'epère, n'en est qu'à son début.

http://blog.marie-nau.fr
Bibliographie

Roman
– Fait noir, roman, La Cheminante, 2011

Formats courts
– Silence fracassé, nouvelle, Prix des grottes de Choranche, Corrençon, 2010
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/silence-fracasse/
– Partir acheter des cigarettes, nouvelle, 1er Prix, Corrençon, publié en recueil collectif, 2009
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/partir-acheter-des-cigarettes/
– Les perles de liberté, Médaille d'or, Palavas les flots, 2009
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/les-perles-de-liberte/
– Femme de pierre, nouvelle, 1er Prix, Musanostra, Bastia, 2008
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/femme-de-pierre/
– La mort de l'écrevisse, nouvelle, 2e Prix Plumes d'insomniaques, 2008
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/la-mort-de-lecrevisse/
– Je suis un cadavre qui regarde le ciel, nouvelle, n°2 de la Revue L'Arsenal, 2006
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/je-suis-un-cadavre-qui-regarde-le-ciel/
– Grave nouvelle, il ne se passe rien, nouvelle, n°2 de la Revue L'Arsenal, 2006
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/grave-nouvelle-il-ne-se-passe-rien/
– Petit mort de la tête, nouvelle, 1er Prix, recueil Le noir jette l'encre, La Roque d'Anthéron, 2006
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/petit-mort-de-la-tete/
– Ma princesse aux yeux clairs a perdu ses cheveux, nouvelle, 3e Prix de concours de poésie de Péronne, 2006
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/ballade-a-celle-qui-sen-va-sans-bruit/
– Une fille ? Ou deux ?, nouvelle, Le Doute, éditions Écritures et Partage, 2006
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/une-fille-ou-deux/
– Par-delà par dedans femme écorce, nouvelle, recueil collectif, éditions L'Harmattan, 2006
blog.marie-nau.fr/texte-litteraire/par-dela-par-dedans-femme-ecorce/
– Je vous tire mon chapeau, nouvelle, 1er prix Jeunesses littéraires, catégorie plus de vingt ans, 1968

Extraits

Extraits de Fait Noir
Têtes de nègres p45
Nous voici de retour, avec notre pain, nos tomates, un peu de fromage et, luxe auquel elle a tenu, deux têtes de nègre. Elle voulait m'y faire goûter. Elle trouve bon, mais en plus, ça l'amuse. Elle dit que si on grignote tout le chocolat qui entoure la meringue, il reste des têtes de blancs. Dans sa chambre exiguë, ignorés de tous, devant nos pâtisseries, nous sommes à la fois les gentils nègres des vieilles boîtes de Banania qui valent très cher aux puces et les méchants cannibales des histoires racontées aux petits enfants blancs. C'est drôle. Nous mordons en riant dans ces cervelles neigeuses, dans cette mousse cuite, friable et sucrée.

Comissariat p49-50 et suite p50-51
La voix mordante, basse, haineuse, il jette les mots, avec rage, comme si eux aussi devaient me faire mal. « A force de prendre des baffes, tu vas la retrouver ta sale mémoire ? Tous pareils, pas d'âge, pas de nom, pas de parents, savent pas depuis quand ils sont là, tu me prends pour un con ? Tiens, avec celle-là, tu te rappelles, non ? Les bleus, ça ne marque pas sur le noir, je peux y aller, tu sais ! La couleur, ça me connaît, c'est mon côté artiste ! Et comme ça ? Oh, la, la, en plus, même pas capable d'être un boxeur, regardez-moi ça ! Une vraie femmelette, ce singe, une petite claque sur le nez, et ça saigne comme un porc, tiens, tu me dégoûtes... »
Il me dégoûte aussi. Il ne peut pas savoir. Non, je ne le prends pas pour un idiot, mais pour une brute, une brute épaisse, avec ses cheveux si courts, presque blancs d'être blonds, et ses yeux transparents d'être clairs, une brute à peau rose, un blanc propre, pur, lavé à la lessive « Bellerace », une brute comme jamais les grands ne l'ont été avec moi, là-bas. Il me rend méchant dans la tête, à me faire mal en cognant comme ça, partout, et je ne peux rien faire, avec mes mains attachées derrière. Mais je ne peux pas répondre. Ni dire pour qui je le prends, ni donner un nom de famille que je n'ai pas et tout le reste... Il est trop borné pour imaginer que c'est possible, une chose pareille, ne pas avoir de famille, ça existe, et donc ne pas avoir de nom de famille, être sans nom ni âge. Heureusement que je ne suis pas né dans la sienne, de famille. Je préfère encore ne pas en avoir. Qu'est-ce qui peut bien lui manquer, à lui, pour avoir envie de battre des gens, comme ça ? Est-ce qu'il va en arrêter exprès, les soirs où il sent que ça lui vient, cette envie ? Il va se fatiguer, j'espère, de me taper dessus ? Ça commence à être dur à supporter. Je ne dois pas être beau à voir, comme le pauvre garçon des infos avec sa tête cognée sur le muret, et je sens ce goût dans la bouche de quand ça saigne, je m'entends crier non, comme si ça pouvait servir...

Lieu de vie

Nouvelle-Aquitaine, 33 - Gironde

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire