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Les écrivains / adhérents

Mario Morisi

Roman / Nouvelle / Essais / Récits / Traduction

Né à Neuilly-sur-Seine le 1er janvier 1951, Mario Morisi produit un reste quel que soit le diviseur qu’on lui applique.
Italien et Français, diplômé en philosophie et espoir du ballon rond, il prend le vent de 1968, écrit ses premiers textes on the road, enseigne dans les Midlands et en plein Sahara, devient directeur de MJC ; puis nègre littéraire, rewriter, journaliste, éditeur de presse engagé et bien entendu écrivain.
Auteur d’une vingtaine d’ouvrages à géométrie variable, il pratique la danse des sept voiles et signe Absentès (les Faits Divers ), Anderson (les articles d’investigation), Launay (les critiques littéraires) ou bien encore Schwartz-Belqacem (les anticipations en français ou en eurolangue).
Révélé au public par Les Baskets d’Euripide (1986) (le premier roman vendu par actions dont les actionnaires sont devenus les héros), il fait parler de lui dans le monde grâce à sa pièce musicale, Orfeo Baggio, avant de troubler les Bisontins avec Castor Paradiso, un roman d’atmosphère se déroulant dans le quartier Battant (2005).
Avec La Boue & les Étoiles et l’abbé Outhier, Morisi achève un triptyque soutenu par deux Missions Stendhal : Le Monde selon Baggio, une exploration de l’Italie attaché aux basques du Ballon d’Or bouddhiste Roberto Baggio (2006) et Le Poisson d’Absentès, un road-movie sur les traces du grand écrivain finlandais Arto Paasilinna (2007) ; trois ouvrages dont les éléments biographiques, inlassablement traqués, constituent la matière première entre moments vécus et réalisme merveilleux.
Il vient également de publier une nouvelle en italien en l’honneur de son père (« Brera, c’è l’avevo a casa », in I Quaderni breriani). Et "Le tragique destin postal de Jeanne Antide Vermot", un feuilleton commandé par les Musées et la Bibliothèque d'Etudes de Besançon pour son exposition "Cartes postales anciennes, 1900/1939" de l'automne 2012.
Éclectique , tantôt bouffon, tantôt poète, Morisi tisse sa toile d’opus en opus et met en abyme une œuvre qui se révèlera à elle-même dans un « Curriculum Mortis » qui l’obsède depuis trente ans.
Morisi est un auteur hors-norme, avatar aux mille malices dont Patrice Delbourg, des « Papous dans la Tête », avait écrit en 1986 : « Par cette quête aussi exigeante que branque, Morisi se situe résolument dans la foulée du “Locus Solus” de Roussel, des “Cantos” imprécatoires du père Pound ou des forgeries de Michaux. (...) Un livre hors gabarit qui tinterait familièrement à la mémoire toute fraîche de monsieur Borgès.” Hommage étonnant auquel la revue "Ciel et Espace" fait écho au sujet de "La boue et les étoiles" : Avec un talent de faussaire consommé, Mario Morisi signe ici une autobiographie parfaitement crédible de Renaud Outhier, abbé et "sçavans" des Lumières, né dans le Jura, "sur le premier plateau quand on quitte Poligny ou Voiteur", et membre en 1736-1737 de l'expédition de Maupertuis en Laponie. "

(...) Hommage étonnant auquel la revue "Ciel et Espace" fait écho en 2010 au sujet de "La boue et les étoiles" : Avec un talent de faussaire consommé, Mario Morisi signe ici une autobiographie parfaitement crédible de Renaud Outhier, abbé et "sçavans" des Lumières, né dans le Jura, "sur le premier plateau quand on quitte Poligny ou Voiteur", et membre en 1736-1737 de l'expédition de Maupertuis en Laponie. " — Dernière production en octobre 2015 : "Kerguelen, peintre soldat", le cinquième Absentès publié aux éditions Baudelaire, 184 pages, 17 €, dont André Besson, l'emblématique écrivain jurassien a écrit : "« Kerguelen, peintre soldat » que je viens de lire, est un roman passionnant, remarquablement écrit dans un style moderne, nerveux, accessible à tous. Je souhaite qu’il trouve un nombreux lectorat et soit, pourquoi pas, couronné par un prix. »
A paraître fin 2016, un ouvrage soutenu par une bourse de création du Conseil Régional de Franche-Comté : "Soldata Sana", histoires d'une tante fuyant le fascisme en 1922 et ayant vécu à NYC depuis la Prohibition jusqu'à la fin de la guerre froide".

http://www.mariomorisi.eu
Bibliographie

2015 – "Kerguelen, peintre soldat", éditions Baudelaire
2013 – « 27 Pelures d’oignon », nouvelle, Les Lettres Comtoises.
2012 – « Le tragique destin postal de Jeanne Antide Vermot » (feuilleton en 24 épisodes, commande des musées et de la Bibliothèques d’Etudes de la ville de Besançon)
2010 – « Scène de Blasphèmes en Norvège, nouvelle (Lettres comtoises).
2010 – « La boue et les étoiles, Renaud Outhier, un prêtre scavans au siècle des Lumières ». Editions Sekoya (histoire).
2010 – (En italien) : « Brera, c’è l’avevo a casa », Studi Breriani, Arrezzo. 2007 – « Le Poisson d’Absentès », Ed Dmo Dmo.
2007 – « Traité de voyage et d’en finir », nouvelle, Lettres comtoises.
2006 – « Le Monde selon Baggio, suivi de la pièce Orféo Baggio », Ed. L’embarcadère, Paris.
2005 – « Castor Paradiso », roman noir, sous le noms de Mario Absentès (Ed Tigibus)
2005 – En italien : A la une de « Brescia Oggi », Nouvelle : « Baggio schierato domani ? »
2004 – Une pièce théâtrale créée à l’Opéra de Besançon et à la Comédie de Saint-Etienne : Orfeo Baggio.
2003 – « Achevez Cendrillon », sous Mario Absentès, Vauvenargues, Paris.
2002 – « J’aurais ta peau Saxo », sous Mario Absentès, Vauvenargues, Paris.
2001 – « Mort à la Mère », sous le nom d’Absentès, Vauvenargues, Paris.
1996 – « Dans la ville aux mille coupoles », récit. Ed du Zinc, Besançon.
1993 – Essai : « Les Bavures de l’Adoption », avec F. Contrucci. Ed. Garçon, Marseille
1991 – Traduction: «Ci gît Constance», de Richard Aldington, avec Cath. Aldington, Actes Sud
1987 – "Les Basket d'Euripide", Ed Vertiges Carrère, Paris.
1986 – « L’Emirat du tourbillon », Ed Vertiges du Nord, Paris.

Extraits

"Les yeux de Laura", Atelier du Bief, 2005

"Je suis le hasard, le ça, le kà, la mala suerte. À l’intérieur de chacun je réfléchis. D’une vie à l’autre je me réfracte, je multiplie les effets de miroir. Dans certaines cultures l’on me nomme destin, prédestination ; dans d’autres : loi nécessaire des causes et de l’effet, ange gardien ou génie tutélaire. À l’aube de chaque vie, surpassés les quarante-neuf jours du Grand Transit, je rejoins les âmes revenues et je les accompagne. J’ai peu de mémoire, tout se reconstitue, peu importe le détail. Je suis une énergie, un flux, un courant. La résultante de ma présence et de vos décisions dessine, désigne votre chemin le temps du passage. Je ne suis pas responsable de vos malheurs, ne m’accusez pas quand je vous pousse à l’erreur. Je suis une voie, la voix, les voix à l’intérieur de nous : celles qui grincent, celles qui piaillent,

Pourtant rien n’existe, le monde tel que vous le voyez est votre reflet, vous en êtes responsable. Dieu ? Les canards dans le ciel ont-ils besoin d’un plan de vol ? Le diable ? Pauvre alibi. Rien ne se passe jamais ici. Chaque fois — docile et soumis — je perds conscience, je suis dans une matrice de chair et tout recommence : chaleur intérieure, grondement dehors, terreur de passer la tête, extraction, douleur, asphyxie, sentiment d’arrachement, ravage de l’oxygène dans les poumons : comment pouvez-vous désirer cet éternel retour, cette illusion sanglante ?

Je ne vous juge pas. Je sers chacun et apporte ce qu’on me demande. Pas bégueule, je ne fais aucune différence entre le criminel et le père de l’Église, chacun est logé à la même enseigne. J’officie honnêtement, en mais vous êtes l’arme de votre agresseur, le précipice dans laquelle votre voiture se jette, la trahison qu’on fomente dans votre dos. Vous êtes victime d’une catastrophe ou d’un typhon : ne vous en prenez pas à moi, j’y suis soumis aussi. Vous vous sentez uniques ? Dommage, je vous ai hantés mille fois. Les faits ne sont jamais divers, ils se répètent. Changer le nom de la victime, celui du criminel, l’endroit du crime, le moment. De même qu’il est impossible d’inventer une manière de mourir, un nouveau moyen de tuer. Tout a été dit, les crimes ont tous été perpétrés, seuls la combinatoire change..."


Extrait de "La boue et les étoiles, Renaud Outhier, un prêtre scavans au siècle des Lumières", Ed. Sekoya, 2010

" (...) Des visions me viennent...
Des feuilles mortes, ocre, bistre, marron, s’entassent & pourrissent autour du milliaire de la croix consacrée à Sainte- Anne ; c’est en face d’elle que nous vivons, nous les Outhier de La Marre.
Pierre Claude – celui que la Plume pense être mon cadet de deux années – se prend de bec avec la servante que Dame Antoinette, notre mère, ne cesse de soutenir contre nous ; Pierre Claude tient de notre père Pierre François, c’est un Enfant autoritaire.
Notre grand-père Renaud Rampin gémit entre ses gencives & l’on doute qu’il puisse survivre aux rigueurs de l’Hyver qui – l’an passé – fut le plus rude depuis la guerre que vous appelez de Dix Ans.
J’ai huit ou neuf ans & le vent pousse devant lui un vol de nuages: ombre grasse qui dévale jusqu’à Poligny & figera les Polinois dans son haleine glacée.
La fin de l’Automne est le moment de se blottir pour des veillées. Les Curé le savent: la Superstition & les paillardises, l’abus de vin & la lubricité sont là qui guettent avec Satan ; c’est le moment où les aïeuls racontent des histoires à mourir de peur : — Tu te souviens, Anatoille, Jean Charles, Pierre François... les Souadais ; & ces nuits passées dans le givre des grottes tandis que les cris des femmes qu’ils éventraient volaient par-dessus le plateau déchiqueté & en feu ?"

Lieu de vie

Bourgogne-Franche-Comté, 39 - Jura

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire