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Les écrivains / adhérents

Martin Richet

Poésie / Essais
photo Martin Richet

MARTIN RICHET, né le 4 juillet 1977, est écrivain, et traducteur de métier. Ses poèmes sont de petites machines spéculatives faites de lectures.

Dans un article portant sur L’Autobiographie de Gertrude Stein, Anne Malaprade écrit :
Martin Richet porte à la fois le masque d’Ulysse, de Pénélope et de Gertrude. Cette défiguration, à la manière des objets antiques utilisés par les acteurs grecs, amplifie une voix tout en la contraignant. Une voix qui commence par le Livre et s’achève avec lui. Une voix dans les voix, une voix dont les timbres colorent la contemporanéité d’un passé en constante réactualisation. Voix s’emparant d’un « je » à la croisée du féminin et du masculin, voix constamment dédoublée, qui parle depuis l’ombre, et en laquelle repose le partage d’une émotion originelle commune à l’écrivain et au traducteur. Quelque chose a eu lieu pour lequel on ne trouve pas de mot même si une mesure, d’emblée, s’impose. « Au commencement il y a émerveillement. /Émerveillement en mesurant ». Merveille déclinée en « trésor » et « plaisir », deux termes qui disent la jouissance d’un secret, la nécessité d’une volonté mettant en avant un « je » lui-même insaisissable : « J’ai décidé hier ».

Il prépare une série de livres intitulée Comment vivre (paraîtront premièrement les parties Génération de l’animal, Série z :, et L’idée A, Lignes 13 n°8), pour laquelle il a obtenu une bourse d’écriture du Centre National du Livre.

Bibliographie

Poésie
– Bureau vertical / Onze pour Table, ill. Philippe Hélénon, Cahiers de la Seine, 2005
– L’Autobiographie de Gertrude Stein, Éric Pesty Éditeur, 2011
– Génération de l’animal, Série z :, à paraître

Traductions
– Gertrude Stein, Qu’est-ce qu’elle voit quand elle ferme les yeux, un roman, Contrat Maint, 2002
– Stacy Doris, « Le temps est à chacun l’illusion libre du triomphe... », Contrat Maint, 2003
– Lisa Jarnot, Chansons du chien noir, Un bureau sur l’Atlantique / Format Américain, 2004 (traduit en collaboration avec Omar Berrada, Marie Borel, Maxime Catroux et Emmanuel Hocquard)
– Robert Grenier, 100 Sentences / 100 Phrases, Éditions de l’Attente, 2005
Barrett Watten, Plasma / Parallèles / « X », Jacataqua n°1, Le Quartanier, 2007
– Lyn Hejinian, Gesualdo, Jacataqua n°2, Éric Pesty Éditeur, 2009
– Hugo Münsterberg, Le Cinéma, une étude psychologique & autres essais, Éditions Héros-Limite, 2010
– Robert Creeley, Là, poèmes 1968-1975, Éditions Héros-Limite, 2010
– Alan Davies, NOM, Le clou dans le fer, 2011
– John Berger, Pourquoi regarder les animaux, Éditions Héros-Limite, 2011
– Etel Adnan, Le Cycle des tilleuls, Éditions Al Manar, 2012
– Charles Bernstein, Pied bot, postface de Jean-Marie Gleize, Joca Seria, 2012
– Robert Duncan, L’Ouverture du champ, José Corti, 2012
– Ted Berrigan, Les Sonnets, postface de Jacques Roubaud, Joca Seria, 2013
– Ron Silliman, Albany, Jacataqua n°3, Éric Pesty Éditeur, à paraître
– Larry Eigner, De l’air porteur / articulation / un monde, poèmes 1952-1966, José Corti, à paraître
– Jaime de Angulo, Indiens en bleus de travail, Éditions Héros-Limite, à paraître
– Aram Saroyan, Poèmes électriques, Éditions Héros-Limite, à paraître

Anthologie
– « Trad.MR » 25 poètes américains traduits par Martin Richet, Double Change n°4, 2005

Revues
Collabore aux revues Action poétique, Action restreinte, Les Cahiers de Benjy, CCP, Double Change, Formes Poétiques Contemporaines, Georges, Hypercourt, If, Java, Koshkonong, Les Lettres Françaises, Ligne 13, MIR, Nioques, L’Orient Littéraire, Petite, Le Quartanier, Sitaudis, La tête et les cornes.

Extraits

« ‘Oui, les signes, c’est mieux, mieux qu’un autre moyen.’ Le mariage sera la nasse. Transformé en sortant de son bain, il se plie à une règle convenue. La mascarade va loin ; il faut en accepter le jeu, sinon le jeu ne trouverait pas son sens, qui n’est autre que la raison que les protagonistes réussissent pas à pas à donner à leurs démarches ; ils excluent méthodiquement toute expression d’une spontanéité ou d’une immédiateté ; c’est la règle. La question du pourquoi d’un geste doit se poser sans cesse ; Ulysse se met à reconstruire son lit selon les moyens de la littéralité, selon les règles d’une technique verbale très stricte. Il le refait à neuf, avec son ancrage particulier, en ajustant les mots ; ils recréent les conditions premières de leur union, fondatrice d’une alliance. Les altérations se préservent dans le faisceau de la concentration qui les accueille et ne les annule que pour un temps. Le texte, si l’on établit sa nature réflexive ou interprétative, ne livre pas de clé, il réunit les éléments d’une histoire qu’il dispose, et il s’y réfère. Il est indéniable que les deux protagonistes s’entendent pour jouer une scène selon le code qu’ils se fixent, dans l’espace d’une existence singulière et polaire, dissociée et commune. Ils reconstruisent à la fin une sphère familiale et intime, particulière, devenue impossible, conforme au jeu qu’ils ont joué ensemble, dans l’ombre de l’intrigue et de la ruse, à la reconquête du palais. »


*


W s’est préparé.

Que la porte soit ouverte
ou fermée

c’est par réplique de voir
qu’il voisinera de soir.

Un. Une fenêtre.
Deux. Un palais.
Trois. Une veuve.
Quatre. Un fils adoptif.
Cinq. Un châle.
Six. Un siège.

Repli :
c’est par réplique de voir
qu’il voisinera de soir.

Extraits de L’Autobiographie de Gertrude Stein, Éric Pesty Éditeur, 2011

Lieu de vie

Île-de-France, 75 - Paris

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
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