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Les écrivains / adhérents

Matthieu Gosztola

Poésie / Essais / Récits
photo Matthieu Gosztola

Docteur en littérature française, Matthieu Gosztola a obtenu en 2007 le Prix des découvreurs. Dix-huit ouvrages parus, parmi lesquels Débris de tuer, Rwanda, 1994 (Atelier de l’agneau), Recueil des caresses échangées entre Camille Claudel et Auguste Rodin (Éditions de l’Atlantique), Matière à respirer (Création et Recherche). Ces ouvrages sont des recueils de poèmes, des ensembles d’aphorismes, des proses, des essais. Par ailleurs, il a publié des articles et critiques dans les revues et sites Internet suivants : Acta fabula, CCP (Cahier Critique de Poésie), Europe, Histoires Littéraires, L’Étoile-Absinthe, La Cause littéraire, La Licorne, La Main millénaire, La Vie littéraire, Les Nouveaux Cahiers de la Comédie-Française, Poezibao, Recours au poème, remue.net, Terre à Ciel, Tutti magazine. Pianiste de formation, photographe de l’infime, spécialiste d’Alfred Jarry et de son époque, il participe à des festivals et à des colloques internationaux. Parallèlement, il donne des lectures de poèmes en France et à l’étranger.
Matthieu Gosztola vit au Mans mais également à Paris.

Thèmes
– L'animal (collège, lycée).
— Dire le deuil (collège, lycée, Université).
– L'enfance (collège, lycée).
– Dire le visage (lycée, Université).
– Dire l'intimité (collège, lycée, Université).
– La poésie pour dire la sculpture, la peinture (collège, lycée).
– Relation fragment, morcellement / unité (lycée, Université).
– Relation littérature / sciences, fiction / épistémè (lycée, Université).
– Relation poésie / figures historiques : Camille Claudel et Auguste Rodin (collège, lycée).
– Relation poésie / Histoire : exprimer par la poésie et le récit le génocide au Rwanda (lycée, Université).
– Relation poésie / récit, vers / narration (lycée, Université).
– Relation texte / image : texte / dessin, peinture... ; texte / photographie (collège, lycée, Université).
– Significations et effets du blanc dans un livre (collège, lycée).
– Spatialité du texte (collège, lycée, Université).

Parution de poèmes et de proses dans de nombreuses revues : françaises comme Caravanes, Encres Vagabondes, Phréatique, Première ligne, Salmigondis, Voix d'encre... ; belges comme Archipel, Écritures, L’arbre à paroles, Le Fram... ; canadiennes comme Art le Sabord, Moebius...

http://www.matthieugosztola.com
Bibliographie

Publications
– Sur la musicalité du vide, Atelier de l'agneau, 2001.
– Travelling, Contre-allées, 2001.
– Les Voitures traversent tes yeux, Contre-allées, 2002.
– Sur la musicalité du vide 2, Atelier de l'agneau, 2003. Prix des découvreurs 2007.
– Matière à respirer, Création et Recherche, 2003. Livre d'art en collaboration avec le photographe plasticien Claude Py.
– Recueil des caresses échangées entre Camille Claudel et Auguste Rodin, Éditions de l'Atlantique, 2008. Photographies et poèmes agrémentés d'un dessin à l'encre de Chine de Zuzanna Walas.
– J'invente un sexe à ton souvenir, Minuscule, 2009.
– Une caresse pieds nus, Contre-allées, 2009.
– Débris de tuer (Rwanda 1994), Atelier de l'agneau, 2010.
– Un seul coup d'aile dans le bleu, Fugue et variations, Editions de l'Atlantique, 2010.
– Ton départ ensemble, La Porte, 2011.
– Un père (Chant), Encres Vives, 2011.
– La Face de l'animal, Editions de l'Atlantique, 2011. Photographies et poèmes.
– Visage vive, Gros Textes, 2011. Photographies et poèmes.
– Contre le nihilisme, Editions de l'Atlantique, 2011. Essai.
– Le génocide face à l'image, Editions L'Harmattan, collection Questions contemporaines, 2012. Essai de philosophie politique.
– Traverser le verre, syllabe après syllabe, La Porte, 2012.
– Ariane Dreyfus, Editions des Vanneaux, 2012. Essai.
– La critique littéraire d'Alfred Jarry à "La Revue blanche", ANRT, 2012.
– Alfred Jarry à "La Revue blanche", l'intense originalité d'une critique littéraire, Éditions L'Harmattan, collection Espaces littéraires, 2013.
– Rencontre avec Balthus, La Porte, 2013.
– Rencontre avec Lucian Freud, Éditions des Vanneaux, 2013
– Alfred Jarry, critique littéraire et sciences à l'aube du siècle, Éditions du Cygne, collection Portraits littéraires, 2013.
– À jamais une rencontre, Éditions Henry, 2013.
– Etnachta, Éditions Le Chat qui tousse, 2013.
– Écrit sur l'eau, printemps-été, La Porte, 2014.
– Écrit sur l'eau, automne, La Porte, 2014.
– Écrit sur l'eau, hiver, La Porte, 2014.
– Lettres-poèmes, correspondance avec Gaudí, Éditions Abordo, 2014
– Antoine Emaz, Éditions des Vanneaux, collection Présence de la poésie, 2014.
– Ton visage me tient ensemble, Contre-allées, collection Lampe de poche, 2014.

Extraits

Nous construirons des maisons. Nous
construirons des maisons comme des corps.

Les maisons seront nos corps. Il y aura le dehors.
Il y aura le dedans. Le dedans du corps sera l’exact

prolongement de l’intérieur des maisons. On se sentira
à l’abri, loin de la cohue, loin du tumulte, loin de l’incessant

ballet du visible sur lequel on n’a que très peu de prise,
ou pas de prise du tout. On sera dans un univers

que l’on pourra maîtriser. On saura à quoi s’attendre.
On sera dans le contrôle. On sera loin du danger

que représente le dehors, du danger que représente
l’imprévisible avec lequel le dehors se confond

ontologiquement. On sera dans le prévisible. On aura
choisi chaque aspect de l’intérieur. On sera dans l’intérieur

de nos maisons comme on sera dans l’intérieur de nos corps.
À ceci près que l’on ne choisit pas l’intérieur de nos corps.

On vivra l’intérieur de nos corps, un intérieur que l’on aura
choisi, et qui se tiendra à l’abri du déplacement aigu, douloureux,

en dehors de nous-mêmes et du délabrement, vécu, fantasmé,
visible ou invisible auquel nous contraint la maladie. Mais on

se fatiguera vite d’avoir tout prévu, d’être à ce point dans le
cocon des choses. On voudra que le cocon s’agrandisse

à un imprévisible qui ne soit pas douloureux, qui ne soit pas
cahots brusques de l’existence, d’une existence qu’on n’aurait

pas choisie. Alors, dedans l’intérieur de nos maisons,
on construira des chambres. Des chambres avec des portes.

On fera les chambres pour faire apparaître l’amant, l’amante.
On fera les chambres car la chambre appelle l’amant, l’amante.

On fera une porte pour que la chambre ne soit pas toujours
ce qui est là. Il faudra non pas ouvrir la porte pour être

dans la chambre. Il faudra embrasser l’amant, l’amante.
On sera plusieurs, dans l’intérieur des murs de la maison

qui est l’intérieur de nos corps. On sera plusieurs, et alors
commencera l’aventure. On pourra vivre l’intérieur sans
un regard vers l’extérieur. On pourra être dans l’intimité

du dévoilement, dans l’intimité de ce qui se rejoint et
se découvre lié, relié. On sera alors en proie à la chute

au-dedans de soi d’un être qui tombe en soi-même et
se rattrape, au-dedans de lui-même, dans les bras

de l’autre. De l’autre qu’il a en soi et qu’il peut
en même temps voir dans la chambre,

à un souffle de lui. De l’autre qui reste là,
et que la chambre n’emprisonne pas.

N’empoisonne pas avec son réel limité.
N’empoisonne pas son infini, l’infini

avec lequel il se confond au point que l’infini
puisse le résumer, sans mensonge, sans une faute

qui soit ce qui masque. De l’autre que la chambre
rend libre d’une liberté inouïe qui ne peut que se

découvrir entre des murs, entre des bras,
dans une immobilité presque qui est celle,

toute parcourue des frémissements de feuille
tremblant dans l’arbre, de l’étreinte. Liberté

de ce qui semble emprisonné dans un cœur,
dans un regard. Liberté inouïe de ce qui

ne peut être libre qu’ainsi contraint,
emprisonné, ravi à soi-même pour

mieux être rendu à l’immensité
contenue en soi, au grand souffle

d’air de l’infini qui envoie
tout valser sur son passage

et qui ne laisse vive que
la couleur des yeux

de l’amant, l’amante.
La chambre devient

le lieu fermé qui permet
aux corps de s’envoler, d’être

dans une absolue liberté au sein
de laquelle le temps n’a plus aucune

prise. Au sein de laquelle le temps est
l’inopportun, se découvre, se sait tel,

en prend acte,
et s’envole.

Liberté de ce qui n’en finit
pas de tournoyer et se découvre rétif

aux lois de la pesanteur. Se découvre rétif
aux lois de la douleur, aux lois de ce qui n’est

pas pur et intense acquiescement. Liberté
de ce qui se suffit à soi-même, faisant corps

avec l’instant comme s’il n’existait rien d’autre que lui.
Et il n’existe rien d’autre que lui. On construira des

maisons pour que l’amant, l’amante puissent être
protégés du dehors, pour qu’ils puissent être loin

de ce qui casse, pour qu’il y ait des chambres
où l’on puisse les retrouver. On construira

des maisons pour dire notre amour
au frêle de l’être, au frêle éphémère

qui rend, par comparaison, toute
architecture d’acier plus fragile encore,

eu égard à la force extrême de ce frêle
qui contraint toutes les certitudes à mourir.

Lieu de vie

Pays de la Loire, 72 - Sarthe

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire