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Les écrivains / adhérents

N. Nimrod

Poésie / Roman / Essais
photo N. Nimrod

Né en 1959 au Tchad, Nimrod est poète, romancier, essayiste et animateur de revue (dont la dernière, Agotem, qu’il codirige avec François Boddaert, Gaston-Paul Effa aux éditions Obsidiane). De 1997 à 2000, il a dirigé la revue Aleph, beth. Il est philosophe de formation. Le poète Léopold Sédar Senghor est l’un des écrivains négro-africains qu’il fréquente le mieux.
Nimrod a reçu entre autres le prix de la Vocation, le prix Louis Labé (1999), la Bourse Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres (2001). Au printemps 2008, il a fait paraître trois ouvrages, qui ont reçu les distinctions suivantes : le Prix Benjamin Fondane, le Prix Édouard Glissant et le Prix Ahmadou Kourouma.
Il a enseigné en qualité de professeur visiteur à l’université du Michigan (Ann Arbor) à l’automne 2006. En septembre 2008, il a été de nouveau à l’uni¬versité du Michigan pour une résidence d’écriture de six mois.
Le magazine Le Matricule des anges (n° 91, mars 2008) et la revue de poésie Autre Sud (n° 40, mars 2008) lui ont consacré respectivement un dossier.

Bibliographie

Publications
— Pierre, poussière, poèmes, Obsidiane, 1989 ;
— Passage à l’infini, poèmes, Obsidiane, 1999 ;
— Les jambes d’Alice, roman, Actes Sud, 2001 ;
— Tombeau de Léopold Sédar Senghor, essai, Le temps qu’il fait, 2003 ;
— En saison, suivi de Pierre, poussière, poèmes, Obsidiane, 2004 ;
— Le Départ, récit, Actes Sud, 2005 ;
— Léopold Sédar Senghor, monographie cosignée avec Armand Guibert, Seghers, coll. « Poètes d’aujour¬d’hui », 2006.
— Le bal des princes, roman, Actes Sud, 2008 ;
— La nouvelle chose française, essais, Actes Sud, 2008 ;
— Rosa Parks, roman, Actes Sud Junoir, 2008 ;
— L’or des rivières, récits, Actes Sud, avril 2010 ;
— Babel, Babylone, poèmes, Obsidiane, mars 2010
– Aimé Césaire, Non à l'humiliation, roman, Actes Sud Junior, septembre 2012
– Un Balcon sur l'Algérois, roman, Actes Sud, mars 2013
– Sur les berges du Chari, district nord de la beauté, poésie, Bruno Doucey, 2016
– L'enfant n'est pas mort, roman, Bruno Doucey, 2017

Extraits

Les Jambes d'Alice - éd. Actes Sud, 2001
(roman, extrait)

Les pieds montent et tanguent dans l’espace — qui s’en trouve poli —, atterrissent et, de nouveau, rebondissent. Rien de violent, rien que de la souplesse. L’eau, l’air et le vent sont leur royaume. La sécheresse du sol ne trouble pas la vision que je m’en fais : ces pieds sont vraiment miraculeux, leur détente est un bonheur que tout fétichiste se doit d’adorer. Moi qui cours après le mirage, quelle impression de bien-être, quelle récompense ! D’infimes frémissements me transmettent le rythme de ces pieds, et c’est l’extase à chaque pas !
La distance se creuse entre nous. Dans le soleil progressent Alice et Harlem ; elles sont arrivées au bout de la pente débouchant sur la courbure de la route, prochaine amorce d’une ligne droite jusqu’à l’horizon. On sent que leurs jambes esquissent un virage. C’est d’un même élan que leurs pieds vont et viennent, cadence quelque peu lassante et, cependant, assez véloce pour suggérer des variations que seul pourrait rendre visible un ralenti de cinéma.


Le Bal des Princes, Actes Sud, 2008
(roman, extrait)

Aux vieux, je dois cacher une vérité pour le moins anodine : je suis d’ailleurs, même si c’est toujours sur eux que je m’appuie. Mon présent est celui du voyeur, qui ne saurait témoigner de ce qu’il voit tant son discours intègre des références étrangères au milieu. Je sais que le village a raison, la modernité tout comme ; il leur faut seulement dialoguer, et les vieux n’ont pas appris la forme du dialogue moderne. Et c’est épuisant de s’expliquer aux uns et aux autres, de souhaiter que les vieux meurent pour qu’advienne un monde plus homogène. Le passé est ma nostalgie, c’est mon ar-rière-monde, ma profondeur dans le paysage. Je perds trop de temps en allant d’un monde à l’autre, et je me perds à vouloir expliquer qui je suis, car je n’ai pas besoin de m’expliquer pour être. Là, sur la digue, j’aimerais danser puisque sur la digue, en un jour comme celui-ci, on danse, on frémit. La foule, elle, est des plus sérieuses. L’infini, au loin, cache ou masque un événement considérable. Je suis là en clandestin, et ma joie aussi, et ma peine, et mon chant, et cette souffrance pour trouver un accord rudement négocié entre des langues, des mœurs, des valeurs disparates. Cela m’empêche d’être léger par moments… Sauf quand je suis seul, quand je n’ai pas à justifier ni mes actes ni mes pensées, qui sont solitaires et innombrables, comme le soleil en ce moment. Je le sais : quelquefois, je suis un rayon de lune…

Lieu de vie

Hauts-de-France, 80 - Somme

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire