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Les écrivains / adhérents

Patricia Gaillard

Contes
photo Patricia Gaillard

Je suis née en Alsace en 1951, dans une vieille demeure, près d’une grande forêt de hêtres et de chênes. Dans la chambre trop fraîche où je passais mes nuits, enfant, noyée sous le gros édredon de plumes, j’écoutais en silence les contes des frères Grimm et de Charles Perrault que ma mère me lisait le soir. Ces histoires étaient un troisième sein auquel je buvais le nectar de l’imaginaire, cet élargissement considérable des apparences, ces voyages d’où notre monde m’apparaissait aussi petit qu’un pois. J’ai été alors conquise par les mots, leur subtil ordonnancement, à l’oral comme à l’écrit. Tout me semblait pouvoir s’exprimer par leur force vive. Longtemps cependant mes écrits sont restés secrets, timides, inaboutis, inachevés et ma vie s’écoulait, pleine de merveilles auxquelles il manquait l’écriture. Vers 50 ans je me suis découvert une vocation de conteuse et depuis je sillonne la France, parfois l’étranger, pour colporter ces fabuleuses histoires de ma mémoire et ma singulière manière de les raconter et de les écrire. Ma spécialité ? Les contes des frères Grimm et de Charles Perrault…
Des éditeurs m’ont entendue les raconter, trois ouvrages ont ainsi vu le jour.

http://www.patricia-gaillard-conteusesauvagedumerveilleux.com
Bibliographie

Contes
– La Belle au bois et autres histoires – Éditions Le pré aux clercs – 2007

Contes merveilleux
– Contes et légendes du Jura – Éditions De Borée – 2007 – Répertoire des contes et des légendes du département du Jura
– Contes et légendes d'Alsace – Éditions De Borée – 2010 – Répertoire des contes et légendes de l’Alsace (Départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin)
– Contes et légendes du Jura – CD audio – Éditions Caracolivres – 2010 – Sept contes extraits de l’ouvrage du même nom et lus par l’auteur –

Extraits

Extrait de La Belle au Bois et autres histoires
Poucet ne disait rien. Il regardait la lune. Alors, tout près de lui, un vieux chêne se pencha jusqu’à toucher le sol. Dans un grand frémissement de feuilles et de ramures, il prit l’enfant sur sa plus haute branche et de là-haut Poucet vit une maison rouge, pas très loin, et une maison blanche, beaucoup plus loin, toutes deux éclairées par un feu de chandelle. Poucet emmena ses frères, groupés contre lui, jusqu’à la maison rouge … Elle avait des murs si incroyablement hauts que c’était un château, et dans son centre, bombée comme un gros cœur noir, il y avait une porte épaisse, arrondie dans le haut, avec un heurtoir de cuivre tout décoré des têtes grimaçantes de bêtes inconnues. Les enfants se mirent tous les sept les uns sur les autres pour se faire grand, et le Poucet, qui était tout en haut, prit l’anneau pesant des deux mains et de toutes ses forces il frappa deux fois. Les coups résonnèrent tant dans le bois de la porte, qu’ils firent trembler et tomber toute l’échelle de marmots. La porte s’ouvrit… Une femme haute et large comme une tour apparut sur le seuil, dans une robe noire et compliquée. Drapée par ici, relevée par là, deux - trois nœuds sur l’épaule, quelques plis dans le bas. Le tout était pris dans une ceinture de velours nouée qui serrait bien trop la taille. Les chaussures étaient noires aussi, grandes au moins autant que des charrettes, avec des boucles dorées serties de fins rubis, rouges, ronds et brillants comme des gouttes de sang frais. Au-dessus de ces étonnantes chaussures apparaissait un bout de mollet, pas rond du tout ni en peau de femme, mais anguleux, poilu, oblique, un vrai mollet de chèvre. Elle tenait une lanterne. Des centaines de lucioles y donnaient un bal affolé et luisant derrière les carreaux de verre. La femme baissa vers eux cet éclairage et dans la lueur verte et changeante elle vit sept figures maigres sous des bonnets pointus.
Le Poucet, bien audacieux dehors et tout inquiet dedans, s’aventura à parler le premier.

Extrait de Contes et légendes du Jura
Les dames vertes et blanches aux vêtements de feuilles, de brume et d’étoiles, sont si nombreuses à hanter les bois, les grottes et les coins d’eau de la région. Y en a t-il de très grandes comme le sont les géantes ou certaines ogresses ? Je l’ignore. Mais on m’a dit qu’on en a vu de parfaitement minuscules. Les récits des bords de la Valouse, nous parlent de nymphes toutes petites. Est-ce cette rivière au nom populaire et léger, qui glisse sur les pierres et dans les prés, qui les attire ? Les aubes y sont brumeuses et font un voile où ces êtres folâtrent joyeusement. L’eau dans l’air devient en fin de nuit une rosée généreuse. Ces petites dames y prennent un bain de fraîcheur et d’éternité. Il faut bien sûr arriver très tôt pour les voir. Il faut être silencieux et suffisamment doux pour y croire. On pense tout d’abord à des traits de lumière que le jour nouveau-né lance sur les rives mouillées. Mais quand ces éclats dansent et ont des vêtements, à regarder de près il n’y a aucun doute, ce sont des fées, hautes comme le doigt, le petit doigt, le dernier, le seul à nous parler. Pour les voir il faut s’approcher. Pour s’approcher il faut arriver à ne pas les effaroucher, ce qui est impossible. Impossible, eh bien pas tout à fait car aux alentours de Cornod, dans le canton d’Arinthod, un homme les a vues. Il en a parlé et on en parle encore. Il est mort maintenant, mais cette histoire demeure. Des bouches l’ont répétée et d’autres la répèteront, c’est l’éternité des contes. Mais écoutez plutôt l’histoire …

Lieu de vie

Bourgogne-Franche-Comté, 39 - Jura

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire