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Rencontres

Hérodiade, un défi

Samedi 18 octobre à 14h30

Samedis littéraires au Petit Palais

au Petit Palais

Hérodiade, poème ou tragédie ? La question a été posée, très tôt, par le poète lui-même. En effet, la lente maturation de l’oeuvre a vu se déplacer, en apparence, son enjeu poétique primordial. Mallarmé écrit à Aubanel, en octobre 1865 : “Hérodiade, non plus tragédie, mais poème”. Il avait,
alors, essuyé les refus des directeurs de théâtre. Pourtant, comment entendre cette autre réflexion (au sujet du Faune contemporain) “je le fais absolument scénique, non possible au théâtre, mais exigeant le théâtre” ? La scène de l’époque pouvait-elle, effectivement, recevoir la conception que Mallarmé se faisait du théâtre authentique ? Là est la vraie question, car il ne s’agit, au fond, de rien d’autre sinon de reconnaître l’existence d’une intensité dramatique inédite. Où trouver plus d’essence de théâtre que dans ce premier vers
“Tu vis ! ou vois-je ici l’ombre d’une princesse ?”, intrigue, et action ?. C’est donc dans un nouveau rapport au texte, délaissant une figuration convenue au profit d’une abstraction idéale, qu’on peut envisager, maintenant, la gageure de son interprétation. C’est un défi que le théâtre moderne peut et doit relever.
En cherchant à renouveler notre approche du poème, c’est aussi autour de cette relation entre Hérodiade et sa mise en scène, peut-être plus globalement entre le texte poétique et ce que Mallarmé appelait le “plancher divin”, que s’ordonnera cet après-midi. Une lecture au pupitre
(première étape de travail pour la création sur scène d’une Hérodiade par la Compagnie L’Embarcadère), précèdera les interventions de Bertrand Marchal, Jean-Michel Maulpoix et Eric Garnier
Une discussion poursuivra le débat ouvert.

Bertrand Marchal (professeur à l’universté de Reims), spécialiste incontesté de l’oeuvre de Mallarmé, outre ses innombrables travaux sur le poète, dont l’édition des O.C dans La Pléïade, a publié récemment, chez José Corti, un livre uniquement consacré à Salomé.
Jean-Michel Maulpoix (professeur à l’université Paris X de Nanterre), directeur de la revue Le Nouveau Recueil, poète et essayiste, poursuit une réflexion profonde sur la poésie moderne, ce qui l’a conduit à s’intéresser particulièrement à Mallarmé.
Eric Garnier, peintre et essayiste, se consacre depuis dix ans à la poésie de Mallarmé, il a publié quatre ouvrages sur le sujet. Il assure la collaboration artistique et dramaturgique du projet Hérodiade par la Compagnie L’Embarcadère.
Marjolaine François Hérodiade : (à l’initiative du projet), comédienne depuis dix ans, sa pratique
du théâtre baroque et de la danse l’amène à considérer particulièrement les rapports entre la poésie et la scène, les mots, la voix et le corps.
Magali Serra, La Nourrice : comédienne aux côtés de Ned Grujic, s’illustre aussi bien dans des spectacles où se mêlent théâtre, danse et pantomime, que dans Shakespeare, Goldoni, Dario Fo. En tant que metteur en scène, elle monte actuellement Le Roi Dordogane de Radovan Jusic.
Cyril Desclés, metteur en scène au sein de la Compagnie L’Embarcadère, auteur d’une thèse sur le langage dramatique de Koltès, son travail théâtral cherche à faire apparaître sur la scène la production d’action qui existe à l’intérieur du langage.

au Petit Palais
Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Av. Winston Churchill – Paris 8
Métro Champs-Elysées Clémenceau (entrée libre)