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Les écrivains / adhérents

Romain Fustier

Poésie
photo Romain Fustier

Romain Fustier est né en 1977 à Clermont-Ferrand. Il a passé son enfance et son adolescence à Gerzat, dans la banlieue de cette ville. Après l’obtention de son baccalauréat, il entreprend des études de lettres en classe préparatoire au lycée Blaise Pascal puis à la faculté de Clermont-Ferrand, où il rencontre Amandine Marembert, qui deviendra sa compagne. Ils fonderont ensemble, au cours de leurs années étudiantes, la revue et les éditions Contre-allées. Romain Fustier vit aujourd’hui à Montluçon, dans l’Allier, où ils poursuivent tous deux cette aventure poétique. Il a reçu une bourse de création du Centre National du Livre en 2012 et une bourse aux auteurs de littérature de la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2020. Il est présent dans l’anthologie Duos [118 poètes de langue française né(e)s à partir de 1970] qu’a fait paraître la maison de la poésie Rhône-Alpes en 2018.

Bibliographie

Transit.. Contre-allées, 2001.
Été poste restante. Contre-allées, 2002.
Aiguillages immédiats. En collaboration. Contre-allées, 2003.
Lotissement en infusion. Contre-allées, 2004.
Emporté par le tsunami de la mélancolie ordinaire. Encres vives, 2004.
Radio Mix. Collection « Les suppléments du 22 ». IdP éditeur, 2004.
Dernière taille. La Porte, 2005.
Le volume de nos existences. Collection « Polder ». Décharge & Gros textes, 2006.
Côté jardin. Encres vives, 2006.
Négatif photo de la muse. Le Chat qui tousse, 2007.
Ici-maintenant. Collection « Les suppléments du 22 ». IdP éditeur, 2007.
Chambre 233. La Porte, 2007.
Une ville allongée sous l’épiderme suivi de Découpant l’asphalte en tranches de toi. Éditions Henry & Écrits des Forges, 2008. (Prix des Trouvères – Grand Prix de Poésie de la Ville du Touquet 2007)
Chantier perpétuel. Encres vives, 2008.
Chaise avec vue. Encres vives, 2008.
Coma. La Porte, 2009.
Boîte automatique du crâne. E-book. Publie.net, 2009. (Mise à jour, 2015)
Bras de mer. Encres vives, 2010.
Les yeux assis sur la plage. Éditions de l’Atlantique, 2010.
Habillé de son corps. Rafael de Surtis, 2010.
Des fois des regrets comme. Éditions des États civils, 2011.
Dans nos intérieurs. In Anthologie Triages . Tarabuste, 2011.
Du bout des yeux. La Porte, 2011.
Elle a. Livre manuscrit. Peintures d’Aaron Clarke. Centrifuges, 2012.
Mal de travers. Clarisse, 2012.
Province ferroviaire. Encres vives, 2012.
De loin vos silhouettes. Encres vives, 2012.
Rembobinant l’extérieur. Éditions du Cygne, 2012.
Kaolin. Le Cadran ligné, 2012.
Mon contre toi. Éditions de l’Atlantique, 2012.
Comme si de rien. La Porte, 2013.
Infini de poche. Éditions Henry, 2013.
Toute une forêt. Livre manuscrit. Gravure de Luce Guilbaud. Chez l’artiste, 2013.
Langues de sable. Encres vives, 2014.
Un vent à couper le souffle du vent. Encres vives, 2014.
Estives. Peintures de Patricia Monbel. Éditions du frau, 2014.
Hirondelles. La Porte, 2015.
Bois de peu de poids (été-automne). Lanskine, 2016.
Interstice des cyprès. Encres vives, 2016.
Bazar de béton. Encres vives, 2016.
Chien mordu. Dessins de Marie Deschamps. Éditions du frau, 2016.
Brique pilée. Avec Amandine Marembert. La Porte, 2017.
Table des montagnes. Estampes infographiques de Jean Cyrille Etourneaud. Les Cahiers des Passerelles, 2017.
Bois de peu de poids (hiver-printemps). Lanskine, 2017.
Mont-Blanc Express. Encres vives, 2018.
Plan d’eau. Faï fioc, 2018.
Dans la chambre tes bras. Musimot, 2019.
Ricochet. Peintures de Daniel Bambagioni. Poïein, 2019.
L’eau partout touche l’eau. Encres vives, 2020.
Panoramiques. E-book. Éditions Qazaq, 2020.
Jusqu’à très loin. Publie.net, 2021.

Extraits

la buanderie prend une odeur
de chaud à cette époque
quand marche le sèche-linge

vapeur repassage à la vitre

en buée de presque novembre
une odeur t’affirme-t-elle
de pressing lavage & essorage
comme si changeait le climat

que l’humidité les murs

traversait jusqu’à ns flambée
de branchages à l’heure
où les gelées blanches froidissent
& que blanchit le jardin
en coton viscose & acrylique

(Des fois des regrets comme, éditions des États civils, 2011)

*

doigts tachés d'encre de mûres, nous revenons de promenade
les doigts tachés de paysage, entaillés des haies de ronces
entourant les prés comme les carreaux d'un vieux cahier
d’écolier, noires baies écrasées sur la page sous les déliés
des phalanges dessinant le tracé des chemins où nous marchons,
sur le plateau où les murs de ronces raturent le paysage,
où les lettres des mûres forment une écriture, petites taches d'encre
en phrases réunies le long des routes, en broussailles de doigts
fouillant parmi les orties, ramenant de balade une bavure
de campagne, une confiture de haies sur les mains fermant
le cahier d'écolier de la colline où nous avons ramassé des mûres

(Infini de poche, éditions Henry, 2013)

*

l’espace quotidien / il déroule ses repères
tandis que tes pensées traînent là-bas /
gravissent le jardin gagné sur la dune
où le sable par endroits paraît ressortir

de terre / en vagues sur le talus
dont la végétation te revient / les yuccas

au feuillage lancé vers le ciel / palmiers

les pieds dans les fleurs / tu remémores
chaque recoin alors qu’il lui semble
à elle / vous écrit-elle le lendemain /
que chaque geste est plus lent / agréable /

porté par cette belle semaine au bleu /
vert d’un bazar d’acacias sauvages

se devinant comme ici depuis la chambre

(Bois de peu de poids | été-automne, éditions Lanskine, 2016)

Ma bibliothèque

« Le poète à l’origine de ma “vocation”, quand j’étais lycéen, c’est Verlaine. Sa façon très fine d’exprimer ses sensations et impressions, assortie à une prosodie avant-gardiste pour son temps, a éveillé un écho profond en moi, et même si je me situe aujourd’hui dans une autre réalité socio-historique, si j’appartiens bien à mon époque, son écriture a laissé des traces dans la mienne. Au fond, il m’a fait comprendre en quoi la poésie – celle que je défends et apprécie, s’entend – est intimement liée au vécu d’une subjectivité, et comment cette dernière, à travers son problématique rapport au monde, ce monde qu’elle tente de s’approprier sans jamais y parvenir, trace un chemin dans la langue commune pour s’en inventer une. J’ai ensuite été marqué par les poèmes en vers libres de Laforgue, qui m’ont naturellement amené aux poètes du début du vingtième siècle. Apollinaire, Cendrars, Larbaud et les poètes dits de « l’esprit nouveau », ont en effet été mon deuxième choc poétique. Mon troisième choc poétique, c’est la découverte vers l’âge de dix-neuf ans de la poésie qui a éclos suite à mai 1968, cette nébuleuse de poètes qu’on a rangés alors sous l’étiquette du « Nouveau réalisme ». Je pense particulièrement à deux d’entre eux dont l’œuvre m’a fait définitivement basculer dans la poésie contemporaine : Bernard Delvaille (disparu récemment) et Patrice Delbourg. Enfin, comme beaucoup de jeunes gens de ma génération, j’ai reçu de plein fouet le Pas revoir de Valérie Rouzeau et les livres de Jean-Pascal Dubost, qui ont eu un peu l’impact ¬– il me semble – des Alcools d’Apollinaire, ouvrant des possibles dans lesquels s’engouffrer à l’heure où la poésie française, dans son ensemble et en-dehors de courageuses et lumineuses exceptions, semblait se débattre entre textualisme suffocant et lyrisme éculé. »
(entretien avec Cécile Thibesard, Terre à ciel, janvier 2010)

Lieu de vie

Auvergne-Rhône-Alpes, 03 - Allier

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu scolaire