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Les écrivains / adhérents

Sandrine Lefebvre-Reghay

Poésie / Roman / Nouvelle / Essais / Jeunesse / Contes
photo Sandrine Lefebvre-Reghay

Sandrine Lefebvre-Reghay est née le 31 mai 1973 à Villeneuve-La-Garenne dans les Hauts-de-Seine. Écrivain et conseil éditorial multicanal, elle est diplômée d’un master lettres, parcours professionnels de l’écrit de l’Université de Paris.

Activité littéraire
Son premier roman, L'enfant maudit, est publié pour la première fois en 2001.
Soucieuse de toucher à tous les genres, Sandrine Lefebvre-Reghay s’essaie à tous les genres : roman, nouvelle, poésie, récit documentaire avec les éditions Wartberg.


Crédit Photo © Copyright 2019 - Elena Rossini

Activité journalistique et de conseil éditorial multicanal
De 2010 à 2016, elle a mené une carrière de journaliste freelance pour des revues spécialisées (Brand Up, Maisons du Maroc, etc.), un City Guide (Casa-Rabat Pocket).
Cependant, à la faveur de ses différentes missions réussies auprès d'entités privées et publiques, elle perçoit les contours parfois flous du journalisme, notamment sur le web : un constat au cœur de son projet de création d'une association des professionnels de l'écrit pour que leur soit reconnu leur droit à la signature.

Activité de chroniqueuse
En 2010, elle a tenu la rubrique Déco dans la matinale de Chaîne Inter durant quelques mois.

L'aventure Taqaf'An
En 2011, sensible à la culture et à son actualité, elle décide de créer un webmagazine qui lui est entièrement dédié : Taqaf'An, signifiant littéralement « la culture de l'Art » en arabe. Ce webmagazine (2011-2014) portait en lui toutes les aspirations d'un Maroc d'avenir où la culture était au cœur des aspirations. Il proposait une riche actualité, des reportages, des interviews et un agenda mis à jour en temps réel. Cependant, faute de soutien, le site a définitivement cessé d'être en ligne en 2014, trois ans après sa création.

http://www.slefevre-reghay.fr
Bibliographie

2020 Petites fugues - Éditions du net
Quatre nouvelles : Transparence, Le téléphone, Lettre à mon père, Quand les lettrés s’en mêlent et s’entremêlent.
L’Appel du désert - Éditions du net (réédition)
2018 Mémoire d’un patrimoine vivant – Éditions du net
Compilation d’articles parus dans Maison du Maroc
Histoire des prophètes - Éditions Charraoui
Ouvrage sur la vie des prophètes, selon Ibn Kathîr.
2017 Notre enfance au Maroc – Éditions Wartberg
Récit documentaire
2014 Guide la ville de Marrakech - Éditions Charraoui
Guide touristique sur la ville de Marrakech et ses envisons avec articles autour de l’art de vivre marocain.
2013 Fêtes et traditions musulmanes au Maroc - Éditions Dar Nachr
Série de 10 contes pour enfants
Les Mille et Une nuits - Éditions Charraoui
Série de 10 contes librement inspirés des Mille et une nuits
Broderies traditionnelles du Maroc - Éditions Massin
Ouvrage pratique pour la collection Marie-Claire Maisons
Cuisine du Maghreb - Éditions Massin
Ouvrage pratique pour la collection Marie-Claire Maisons
Envol en voile - Éditions du Net
Témoignage
Farandole de mots - Éditions du Net
Poésie (réédition enrichie de La danse des mots, recueil publié en 2009)
L’enfant maudit – Éditions du Net (réédition)

2011 Au pays des mots magiques – Éditions Marsam
Conte pour enfants
Nous les enfants de 1931 – Éditions Wartberg
Récit documentaire

2010 Sawsan, de l’ombre à la lumière - Edilivre
Roman
Transparence – Edilivre
Nouvelles

2009 L’appel du désert – Edilivre
Roman
La danse des mots – Edilivre
Poésie

2001 L’enfant maudit – Atura Éditions
Roman

Extraits

Elle essaie de s’imaginer comment elle pouvait être traversée par la lumière. Elle voit la lumière. Elle sent le froid ou le chaud, mais elle ne sent rien qui la pénètre. Pas le moindre pincement comme le produit une fine aiguille plantée dans la peau. Pas le moindre petit indice à cet état de perpétuel cheminement qu’elle suppose intense dans ses organes. Comment cela se fait-il ?
Alors, elle en vient à se demander comment lui, de son côté, perçoit son corps. Ce corps fatigué par les coups, les chutes, les opérations successives, les rééducations à n’en plus finir, et cette satanée maladie non mortelle dont elle souffre jusque dans les extrémités les plus infimes, cette maladie qu’elle traîne, marquée par les empreintes d’un temps dont seul le destin a la connaissance suprasensible de sa chute. Ce corps, ce véhicule terrestre la dégoûte. Il la dégoûte d’autant plus qu’elle le sent devenir transparent.
Tel un verre, il est devenu transparent dans le visible. « Il voit à travers ! » Dans cette chambre, dans ce salon, dans cette maison, partout elle peut mesurer sa transparence. Les meubles, les objets, les livres, les tentures captent son attention. Il les contourne lorsqu’il se déplace, les touche, les manipule, les sent, se joue d’eux, mais elle, rien. « Il voit tout de tout, sauf de moi ! Rien du tout. Je n’absorbe plus la lumière. » Elle s’imagine qu’au fil du temps, sa capacité d’absorbance s’est affaiblie jusqu’à atteindre le plus petit degré possible, car aucun matériau n’est totalement transparent. Son absorbance à elle est réduite à une longueur d’onde détraquée. Entre eux, un océan qui brouille les pistes. Sa voix aussi est devenue transparente. Elle se perd dans l’espace pour n’être plus qu’un sourd signal sonore. Son capteur d’ultra-sons interne lui indique un faible signal, mais il est si chétif qu’entre le bruit de la télévision et le cliquetis des touches de son ordinateur, le son de sa voix s’éteint aussitôt dans sa mécanique. Elle essaie encore. Les ondes qu’elle émet n’arrivent pas à parcourir la distance qui les sépare. Elles se disloquent. Du coup, son corps à lui devient, à son tour, transparent à sa voix. Il ne l’entend pas, ou si faiblement, qu’elle ne laisse qu’un grand vide dans sa mémoire immédiate.
Elle se figure être devenue transparente comme l’homme invisible à la télé. Mais à contrario de l’homme invisible qui est invisible pour tous, elle, elle n’est invisible que pour lui. Passer inaperçu, voir sans être vu, parlé sans être entendu, sentir sans être senti par tout le monde, cela peut être drôle quand on y réfléchit bien, mais des personnes que vous aimez le plus, et les plus importantes de votre vie, est un véritable cauchemar ! C’est ce cauchemar qu’elle vivait depuis des semaines, des mois, des années.

Extrait de Petites fugues, Éditions du net


Contrairement à l’année passée, la fin de l’hiver 1931 fut rude. Heureusement maman m’avait tricoté un bon trousseau bien chaud car une vague de froid s’était emparée du pays, amenant avec elle d’impressionnantes chutes de pluies verglaçantes, et rendant plus difficiles le travail et la vie sur le bateau.
À l’époque, on était encore loin des discours théoriques sur la psychologie infantile. Cette discipline commençait tout juste à être abordée, par exemple par Janusz Korczak, pédiatre polonais, dans son livre Le Droit de l’enfant au respect paru en 1929 et traduit en français en 1978 ou de ceux de Mélanie Klein qui envisageait la psychanalyse de l'enfant par la technique du jeu. Un nouvel enfant arrivait au sein du foyer, et le reste de la fratrie devait bien s’en accommoder. Dans une exiguïté où l’insalubrité se disputait le manque d’hygiène, les logements des petites gens étaient souvent comparés à des pourrissoirs urbains. En ville comme à la campagne, l’électricité n’était pas installée partout si bien qu’en 1928 la loi Loucheur fut votée pour que l’Etat favorise l’habitat populaire qui jusqu’alors dépendait des initiatives privées ou des communes pour les HBM (Habitat à Bon Marché, ancêtre des HLM). Sur la péniche, comme partout ailleurs, on faisait contre mauvaise fortune bon cœur face au manque cruel de place mais au moins nous vivions dans la propreté et sans rat.

Extrait de Nous les enfants de 1931, Éditions Wartberg


Transmise de mère en fille ou apprise auprès d’une mâalma – femme artisane et maîtresse brodeuse -, il est bien difficile de dater les premiers ouvrages de broderie marocaine. Si elle fut longtemps cantonnée à orner le livre coranique ottoman, elle gagna ses lettres de noblesse au XIIe siècle, sous le règne de Yacoub el Mansour où elle fut largement utilisée pour ennoblir les vêtements et des accessoires de décoration. Cet engouement lui permettra même de disposer de sa propre école à Marrakech pour pourvoir aux besoins du palais. Au XVe siècle, des réfugiés andalous, natifs de Cadix, Baeza et Almeria introduisirent à Tétouan, dans le Nord du Maroc, leur art hispano-mauresque, né entre le VIIIe et XVe siècle à Cordoue et Grenade, et dont les tissages et les broderies étaient très réputés. Dès lors, le royaume - notamment les villes de Fès, Rabat et Salé -, adopta leurs techniques et leurs motifs pour enrichir leur savoir-faire et créer des styles propres à chacune de ses régions…
Ainsi, les broderies de Fès et Meknès proposent une végétation très géométrisée, fondée sur une ligne brisée, tandis que celle de Chefchaouen reprend un décor architectural composé de grands panneaux en dents de scie et agrémentés de trois étoiles. La broderie d’Azemmour se caractérise par des motifs figuratifs: dragons, lions et oiseaux. La broderie ancienne de Rabat représente souvent des silhouettes humaines stylisées et des mirhrabs (niches que l’on trouve dans les murs des mosquées) mais aussi des motifs floraux complexes à l’instar de la broderie de Tétouan.

Extrait de Broderie marocaine, Éditions Marie Claire

Ma bibliothèque

Sa première lecture d'une œuvre de Balzac, La peau de chagrin, marque à jamais son gout prononcé pour les œuvres du XIXe siècle en général et pour cet écrivain en particulier. Viennent ensuite tous les auteurs du XVIIe et plus particulièrement Pascal, dont elle admire l'idée du Pari. Molière, La Fontaine, La Rochefoucauld, Mme de la Fayette, le Cardinal de Retz... sont vite rejoints par Marivaux, Chamfort, Camus, Gary…

Lieu de vie

Île-de-France, 92 - Hauts-de-Seine

Types d'interventions
  • Ateliers d'écriture en milieu scolaire
  • Rencontres et lectures publiques
  • Ateliers d'écriture en milieu universitaire
  • Rencontres en milieu universitaire
  • Ateliers / rencontres autres publics
  • Résidences
  • Rencontres en milieu scolaire