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Les écrivains / adhérents

Marie-Françoise Ghesquier

Poésie
photo Marie-Françoise Ghesquier

Marie-Françoise Ghesquier est née en 1966. Traductrice de formation, elle est passionnée de littérature. Elle vit actuellement en Saône-et-Loire, près de Chalon-sur-Saône. Elle a illustré de monotypes certains de ses poèmes, mêlant ainsi dans son œuvre poésie et peinture. Hantée par le sens de l’existence, elle peint, écrit, pour contempler le monde à travers le prisme du sensible, et exprimer l’intensité de la vie en entrelaçant soleil et ombres.
Thèmes abordés
Lutte contre les préjugés
En écrivant, je désobéis à la forme pour la recréer en motifs comme un canevas sur la page blanche où je couds la puissance des sentiments. Je donne des coups de sabre dans les phrases pour lutter contre les préjugés d’une société où prédominent la volonté du paraître et le poids des convenances.
Danse et expression des émotions
L’écriture poétique et l’écriture chorégraphique sont très liées. Toutes deux nécessitent un long travail de mise en œuvre, finesse, précision, un lien intime avec les profondeurs de la vie psychique. Chaque pas de danse est une prise de risque à la recherche d’un idéal. Une écriture qui arpente inlassablement le même domaine : le corps qui cherche à exprimer le mouvement enraciné dans l’imaginaire et projeté vers l’autre. Figurer la beauté du monde à travers la danse, précieuse huile essentielle, ne peut résulter que de l'expression d'une douleur suprême, au point exquis. Quelques gouttes en sont distillées au fil de mes poèmes.
Beauté de la nature et images de l’indicible
J’écris pour dire une nature toujours très présente, avec ce souci du mot juste qui peut cacher une angoisse, une absence.

Bibliographie

Livres de poèmes
Aux confins du printemps (Encres vives, 2013)
À hauteur d’ombre (Cardère, 2014)
La parole comme un cristal de sel (Cardère, 2016)
De tout bois si (Éditions Henry - Collection La main aux poètes, 2017)
Danse en résistance (Éditions Jacques Flament, 2021)
Le pont suspendu (Éditions Rafael de Surtis, 2022)

Publications de poèmes en revues
Décharge, Comme en Poésie, Traction Brabant, Nouveaux Délits, Cabaret

Extraits

Extraits de Danse en résistance (Éditions Jacques Flament, 2021)

Gestes décomposés
soulignent postures précaires
avec art de la chute
chevillée au corps

Poids du corps se laisse aller
à sa propre propension

Ou danse de diaphragme
provoque chute dans le corps

Cœur cogne par dedans
barbelé à fond de cale

***

Je ne démords pas du frêne
qui bourgeonne noir

Je parodie les rumeurs
de sang liquéfié

J’endure la lune à demi effacée
coupée du symbole

Sa peau si fine
roule du saule au cerisier
colporte les illusions perdues

Ebréchée
j’arpente le jour qui défigure

Je frôle la ligne épaisse et noire
qui électrocute

Je persévère
jusque dans les embrasures

Je lis à l’envers
pour débusquer les lumières fantômes
des forêts primaires

***

Je danse à pas feutrés
figeant les empreintes
qui emportent le sang

Autant en emporte le sang

La douleur brûle sous les masques
ronge jusqu’à l’os

J’erre dans la nuit
entre chien et loup

Air bien cousu
donne du fil à retordre

Je tricote quelques pas de laine mohair
pour filer au plus vite

Impulsion donne de l’élan jusqu’où ?


Extraits de Le Pont suspendu (Éditions Rafael de Surtis, 2022)

La ronde des rouges-gorges domestiqués

L’homme calorifère repulpe aux commissures
une fiction amarante grainée au retour du rêve éveillé. Tout au fond s’époumone la parole endolorie
coloriée d’enclaves rapiécées décernant la médaille
ternie de l’autopsie.

Peau d’Ane prie ainsi à genouillère inquiète l’homme caverneux d’ombrage sépulcral lui donnant fiel à retordre :

- Récitez-moi, je vous en conjure, votre rosaire murmuré en chapelets de pures roses éternelles.

- Rosaire n’est que guirlande plumitive plaquée postiche comme ronde de rouges-gorges domestiqués par ordre alphabétique : Si vous aviez regardé la définition dans Dictionnaire Spéculatif vous ne tomberiez pas ainsi des nues… Mais nue, c’est ainsi que je vous aime en rose chair de lune (chair parlante ou chair captive du temps).


Incipit mâche la rouille du commencement des mots
Incipit recrache jus insipide des roses facticielles

Mouroir hallucinogène

Dans le mouvement des formes froides elle s’étonne :

- Vous étiez dans le cercle vertueux et vous voilà direction d’effondrement baroque monotone (Vous suivez le tracé des lignes en tension).

- La pensée est difficile si l’on respire à pleins poumons cyclamen rustique : Vous n’imaginez pas combien on dirait pensée de cendre éteinte.

- Restent quelques braises embuées dans vos yeux à titre de mouroir hallucinogène.

Elle l’interroge encore :

- L’oubli prend quelle forme ? Dimension irréelle en quatrième de couverture ? Quel rôle s’arroge la quatrième dimension ?

- Elle n'est en général qu'une dimension parmi d'autres jouant le même rôle que les autres : C’est mathématique ! (Ou plutôt mathématique resservie plate refroidie)

- Au final pied-de-mouche oublieur urticant démarque la fin du paragraphe avec retour à la ligne marginale sécante ?

- Mais nos vies se couperont toujours en un point (symbole du cercle vide).

- La vertu du cercle est-elle donc de dire mortel ?

Ma bibliothèque

Je citerai, en vrac, parmi tant de livres lus et aimés : Luis Sepúlveda, Juan Gelman, Roberto Juarroz, Federico García Lorca, Henri Michaux, Nuno Júdice, Sophia de Mello Breyner Andresen, Virginia Wolf, Sylvia Plath, George Oppen, Esther Tellermann, Cédric Demangeot, Antoine Emaz, Yves Bonnefoy, Linda Maria Baros, Rodica Draghincescu, Mary-Laure Zoss, Mikaël Hautchamp, Albane Gellé, Ariane Dreyfus, Stéphanie Ferrat et bien d’autres.

Lieu de vie

Bourgogne-Franche-Comté, 71 - Saône-et-Loire

Types d'interventions
  • Rencontres et lectures publiques